Sans aucun doute un ovni littéraire, The Lava in My Bones nous entraîne dans le sillage de Sam, un géologue résidant au Labrador obsédé par ce qui se cache sous la surface des choses.
Les multiples niveaux de lecture de romans sont, en ce sens, un reflet de la profession du personnage. Sa mère est prisonnière d’un mariage où règnent l’indifférence et l’absence (dans tous les sens du terme).
Lui-même est en amour avec Frank, un Suisse narcissique qui n’existe qu’en fonction du regard que l’on pose sur lui (il verbalise d’ailleurs abondamment à quel point il se trouve séduisant). Finalement, Sue, sa sœur, tente de gérer ses problèmes d’embonpoint, son éveil sexuel et l’intimidation dont elle fait l’objet à l’école. Voilà pour la couche psychologique.
Mais le roman se déroule également sur un plan fantastique. Sam se change en loup-garou et couvre les étendues boréales de ses éjaculations, Sue suinte un miel qui attire les abeilles, Sam et Franz dévorent des roches et se transforment en incarnations des étendues rocheuses de leurs contrées respectives et, finalement, l’un des personnages change de sexe en un battement de cils.
Famille dysfonctionnelle, recherche de l’amour, cheminement personnel et acceptation de soi sont les thèmes dominants de ce roman très particulier. La dimension fantasmagorique déplaira à certains alors qu’elle en accrochera d’autres : elle ne peut cependant laisser personne indifférent.
The Lava in my Bones / Barry Webster. Vancouver : Arsenal Pulp Press, 2013. 377 p.