En 2022, la saison 1 de Yellowjackets s’est révélée un véritable bulldozer télévisuel, récoltant plusieurs prix tout en animant les discussions de corridor. En 1996, un avion transportant une équipe de foot féminin s’écrase au cœur du Grand Nord canadien. Se pose alors une série de questions : comment les adolescentes ont-elles pu demeurer en vie pendant 19 mois, laquelle a servi de gueuleton aux autres et qui, 25 ans plus tard, complote dans l’ombre des rescapées ?
La nouvelle saison reprend quelques minutes à peine après la conclusion de la précédente, avec des mystères toujours plus alambiqués, alternant entre les événements de notre époque et ceux de 1996. Il demeure cependant difficile de déterminer ce qui s’est exactement passé puisque chacune des survivantes (incluant trois hommes) cache quelque chose.Dès le départ, les créateurs de la série, Ashley Lyle et Bart Nickerson, ont démontré un réel souci de mettre en scène une galerie de personnages diversifiés, que ce soit sur le plan ethnoculturel ou des orientations sexuelles.
La saison 2 navigue dans les mêmes eaux, permettant d’approfondir l’intrigue, de révéler de surprenantes vérités et de soulever de nouveaux secrets. Chez les nouveaux et nouvelles venu.e.s, on peut noter Lauren Ambrose qui interprète la version adulte de Van, ce qui devrait annoncer des retrouvailles pimentées avec Taissa (Tawny Cypress), sa petite amie du camp des survivantes. Elijah Wood (le Frodo du Seigneurs des anneaux) incarne Walter, un détective amateur qui s’associe à la conspirationniste Misty (interprétée par une Christina Ricci survoltée).
De son côté, François Arnaud interprète Paul, le conjoint de l’entraineur Ben Scott (Steven Krueger). Est-ce que son apport se limitera à des flashbacks ? Mystère puisqu’on ignore toujours si le séduisant sportif survit à son aventure en forêt ou s’il finit dans une marmite (mais croisons les doigts). Le rythme est toujours haletant et les intrigues, tel un gigot d’agneau, sont bien ficelées, même si on peut regretter une part trop importante dédiée aux délires mystiques. Le pari d’inclure du surnaturel à une intrigue se tenant dans un univers réaliste est, en effet, toujours assez risqué puisqu’il est souvent difficile d’apporter des réponses finales cohérentes et satisfaisantes. Demeure le plaisir de suivre un labyrinthe d’intrigues complexes et des performances souvent hors du commun, tant pour les
versions 1996 des personnages que pour celles qui se déroulent 25 ans plus tard.
Les amateurs et amatrices seront par ailleurs ravi.e.s d’apprendre qu’une saison 3 est déjà confirmée. Le doublage français est de très bonne qualité, même si on ne peut être qu’agacé que François Arnaud ne double pas sa propre voix (sans doute en raison de l’éternel protectionnisme de la France dans l’industrie du doublage).
INFOS | La série est disponible en anglais et en français sur Crave.