Reine incontestée dans le cœur de bien des téléspectateurs
La drag queen montréalaise Rita Baga est passée à un cheveu (de perruque), le 3 septembre dernier, d’être couronnée première Drag Superstar du pays lors de la finale de Drag Race Canada : Que la meilleure gagne.
Tout le monde ou presque sait maintenant que Pryanka a remporté cette compétition devant Rita Baga du Québec et Scarlett BoBo. Jean-François, l’alter égo de Rita, ne cache pas une légère déception. «Je ne mentirai pas, j’aurais bien aimé gagner! dit-il en laissant tomber un petit rire. 100 000 ce n’est pas rien… En même temps, je suis bien content de la décision. Je pense que Priyanka va faire une très bonne représentante de notre saison.»
Si Rita Baga n’a pas gagné la couronne, elle a tout de même gagné les cœurs de milliers de téléspectateurs et fait de nouveaux admirateurs. Pour le Québec, Rita Baga est devenue la reine de Montréal et de toute la province, tandis que des centaines et des centaines
d’hommages fusaient sur les réseaux sociaux…
Invitée à Bonsoir Bonsoir (Radio-Canada), interviewée par le Journal Métro, le Journal de Montréal, Envedette.ca, Ici-Radio-Canada.ca, 24heures.ca, etc., Rita Baga a donné pas moins d’une vingtaine d’entrevues en plus de faire des apparitions ici et là et, tout çà, en quelques jours à peine avant et après la diffusion fatidique de la finale de Canada’s Drag Race. Mais qu’est-ce que cela lui fait d’avoir été jusqu’à la finale sans l’emporter? «Oui, je me suis rendu jusque-là. Je n’ai pas gagné, cependant, je suis très fier de tout ce que j’ai accompli, souligne Rita Baga. Je reçois tellement de messages d’ici et de par le monde entier d’ailleurs.
C’est incroyable de voir l’appui du monde. La soirée de la finale, avec mon chum, on est sorti dans les bars du Village pour remercier les gens et, partout, ce sont eux qui me disaient merci et bravo! C’était très touchant.»
Tout au long de la version canadienne de la populaire télé-réalité américaine Ru Paul’s Drag Race, Rita Baga a su exploiter ses nombreux talents – dont la comédie, le chant, le théâtre et la couture – en plus de faire preuve d’originalité, d’audace et de sortir de sa zone de confort. Pour ceux et celles qui ne le savent pas encore, il y avait plus d’une dizaine de compétitrices à cette toute première téléréalité canadienne drag, soit les Kiara (Montréal), Anastarzia Anaquway (Toronto), Boa (Toronto), Ilona Verley (Vancouver), Jimbo (Victoria), Juice Boxx (Toronto), Kyne (Kitchener-Waterloo), Lemon (de Toronto mais vivant maintenant à New York), Pryanka (Toronto), Scarlett Bobo (Toronto) ainsi que Tynomi Banks (Toronto).
Et que retient de tout ça Rita Baga? «Je suis très contente, j’ai de très bons souvenirs de toute cette expérience-là. Pour nous toutes et pour moi en particulier, c’était une sorte d’inconnue puisque c’était aussi la toute première saison de Canada’s Drag Race, donc on n’avait pas de référence sauf pour ce qu’on voit chez RuPaul’s Drag Race. Cela nous a beaucoup soudé et uni. Curieusement, il faisait très froid sur le plateau, c’était un facteur de stress de plus pour nous et il ne fallait pas que cela paraisse à l’écran.
On se collait ensemble pour ne pas ressentir le froid, et cela nous a encore plus rapproché les uns des autres. Nous sommes devenus des collègues et des amis pour la vie probablement. Oui, il y avait de la compétition, j’entendais les commentaires lorsque les drags parlaient au «confessionnal», mais nous sommes devenus comme une grande famille… C’est sûr qu’en revenant à Montréal, j’étais complètement épuisé et vidé, mais les appuis des gens étaient extraordinaires. […] Je remercie d’ailleurs infiniment tous les gens qui m’ont écrit, qui m’ont félicité, je l’apprécie beaucoup.»
Évidemment, on ne peut pas passer à côté du phénomène du «bitchage». Ce n’est pas
toujours de bons commentaires que ces drags reçoivent. Et ça fait mal! «Dans les séries de compétition comme celle-ci, les gens oublient souvent qu’il s’agit de «personnages», on porte des costumes extravagants, on se maquille, on devient un personnage. Sur les réseaux sociaux, les gens oublient ça, les fans aiment quelqu’un et détestent les autres. »
«On pense qu’on devient «rich & famous», et ce n’est pas le cas. Moi aussi, je n’ai pas travaillé durant le confinement comme tout le monde. Donc, il faut faire comprendre aux gens de ne pas juger. Je crois que cette année, le challenge, c’était l’année elle-même, avec cette pandémie. Heureusement, le tournage s’est fait juste avant le confinement. Mais oui, j’ai pris moi aussi la parole pour que les gens arrêtent ce bitchage.»
Et que réserve maintenant l’avenir à Rita Baga? «J’ai beaucoup de choses qui s’en viennent cet automne, mais à long terme, je ne sais pas vraiment. Beaucoup de gens veulent m’avoir sur leurs émissions de télé. On me demande aussi dans d’autres pays. C’est sûr qu’une carrière internationale m’intéresse, mais je ne veux pas mettre de côté le Québec et le Cabaret Mado. Et en ce moment, tous les déplacements sont compliqués avec le coronavirus. On verra plus tard, quand on trouvera une solution à cette pandémie.»
En plus de ses spectacles réguliers du mardi soir au Cabaret Mado, Haus of Baga, Rita Baga va se promener littéralement d’un bout à l’autre du pays avec les événements Canada’s Drag Race Live at the Drive-In. Des spectacles au ciné-parc où les gens restent dans leur auto! Calgary, Montréal (29 septembre au 1er octobre), Toronto (2-4 octobre) et Ottawa (7 octobre) sont inscrites à l’horaire. «Si la scène est conventionnelle, ce qui va être plus spécial, c’est de ne pas avoir d’interaction avec le public. Au lieu des applaudissements, on a des klaxons. Mais il faut s’adapter avec cette COVID-là», de dire Rita Baga (alias Jean-François Guèvremont). 6
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