Sanctify (tomes 1 et 2) : exorcisme et meurtres en série, en français

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Âgé de 33 ans, Lance Hunter est un loup solitaire qui se spécialise dans une discipline pour le moins inhabituelle : l’exorcisme de scènes de crime à ce point brutales que la couleur du sang se confond avec celle des murs. Dans le cadre d’une enquête, il fait connaissance avec William Gilbert, un jeune policier qui vient brouiller ses cartes. Nulle surprise que la police londonienne l’interpelle puisque l’affaire dégage un puissant parfum de surnaturel, voire un souffle pervers et luciférien. Après tout, il est l’un des rares à offrir un combo de services d’enquête et d’exorcisme.

Son flegme habituel est cependant perturbé par la présence de William et non pas seulement en raison de son charme indéniable. En effet, le policier semble cacher un lourd passé et ce secret vient entraver l’enquête. Par ailleurs, la série de meurtres apparaît reliée à une tuerie abominable, réalisée par une secte satanique il y a de cela plusieurs années, qui a dévasté l’orphelinat St-Mary.

Pourquoi un tel massacre et quel objectif les membres de la secte recherchaient-ils ? Lance est également troublé par les appétences de domination sadomasochisme dont William fait preuve à son endroit et qui contrastent avec son regard angélique et ses manières posées. Bien qu’allumé par les pratiques BDSM de son compagnon, le jeune exorciste est taraudé par deux questions : où débute et où s’arrête la part d’ombre de son amant et est-il possible que celui-ci soit lié à l’enquête en cours ?

Entremêlant adroitement érotisme et romantisme, la trilogie Sanctify n’hésite pas à être très explicite dans sa représentation de l’horreur ou de la sexualité. En ce sens, la BD n’est pas sans évoquer l’univers des séries In These Words ou Killing Stalking, également publiées en français chez Taifu Comics, tout en conservant son identité propre. L’intrigue est prenante et distille savamment les éléments horrifiques, romantiques et charnels au cœur d’un univers visuel qui demeure toujours passionnant et attrayant.

Il serait par ailleurs criminel de ne pas souligner la qualité indéniable de la traduction française de Loïc Aloisio, qui rend avec finesse l’univers du collectif de bédéistes Godsstation, de même que l’impeccable édition imprimée offerte par les éditions Taifu Comics. Les deux premiers volumes sont disponibles en librairie et le dernier devrait être publié au cours de l’automne.

INFOS | Sanctify / Godsstation (collectif). Paris : Taifu Comics, 2024, vol. 1 et 2, 207 p., 223 p.

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