Jeudi, 28 mars 2024
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    Peut-être jamais

    Premier roman de Maxime Collins qui nous amène à la rencontre de Gabriel, un jeune homme dont l’identité est moins que solide.

    En effet, presque tout au long du récit, il se définit, avant toute chose, par rapport à l’autre : celui ou celle qui partage sa vie.

    Se définissant tout d’abord comme bisexuel, il réalise éventuellement, après être tombé en adoration devant le sexe d’un nouvel amant, qu’il n’arrive plus à regarder une femme comme un objet de désir. Par ailleurs, au fil de ses relations, il s’enfonce progressivement, mais résolument, dans une dynamique masochiste malsaine où il n’existe que pour l’autre et ne devient bientôt qu’un simple objet sexuel contemplé avec mépris. Jusqu’au moment où un événement cathartique l’amène à jeter un regard clair sur son existence et à réagir.  

    Le récit est astucieusement divisé en chapitres correspondant aux différents Nouvel An qui célèbrent, chez Gabriel, la fin d’un cycle ou le début d’un autre. C’est avec une fascination certaine que l’on contemple celui-ci alors qu’il s’oublie peu à peu pour bientôt n’être que l’exutoire sexuel de son amant : l’alpha et l’oméga qui contrôle chacune de ses pensées.  

    L’auteur, avec grand talent, partage les états d’âme des différents personnages et, malgré un sujet qui semble plutôt lourd, le récit ne sombre jamais dans le pathos ou dans des divagations psychanalytiques. De fait, le roman se lit avec avidité et ne perd jamais de son intérêt, de son rythme et de son humanité.  

    Une excellente première incursion dans le genre romanesque chez un auteur qu’il convient assurément de surveiller avec attention.   

    Peut-être jamais / Maxime Collins. Montréal : Éditions de l’Interdit, 2014. 233p.

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