Le 5 juin 1981 paraissait le tout premier article faisant mention d’une infection touchant cinq hommes gais à Los Angeles. Le nom français utilisé mondialement pour identifier l’infection fatale serait établi la même année par la Direction de la terminologie du gouvernement canadien : le syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA). Le sida commençait alors un ravage qui emportera des millions de personnes à une vitesse effroyable pendant les décennies 80 et 90. Le premier frein au sida est arrivé en 1995, grâce à la trithérapie.
L’approche développée dans la région de Montréal a permis aux personnes infectées de vivre une vie normale, tout en propulsant la métropole à l’avant-plan du combat contre l’épidémie. Vingt-sept ans plus tard, Montréal poursuit les efforts pour combattre la maladie. La ville a notamment accueilli l’été dernier la 24e Conférence internationale sur le sida 2022, lors de laquelle ont été discutés les pistes et les résultats de recherche les plus prometteurs pour contrer l’infection. À l’aube de 2023, les docteurs Jean-Pierre Routy, co-président de SIDA 2022 et Jean-François Fortin, directeur médical national, ViiV Soins de santé Canada, partagent un retour sur 2022 et un regard sur 2023 dans la lutte contre le VIH.
SIDA 2022 : « Remobilisation et application de la science »
La 24e Conférence internationale sur le sida a réuni 10 500 congressistes au Palais des congrès en juillet dernier. Les visiteurs et visiteuses venu.e.s du monde entier avaient pour objectif de revenir sur les progrès considérables réalisés dans la lutte contre le VIH/sida durant les 20 dernières années et d’élaborer des stratégies pour enrayer la maladie. Signe de l’importance de la Conférence, le rassemblement était le cinquième plus grand événement tenu au Palais des congrès depuis son inauguration en 1983.
Le thème de SIDA 2022 était « Remobilisation et application de la science ». Pour le docteur Jean-Pierre Routy, co-président de la Conférence, ce thème se déclinait en deux objectifs. Le premier était le réengagement de la bataille contre le VIH, largement mise à mal par la pandémie de COVID-19 : « Avec la COVID, le VIH n’était soudainement plus la pandémie la plus urgente à éradiquer. Plusieurs recherches sur le VIH ont été suspendues pour réaffecter les équipes à la COVID-19. Le réengagement signifie donc la reprise du travail contre le VIH, qui est toujours là », explique-t-il. Le second objectif était de réaffirmer la science comme source objective sur laquelle s’appuyer pour prendre les décisions politiques et économiques. Selon le docteur Routy, la Conférence de Montréal est d’ailleurs le seul congrès sur le sida au monde qui réunit les décideurs des milieux politique, communautaire, scientifique et économique autour de la même table. Pour lui, cet amalgame permet une meilleure compréhension et un point de vue plus global de la lutte contre l’épidémie : « Notre formule permet de comprendre chaque facette de la guerre contre le VIH. Si le politique investit une enveloppe dans la lutte contre la maladie, il faut comprendre comment l’économique va répartir cet argent et comment le communautaire va l’utiliser.
En comprenant chaque rouage, on développe une approche intégrée et plus efficace ». Parmi les autres aspects différenciateurs du congrès, on comptait deux initiatives rendues possibles grâce à ViiV Soins de santé : le Village mondial et le Programme jeunesse. Le Village mondial était un espace de rassemblement où les communautés internationales pouvaient se rencontrer et partager leurs expériences, tandis que le Programme jeunesse proposait une variété d’activités conçues pour et par les jeunes, incluant des spectacles, des présentations, des ateliers et des tables rondes. ViiV Soins de santé a également soutenu l’organisation d’un panel d’experts composé de trois sessions en direct touchant plusieurs sujets dont la stigmatisation et la campagne i = i (indétectable = intransmissible).
Faire une différence sur le terrain
La Conférence SIDA 2022 a permis à ViiV Soins de santé, seule entreprise biopharmaceutique dédiée 100 % à la lutte contre le VIH, de révéler de nouveaux résultats de recherche sur l’utilisation d’antirétroviraux de longue durée par injection. Ces thérapies offriraient un répit aux personnes vivant avec le VIH, rendant les traitements plus simples et plus discrets. Selon le docteur Jean-François Fortin, cet allégement peut faire une grande différence entre autres pour les populations vivant dans des cultures très conservatrices : « Dans certains pays, les femmes souffrant du VIH vivent beaucoup de stigmatisation. L’utilisation de comprimés quotidiens les rend très vulnérables et avoir recours à d’autres options de traitement permet de leur procurer discrétion et sécurité ».
Montréal Fast-Track : une lueur d’espoir
Montréal fait partie du mouvement international Fast-Track Cities visant à mettre fin à l’épidémie de VIH/sida. L’objectif est d’atteindre les cibles 95-95-95 : 95 % des personnes infectées connaitront leur statut sérologique, 95 % recevront un traitement antirétroviral continu et 95 % de celles-ci auront une suppression virale. Le profil actuel est respectivement de 86 %, 97 % et 92 %. Pour parvenir à ces objectifs, Montréal peut compter sur le soutien de ViiV Soins de santé, qui met en place des mécanismes d’intervention locaux pour lutter contre le VIH. Les initiatives sont notamment axées sur la prise en charge des patients et sur l’accès aux traitements. Trois fois par année, par exemple, l’entreprise réalise des appels de projets afin de financer des organismes mettant sur pied de nouvelles initiatives d’appui aux populations touchées par la maladie. Cercle Orange, par exemple, qui soutient les personnes vivant avec le VIH qui n’ont pas accès aux soins de santé, a vu le jour grâce à l’appui de ViiV Soins de santé. Les organismes locaux qui souhaitent soumettre un projet pour les subventions communautaires peuvent le faire en visitant le site Web de ViiV Soins de santé :
www.ViiVhealthcare.com/fr-ca.
Regarder vers l’avant
Montréal a joué un rôle clé dans la lutte contre le VIH et continue d’être une plaque tournante dans les efforts d’éradication de l’épidémie. Selon Jean-François Fortin, plusieurs experts mondiaux basés à Montréal travaillent sur des recherches prometteuses sur la biologie du virus. À son avis, la métropole a un fort potentiel d’apporter des résultats de recherche aux compagnies pharmaceutiques au cours des prochaines années, permettant ainsi d’avoir un impact sur les nouveaux traitements et sur une possible cure. Il rappelle que d’ici là, il est primordial de continuer à s’occuper des personnes qui vivent avec la maladie. Pour lui, les patient-reported outcomes (PRO) sont la prochaine frontière ranchissable à court terme dans la lutte contre le VIH : « Aujourd’hui, on peut avoir une vie normale grâce à la médication, mais comment celle-ci impacte-t-elle le quotidien et la qualité de vie ? C’est là-dessus qu’on travaillera au cours des prochains mois en collaboration avec les médecins : améliorer concrètement le quotidien des personnes vivant avec le VIH ».
—Steven Ross [email protected]
INFOS | viivhealthcare.com/fr-ca
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