Avec la suite tant attendue du volume précédent portant le sous-titre Le sortilège de Sa’âdât, Ralf König nous dévoile enfin la conclusion de cette épopée où les génies sont tissés de la fibre même de nos fantasmes.
Dörte hérite de la lampe magique mais contemple avec horreur l’incarnation des stéréotypes gais qui s’en échappent. Son coloc, Manfred, au contraire, tombe profondément amoureux du jeune éphèbe qui lui promet monts et merveilles d’orgasme. Son bonheur est cependant menacé puisque la conclusion du volume 1 nous montre le jeune génie se transformer en homme massif et brutal qui entend bien dominer la situation.
Dans le volume 2, Dörte fréquente et apprivoise un jeune éboueur qui, à première vue, n’a rien pour lui plaire. Mais la relation ne mériterait-elle pas d’être creusée? Manfred, de son côté, se transforme, peu à peu, en esclave sexuel du génie qu’il est censé contrôler, ce qui l’amène à verser dans certains extrêmes dont le port d’une burqa en latex. Bref, un univers joyeusement débridé qui marie allègrement la fantasmatique et un humour des plus caustique.
Les personnages sont évidemment des caricatures, mais celles-ci ne sont souvent pas très loin d’hommes ou de femmes qui nous entourent. Comme à son habitude, Ralf König nous présente ici une bande dessinée qu’il fait plaisir de lire mais, également, de relire.
Un petit péché auquel il fait bon succomber.
Le voile et le péché (Djinn Djinn, vol. 2) / Ralf König. Paris : Glénat, 2007. 151p.