Mardi, 21 janvier 2025
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    Un automne varié pour Samuel Larochelle

    Fidèle à son habitude, l’auteur et journaliste Samuel Larochelle multiplie les projets cet automne. Non seulement continuera-t-il à écrire des chroniques et des articles dans le présent magazine (lui qui en a déjà rédigé quelques centaines…), mais il publiera également la suite du roman graphique Le plus petit sauveur du monde, cette fois avec des dessins de Geneviève Bigué. Le premier tome a déjà connu un succès remarqué, remportant notamment le Prix du gouverneur général. En décembre, la voix de Samuel Larochelle pourra être entendue sur la plateforme Ohdio, alors qu’il animera un balado. Il assurera aussi l’animation de son désormais traditionnel Cabaret Accents Queers, qui se tiendra à l’Usine C en octobre

    Comment t’est venue l’idée d’une suite pour Le plus petit sauveur du monde ?
    Samuel Larochelle : La suite existait déjà dans ma tête. J’avais quelque chose de plus à dire. Après avoir suivi Florent dans sa grande crise d’écoanxiété, je voulais dans une suite qu’il passe à l’action, qu’il multiplie les actions pour protéger la planète, mais, en parallèle, il est devenu un grand frère, donc il essaie aussi de protéger sa petite sœur, quitte à ne pas écouter ses limites, à se le faire reprocher, et à répondre à ses deux mamans : « Comment vous voulez que j’en fasse moins alors que personne en fait suffisamment ? » L’idée était donc de se dire : après la peur, qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qu’on peut faire ? Qu’est-ce qu’il y a de concret qu’on peut mettre en place comme enfant ou comme adolescent ou même comme jeune adulte ? Parce qu’on se sent tellement impuissant, que de montrer beaucoup beaucoup de petites, moyennes et grandes choses — parce qu’il y a bien des choses hyper originales dont on n’a jamais entendu parler dans ce livre-là — pourrait inspirer le monde.

    Tu as publié en juin dernier ton livre J’ai déjà fait sourire un douanier. Quelle a été la réception du livre ?
    Samuel Larochelle : Tout l’été, j’ai reçu des photos de gens qui étaient en train de lire le livre eux-mêmes en voyage ou en vacances. J’ai reçu plein de messages à chaque semaine de gens que j’ai divertis, que j’ai émus, qui se sont reconnus dans cette anxiété de voyageur et qui ont trouvé ça profondément drôle de me suivre dans mes péripéties. […] La réaction est vraiment belle. J’ai eu un échange aussi avec Mathieu Lacombe, le ministre de la Culture, la semaine dernière, sur Instagram, et il m’a dit à quel point il a aimé le livre et qu’il n’était pas choqué par les petites pointes que j’ai envoyées à la CAQ dans des morceaux du livre ! Je l’ai trouvé très bon joueur. J’ai aussi Yannick Nézet-Séguin, le chef d’orchestre, qui m’a envoyé un mot me disant qu’il avait beaucoup aimé ce livre-là, quelques mois après avoir lu et beaucoup apprécié le roman Elias et Justine. C’est vraiment très l’fun de recevoir ces commentaires-là.

    À Montréal, le Cabaret Accents Queers se déroule à l’Usine C depuis l’année dernière. Ce lieu permet-il d’amplifier l’expérience du cabaret ?
    Samuel Larochelle : C’est le bon mot : ça amplifie l’expérience. La salle est plus grande, elle est pleine à craquer. Quatre cent cinquante personnes avec beaucoup d’énergie, qui rient fort, qui sont émues en même temps. Non seulement on a la capacité d’accueillir plus de gens à l’Usine C, mais, après le spectacle, on libère la scène et toute la foule est invitée sur la scène pour danser aux rythmes pop d’un DJ. C’est donc un spectacle, puis un party ! C’est vraiment vraiment apprécié. On voit aussi comment la foule est diversifiée : la moitié queer, la moitié hétéro, mais aussi parmi les queers une grande variété de générations. Il y a plein de mini groupes dans nos communautés, mais là on les voit réunis dans un même endroit. C’est très l’fun à voir aller !

    Dans les artistes [pour l’édition du 4 octobre] il y aura : la comédienne Debbie Lynch-White, la scénariste d’humour et coanimatrice du balado Pas peu fières Florence Nadeau, l’humoriste et comédienne Erika Suarez — qu’on a vue dans Big Brother Célébrités et dans Après le déluge —, les mots de Fabrice Nguena : des extraits de son livre AfroQueer, mais qui vont être livrés sur scène par l’interprète Vlad Alexis, et Emdé Dussault, qui travaille à la direction de la Coalition des familles LGBT+. Je serai le sixième artiste, en plus d’animer, et le DJ sera Plastik Patrick.

    Tu sors un balado en décembre sur Ohdio. Peux-tu nous en dire davantage ?
    Samuel Larochelle : Il y a une série de fiction qui va être lancée en décembre sur les ondes de Télé-Québec. Ça s’appelle La dernière communion. C’est réalisé et écrit par Eli Jean Tahchi et il y a parmi les acteurs Guy Jodoin, Fayolle Jean, Jean-Pierre Bergeron, Louise Portal… On suit trois frères religieux qui sont obligés de quitter leur institution quand elle ferme et qui arrivent dans le vrai monde et qui doivent, à un âge très avancé, se réinventer, se trouver un emploi. Il y aura un début — pour l’un des trois — sur les applications de rencontre homosexuelle et c’est Guy Jodoin qui fait ce personnage : ces passages-là sont absolument fabuleux !

    Les créateurs ont décidé de faire un balado en lien avec la série de fiction. Le balado s’intéresse à six personnes qui, très tard dans leur vie, ont fait un 180 degrés, un grand virage, tout comme les personnages de la série. On raconte l’histoire de vraies personnes, en compagnie, à chaque épisode, d’un ou d’une interprète de la série de fiction. Ce sera lancé en même temps que la série de fiction en début décembre.

    Il y a entre autres un homosexuel qui a été en couple pendant 50 ans avec son amoureux. L’amoureux est décédé et il a plongé dans une nouvelle étape dans sa vie amoureuse après cette très longue relation. On a aussi une personne qui a fait sa transition de genre très tard dans sa vie.

    Fugues célèbre ses 40 ans cette année, y a-t-il de tes chroniques qui t’ont particulièrement marqué ?
    Samuel Larochelle : C’est peut-être parce que c’était ma première, mais le texte dans lequel je racontais que, en société, on parle souvent du moment où on comprend qu’on est queer, du moment qu’on l’accepte pour soi-même et ensuite de l’étape où on l’assume face au reste du monde. J’avais fait une chronique sur une étape dont on ne parle presque jamais : celle de quand on est content d’être différent et d’être queer et de ne pas appartenir à la majorité. Je pense que ce texte-là avait résonné très fort.

    [Il y a aussi] la chronique dans laquelle je raconte que mon père appartient à des catégories qui auraient pu faire de lui quelqu’un qui a des préjugés, mais que ça n’a jamais été le cas — même tout le contraire. C’est d’ailleurs un texte que je lis souvent quand je vais dans une nouvelle ville avec le Cabaret Accents Queers.

    Je me rappelle aussi qu’un texte sur le malaise intracommunauté queer envers les personnes plus féminines avait été lu jusque dans l’Europe francophone et avait eu des statistiques de lecture impressionnantes.

    INFOS | https://www.samuellarochelle.ca
    La 8e édition d’Accents Queers aura lieu à l’Usine C
    Le plus petit sauveur du monde 2, de Samuel Larochelle, XYZ, 2024, 96 pages.

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