Vendredi, 4 octobre 2024
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    Marie-Andrée Labbé, la plume effervescente derrière Trop, Sans rendez-vous et STAT

    Quelques mois après que le phénomène télévisuel District 31 ait tiré sa révérence, une nouvelle quotidienne prendra son envol dès le 12 septembre, du lundi au jeudi à 19 h, sur ICI TÉLÉ. Mettant en vedette un quatuor d’ami.e.s œuvrant dans un hôpital (Suzanne Clément, Patrick Labbé, Geneviève Schmidt, Stéphane Rousseau), la série STAT est scénarisée par Marie-Andrée Labbé, à qui l’on doit Trop et Sans rendez-vous.


    En plus de tes séries, tu as écrit le spectacle d’humour de Valérie Blais, contribué à l’écriture de la série Les Parent, collaboré à Urbania, aux Enfants de la télé, ainsi qu’aux galas Les Olivier et Québec cinéma. D’où te vient cet amour de la télévision?
    Marie-Andrée Labbé :Ma mère était une grande fan. J’ai probablement capté son bonheur d’être accompagnée par la télévision. Je vois depuis longtemps le bénéfice que ça peut créer chez les gens, en plus d’être un vecteur d’éducation. Je viens de l’Anse-Saint-Jean, un village de mille personnes, et je me souviens que les histoires racontées par la télévision nous présentaient ce qui se passait ailleurs au Québec et dans le monde.


    Quelle est l’origine de STAT?
    Marie-Andrée Labbé : Après des années de pandémie loin de nos ami.e.s, j’avais le goût de parler d’amitié dans un contexte de travail et à l’extérieur. Je voulais particulièrement écrire des soupers d’ami.e.s. Évidemment, cette idée-là ne fait pas une série télé. Il faut construire un univers autour de ça. La proposition de camper le tout dans le quotidien d’un hôpital et de son personnel vient d’une conversation avec Fabienne Larouche et Michel Trudeau. Comme j’ai écrit Trop, qui parle de santé mentale, et Sans rendez-vous, qui traite de santé sexuelle, c’est un domaine qui m’intéresse et qui me sied bien.

    Parle-nous du quatuor d’ami.e.s.
    Marie-Andrée Labbé :Les personnages centraux ont la cinquantaine et entretiennent des relations de longues durée qui ont été parsemées d’épreuves. Il y a un degré d’intimité assez élevé dans leur groupe, ce qui les aide à se dire les vraies affaires. Évidemment, cette durée permet aussi d’avoir des squelettes dans le placard et d’explorer l’idée des secrets.


    J’imagine que tu dois consulter des expert.e.s en médecine régulièrement.
    Marie-Andrée Labbé : Je n’ai pas le choix, car les patient.e.s occupent une grande place dans l’histoire. Un médecin est attitré à la série pour répondre à nos questions. Je travaille aussi avec mon amoureuse, Judith Lussier, une journaliste et une autrice, qui me soutient dans la recherche d’informations. Avec mon rythme d’écriture, je n’ai pas le temps de prendre le téléphone pour obtenir des explications. Comme Judith sait comment aller droit au but et trouver ce qui est important dans une intrigue, elle me résume le tout. Notre complicité facilite grandement les choses.


    À quoi ressemble ta charge de travail?
    Marie-Andrée Labbé : J’écris tous les épisodes en solo. Presque toutes les heures de ma vie sont consacrées à ça. Il faut que je scénarise quatre épisodes par semaine, alors que chaque épisode me prend une journée et demie. Le défi est de recommencer chaque semaine, sans vraiment prendre le temps de souffler. Cela dit, la quotidienne est une machine extraordinaire. Les membres de l’équipe sont motivé.e.s et attendent les textes avec intérêt, car on doit bouger vite. C’est un thrill qui relève de l’athlète. Je me sens comme aux Olympiques!


    Quels effets ce mandat a-t-il sur ta vie personnelle?
    Marie-Andrée Labbé : Les ami.e.s écopent en premier. Je fais du sport une heure par jour, parce que ça entraîne le cerveau. Ma blonde est avec moi dans ce bateau. Ça fait onze ans qu’on est en couple et c’est la première fois qu’on travaille ensemble. On apprivoise cette nouvelle dynamique. On se découvre autrement. C’est génial de pouvoir partager cette excitation. Je ne suis pas la tannante avec son projet qui dérange toujours l’autre. En ce moment, c’est notre seul sujet de conversation, mais on va trouver notre équilibre.

    Marie-Andrée Labbé / CRÉDIT PHOTO : Julie Artacho

    Avez-vous longuement discuté avant de plonger dans ce projet qui pourrait durer quelques années?
    Marie-Andrée Labbé : J’en ai parlé avec elle, avant même de l’impliquer dans l’aventure. Elle savait dans quoi je m’embarquais. Pour moi, il n’était pas question de dire non. Tu ne te fais pas offrir ça mille fois dans ta vie. Ma relation de confiance avec ma productrice Fabienne Larouche est précieuse. C’est un privilège que j’ai d’accéder à ça. Ça vient avec toute la pression et les responsabilités, mais ma passion, c’est d’écrire de la télé. Ça ne se refuse pas.


    Quelle est l’importance d’inclure des personnages LGBTQ+ dans tes œuvres?
    Marie-Andrée Labbé : Quand je crée un personnage, je n’ai pas d’agenda. Je veux pouvoir être inspirée et ne pas me répéter d’un personnage à l’autre. Ma réalité est LGBTQ+, mais je ne peux pas prendre sur moi de représenter tout le monde. On pourrait perdre en justesse. Cela dit, je ne crois pas que j’écrirais une série dans laquelle il n’y a pas de personnages queers. Je trouverais ça ridicule.


    Dans Sans Rendez-vous, les trois femmes lesbiennes sont interprétées par Magalie Lépine-Blondeau, Mylène Mackay et Rachel Gratton qui, à ma connaissance, se s’identifient pas LGBTQ+. Également, ton personnage non-binaire, Lou, est joué.e par Mikhaïl Ahooja, un homme cisgenre hétérosexuel. Tu en penses quoi?
    Marie-Andrée Labbé : J’ai fait mes demandes. On a vu les auditions, on a eu des conversations et on a fait des choix. Je souhaiterais que les personnes queers aient plus d’opportunités pour jouer tous les types de rôles. Je ne suis pas encore dans l’école de pensée voulant qu’un.e homosexuel.le doive être joué.e par un.e homosexuel.le. Peut-être que ça viendra. Moi aussi, j’évolue. J’écoute les conversations. N’empêche, je l’aime mon casting. Je suis tellement fière de ce qu’on a pu raconter comme histoire grâce, entre autres, à l’accessibilité de ces visages-là qui portent le message que j’écris. N’oublions pas que tous les personnages sont imaginé.e.s par une lesbienne de quarante ans, y compris le gynécologue hétérosexuel de cinquante ans. Je ne considère pas que je peux parler pour tout le monde, mais toutes les voix de ces personnages viennent de moi.


    INFOS | La série STAT dès le 12 septembre 19h sur ICI TÉLÉ
    Les séries TROP et SANS RENDEZ-VOUS disponibles sur ici.tou.tv

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