La justice mexicaine présente des excuses pour son enquête sur l’assassinat d’une femme trans

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Paola Buenrostro, une femme trans de 24 ans, avait été assassinée le 30 septembre 2016

La justice mexicaine a présenté fin septembre des excuses publiques pour son enquête sur l’assassinat d’une femme trans en 2016, dont le parquet a nié son identité de genre, d’après des défenseur·euses des droits humains qui parlent d’un « transféminicide ».

Paola Buenrostro, une femme trans de 24 ans, avait été assassinée le 30 septembre 2016 alors qu’elle se prostituait dans la capitale Mexico. La police a immédiatement arrêté le suspect, un homme qui venait de solliciter ses services.

« Bien que Paola se livrait au travail sexuel par nécessité, elle envisageait d’arrêter, et elle voulait vivre avec l’homme avec qui elle sortait  », lit-on dans un rapport d’une Commission locale des droits de l’homme daté de 2019.

Surtout, le rapport indique que « pendant l’enquête pénale, le parquet général n’a pas reconnu le nom de Paola Buenrostro ». Les enquêteurs ont entre autres utilisé son deadname ou mentionné « le sujet masculin », ajoute la commission, alors même que ses proches appelaient la victime « Paola ».

Le parquet général de la capitale « offre des excuses publiques à la mémoire de Paola Buenrostro et de sa famille  », a déclaré la procureure Ernestina Godoy, reconnaissant la « responsabilité institutionnelle » de la justice.

La procureure s’exprimait lors d’une cérémonie sur les lieux mêmes de l’assassinat.

« Paola, nous avons encore du chemin à parcourir et des batailles à remporter », a déclaré une amie de la victime présente au moment du meurtre, Kenya Cuevas, tout en exprimant sa satisfaction. « Il est nécesaire d’insister sur le terme et le concept de transféminicide. Paola n’est pas morte en tant que victime d’un homicide intentionnelle  », a déclaré la présidente de la Commission des droits de l’homme de Mexico, Nashieli Ramírez.

En 2020 le Mexique a enregistré 79 assassinats de membres de la communauté LGBTI+, d’après leur organisation de défense Letra S. Plus de la moitié – 54,5 % – était des personnes trans, de même source.

Pour la première fois dans l’histoire du Mexique, deux députés trans, Salma Luevano et Maria Clemente, ont fait leur entrée au Congrès après les élections du 6 juin.

Avec l’AFP 

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