Le corps sans vie d’Ahmed Abu Murkhiyeh a été retrouvé mercredi 5 octobre à Hébron, dans la partie occupée de Cisjordanie, après qu’une vidéo du meurtre ait été diffusé sur des réseaux sociaux dans la nuit.
Pris en charge par une ONG spécialisée dans la protection des personnes LGBTQ+, Ahmed Abu Murkhiyeh vivait depuis deux ans en Israël. Le jeune homme de 25 ans attendait son statut de réfugié pour le Canada.
En 2020, le Palestinien Ahmed Abu Murkhiyeh avait obtenu l’asile en Israël. Persécuté et violenté dans un environnement conservateur, homophobe et ultra-religieux, Ahmed aurait risqué sa vie s’il retournait sur le territoire palestinien, selon la décision des autorités compétentes à l’époque.
Depuis deux années, il vivait dans un lieu d’accueil, sous la protection d’une ONG (Albait Almokhtalef) qui s’occupe de l’accueil et de l’accompagnement juridique des Palestinien·es LGBTQI+ vivant en Israël ou en Palestine.
La fondatrice de l’association, Rita Petrenko, a informé qu’elle aidait la victime à préparer son dossier pour une demande d’asile au Canada.
On ignore pourquoi et dans quelles circonstances la victime s’est retrouvée en Cisjordanie, la piste de l’enlèvement est évoquée par ses proches, sans preuves tangibles. Un suspect a été arrêté et est maintenant interrogé par les forces de police palestiniennes.
La Cisjordanie suit le Code pénal jordanien de 1951 et ne criminalise donc pas les relations homosexuelles entre adultes consentants. Dans la Bande de Gaza, la loi est différente. Contrairement à la Cisjordanie, elle n’a pas touché au Code britannique en vigueur depuis 1936, appliquant donc toujours une peine de dix ans d’emprisonnement pour les personnes en raison de leur homosexualité.
Une centaine de réfugiés palestiniens LGBT vivent aujourd’hui en Israël, qui a mis à jour ses lois au cours de l’ été afin de leur permettre de se trouver un travail.