Mercredi, 12 février 2025
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    L’ouragan Rita frappera le Québec en février

    Vous pensiez que Rita Baga ne pouvait pas être plus occupée que durant les années suivant sa participation à Canada’s Drag Race ? Eh bien, sachez que la récente finaliste de Chanteurs masqués lancera en février son premier album Flash (28 février) et une tournée de chansons nostalgiques, Spraynet (26 février), en plus de saupoudrer de la poudre de queerness à Zénith et de lancer un produit piquant inattendu.

    Qu’attendais-tu pour placer le chant au cœur de ta carrière ?
    RITA BAGA : Plus jeune, je rêvais d’être chanteur et non drag queen, mais la vie en a décidé autrement. À Big Brother Célébrités, je chantais souvent avec Maxime Landry et les autres participant.e.s ne comprenaient pas pourquoi on ne savait pas que je chante. Je n’aimais pas mêler la drag et le chant. Dans ma tête, ça n’avait pas de sens. Puis, durant la tournée Créature, il y avait un bloc dans lequel je chantais deux chansons et le public en redemandait.

    Le premier album a failli sortir plus tôt, non ?
    RITA BAGA : Après Big Brother, Maxime m’a proposé de le coproduire si je voulais en faire un. Il y a trois ans, j’ai enregistré des chansons qui ne sont jamais sorties, car elles ne me ressemblaient pas. Aussi, j’ai tellement travaillé depuis 2020 que ça n’avait pas de sens de lancer un album. En 2024, tout s’est aligné. J’ai trouvé ma gang en musique. Je me suis longtemps sentie comme une bibite dans le paysage culturel. Quand j’allais faire des shows d’humour, je percevais un aspect compétitif entre humoristes qui m’attirait moins. Les drags, c’est ma communauté, mais je ne fais plus vraiment de spectacles dans les lieux où elles travaillent traditionnellement, donc j’en vois moins. Je me sens sur mon X avec les artistes de la musique.

    Dans Flash, tu parles de saisir l’instant. À quel point ce virage du lipsync vers la chanson est-il vertigineux ?
    RITA BAGA : On a tout misé sur cet album et sur la tournée. Ce sont nos économies. C’est sûr qu’il y a un calcul, mais on ressent le risque à tous les jours. Il faut que ça marche. De temps en temps, on s’essaie devant public et les commentaires nous mettent en confiance. Les ventes de billets vont super bien. On n’a même pas lancé la grosse campagne promo et ça regarde déjà bien. On vit un petit relâchement de stress. C’est pour ça que Flash est la chanson-titre de l’album. Ça décrit bien mon processus depuis deux ans : « C’est ça que je veux faire, alors pourquoi on le fait pas ? Qu’est-ce qui nous freine ? Vas-y, personne d’autre va y aller à ta place ! »

    Dans « C’est toi », tu dis que lorsque les intimidateurs vont oser être eux-mêmes, au lieu de considérer les marginaux comme le problème, tout ira mieux. Crois-tu à ce genre de prise de conscience ?
    RITA BAGA : Oui, car je la vois depuis des années. Des gens qui me disent que je les ai convertis, qu’ils n’aimaient pas les drag queens, mais que moi, c’est pas pareil. Parfois, ce n’est pas parce que tu n’es pas en paix avec toi-même, mais c’est plus par peur de l’inconnu. Même si ça semble utopique que tout le monde va vivre et laisser vivre, j’y crois. On met souvent l’accent sur les intimidateurs, mais en général, les drags vont bien et elles ont de belles opportunités. Il y a beaucoup de gens à nos spectacles. On occupe de l’espace médiatique. On en voit plus qu’une maintenant. Il y a de l’espoir.

    Ta musique et tes paroles sont positives. À quel point était-ce un désir conscient d’inspirer les gens ?
    RITA BAGA : Je voulais faire un album sur des thèmes qui touchent nos communautés en restant dans le positif. Je suis une personne optimiste. C’est toi est plus dans ta face que d’autres chansons comme « En marche », où on se rappelle pourquoi il y a le mouvement des fiertés. Même si les paroles sont par moments plus lourdes, je voulais un effet d’entraînement dans la musique pour ne pas être dans le sermon, mais dans la solidarité et la lumière.

    Comment as-tu choisi l’univers musical de queer pop et de disco-pop qui rappelle les années 1980 ?
    RITA BAGA : Dans le spectacle Créature, on revisitait la musique des années 1940 à 2020 et les blocs que j’aimais le plus faire étaient ceux des années 1980 et du chant live, ce qui a conduit au spectacle Spraynet qui s’en vient. C’est long de trouver son propre son. Je voulais un côté nostalgique en restant dans la queer pop surtout en français, car il y en a peu dans la musique commerciale.

    À quoi ressemblera ta tournée ?
    RITA BAGA : C’est surtout un show souvenir. Les trois quarts des chansons viennent des années 1980 et du début des années 1990, en majorité en français. Ce sont des chansons cultes de la musique québécoise, canadienne et internationale. On passe de Martine St-Clair à Whitney Houston. Et j’ajoute cinq chansons de mon album. Je suis entourée de cinq musiciens extraordinaires. Ça sonne vraiment bien ! Comme on a gagné un Olivier pour la conception visuelle dans Créatures, on a mis la barre encore plus haute. Mon stage est impressionnant ! Les musiciens sont sur différents étages. Visuellement, ce sera très divertissant. Je risque de me changer une ou deux fois durant le spectacle, parce que je me respecte ! Vocalement, ce ne sont que des grosses chansons. Je suis rendue une sainte-femme. Je ne consomme plus rien, je ne vapote même plus. Je suis en train de me refaire une santé vocale.

    Comment vas-tu profiter de la carte blanche à Zénith ?
    RITA BAGA : On ne sait pas encore combien de numéros on va faire, mais mon premier, j’en rêve depuis longtemps. Je voulais faire cette chanson à Chanteurs masqués, mais ils ont refusé, car la chanson n’était pas connue par tout le monde. Mes idées tournent autour de la queerness et des grandes alliées. Ça montre différentes facettes de qui je suis. Je veux commencer « créaturesque ». C’est un super terrain de jeu. Mais c’est super stressant, car les émissions de télé en direct, c’est mon pire cauchemar. Ça m’angoisse. C’est la seule chose qui déclenche une petite crisette. Mais la portion karaoké ne me stresse pas du tout. Je suis assez experte.

    En terminant, parle-nous de ton projet avec la Pimenterie.
    RITA BAGA : La compagnie nous a demandé si on avait un intérêt à faire une collaboration, car ils voulaient sortir une sauce rose à saveur de rose et de tahini. Quand ils ont fait une séance de remue-méninges pour trouver une personnalité qui irait bien avec leur projet, il paraît que mon nom est sorti rapidement. Finalement, c’est un bon fit, car j’adore les sauces épicées ; j’en mets pas mal partout. Ensuite, il fallait trouver le nom de la sauce. Dans leur liste, il y avait Flash. Mon album avait déjà ce nom. Alors, la sauce s’appelle Rose Flash.

    INFOS | https://www.ritabaga.ca

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