Jeudi, 25 avril 2024
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    Prévention et traitement… à grandeur : l’accès universel d’ici 2010 ?

    «Il y a un véritable élan en cours pour mettre en place l’accès universel» a affirmé Mark Wainberg, coprésident du Congrès et directeur du Centre sur le sida de l’université McGill. Le congrès AIDS 2006 annonce de bons résultats depuis trois ans, mais « de la coupe aux lèvres, il y a »… toute une planète ! «Le moment est venu de passer de l’espérance à l’action» a affirmé le Dr Helene Gayle, coprésidente du Congrès et présidente de la Société internationale sur le SIDA. «L’impératif moral de l’accès universel au traitement du VIH n’a jamais été plus clair.» Le Dr Kevin De Cock (Etats-Unis), directeur du Département VIH/SIDA à l’OMS (Organisation mondiale de la santé), a quant à lui présenté des nouvelles estimations qui montrent que l’accès au traitement antirétroviral a augmenté de 20 à 24 % au cours des derniers six mois. 

    Au moins 20 pays à revenu faible ou moyen traitent à l’heure actuelle plus de 50% de la population séropositive et le nombre de personnes traitées en Afrique a été multiplié par dix depuis fin 2003. Par contre, selon ses chiffres, le nombre de personnes traitées en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, ainsi qu’en Europe de l’Est et en Asie centrale, demeure relativement faible, à 5 et 13 % respectivement.

    Des progrès récents, mais…
    Et selon les organisations qui prennent en charge les enfants vivant avec le virus, et bien que les données ne montrent aucun sexisme systémique, la mise à l’échelle planétaire du traitement a échoué quant aux besoins des enfants et des usagers des drogues injectées. «Plus de 80 % des décès parmi les personnes traitées se produisent dans une période de quatre mois à partir du commencement du traitement, ce qui met en lumière le besoin de diagnostiquer le VIH et de commencer le traitement beaucoup plus tôt», a insisté le Dr Kevin De Cock. Selon lui, ces faiblesses dans le processus mis en place par les différents systèmes de santé seraient attribuables à l’infrastructure des laboratoires, l’approvisionnement, le financement et la pénurie chronique et mondiale de travailleurs de la santé.

    Prévention et accès universel
    Selon le Dr Julio Montaner (Canada), un nouveau changement stratégique dans l’utilisation des médicaments contre le VIH pourrait réduire de sept fois la prévalence mondiale du virus. Ainsi, toujours selon ses dires, la transmission du virus est rare chez les personnes qui présentent des niveaux indétectables du virus dans le sang en raison du recours à la thérapie antirétrovirale hautement active ou highly active antiretroviral therapy (HAART). La disponibilité du dépistage rapide du VIH associé à une nouvelle posologie fixe à un seul comprimé par jour hautement efficace procure une occasion unique d’étendre les programmes HAART mondiaux et potentiellement de freiner la croissance mondiale de la pandémie. Pour expliquer son propos, le Dr Montaner a dévoilé un modèle basé sur un segment de population démontrant que l’on pourrait réduire par plus de sept fois la prévalence du VIH sur une période de 45 ans.
    Venue du Rwanda, le Dr Agnes Binagwaho de la Commission nationale de lutte contre le sida, a affirmé que la prévention et l’accès universel sont tous les deux cruciaux si l’on veut maintenir le rythme de la réaction au VIH/SIDA dans son pays.


    Mais, selon elle, l’intégration des programmes de VIH/SIDA et des programmes de réduction de la pauvreté, ainsi que l’engagement à court terme des partenaires dans le développement sont autant de défis clefs auxquels le Rwanda doit faire face.

    Les enfants et le sida
    Le professeur Ruth Nduati (Kenya) a présenté les plus récents développements en traitement chez les enfants qui vivent avec le VIH/SIDA. Son expertise interpelle le manque de politiques de dépistage du VIH chez les enfants et les défis que représente la divulgation du diagnostic de VIH. Ruth Nduati a rappelé que le risque de décès chez l’enfant infecté ou non par le VIH, d’une mère séropositive est réduit de moitié lorsque la mère demeure en vie. Elle a profité de cette tribune pour dénoncer la pénurie de travailleurs de la santé et la fuite des cerveaux experts en VIH/SIDA.

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