Victime d’un chantage, le député britannique Jamie Wallis a publiquement révélé être transgenre, s’attirant des messages de soutien de la part de ses collègues et du premier ministre Boris Johnson. C’est la première fois dans l’histoire de l’Angleterre qu’un parlementaire assume sa transidentité.
«Je suis trans. Ou pour être plus précis, je veux l’être. On m’a diagnostiqué une dysphorie de genre et je me sens comme ça depuis que je suis très jeune». C’est avec ces mots que Jamie Wallis, 37 ans, a officiellement révélé être transgenre dans une déclaration très personnelle publiée sur Twitter mercredi 30 mars.
Ce député conservateur de Bridgend, au pays de Galles, a confié qu’il n’allait «pas bien» après avoir été victime de chantage et violé par une personne rencontrée en ligne, estimant qu’il était temps pour lui de révéler la vérité.
Le message du parlementaire a été publié après un rassemblement de députés conservateurs lors duquel Boris Johnson s’est moqué de son adversaire travailliste Keir Starmer qui avait peiné récemment à répondre à des questions au sujet des transgenres.
«Bonsoir mesdames et messieurs, ou comme le dirait Keir Starmer, personnes assignées femme ou homme à la naissance», a lancé Boris Johnson. La place des personnes transgenres est au cœur des «guerres culturelles» actuelles dans la société britannique. Les conservateurs au pouvoir jugent souvent excessives les positions des militants des droits des trans.
Le premier ministre a réagi au message de Jamie Wallis, soulignant «l’immense dose de courage» qu’il a fallu au député pour «raconter cette histoire très intime».
L’ancien ministre Gorge Osborne a tweeté que «beaucoup de choses se sont améliorées en politique», soulignant que « si un député conservateur avait dit cela quand j’ai été élu pour la première fois il y a 20 ans, il aurait été harcelé, et non applaudi et soutenu ».
Jamie Wallis n’avait «aucune intention de partager» ses confidences. Mais il a été l’objet de chantage en avril 2020 par un homme qui a révélé son orientation sexuelle à son père, envoyé des photos à d’autres membres de sa famille et exigé 50 000 livres en échange de son silence.
Rédaction avec AFP