Dimanche, 28 avril 2024
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    Un bilan positif de la 17e piétonisation dans le Village, malgré les problématiques

    Ça y est, le 17 octobre dernier, la rue Sainte-Catherine, entre Saint-Hubert et Papineau, a été rouverte à la circulation automobile. Cela mettait fin officiellement à la 17e piétonnisation de cette artère-là de l’est du centre-ville de Montréal. La Société de développement commercial (SDC) du Village dresse un bilan positif de cette saison estivale dont la température, il faut bien l’avouer, n’a pas été souvent généreuse. Dans un décor en noir et blanc – accentué par des statues d’animaux souvent entouré de végétaux – des milliers de personnes ont de nouveau investi la rue pour profiter d’une quarantaine de terrasses de cafés, de restaurants ou de bars.

    «Entre lianes et paillettes» était le thème choisi cette année avec la collaboration de la firme Castor et Pollux. Comment ne pas manquer l’orignal géant (blanc rayé de noir), peint par l’artiste Nikki Küntzle, au coin de Saint-Hubert et qui accueille les centaines de visiteurs entrant dans le secteur du Village? Les boules disco de l’année précédente ont été recyclées dans des plates-bandes avec des fleurs et des plantations leur conférant une toute nouvelle allure ! Plusieurs stations avec des tables bistro et des chaises avaient été aménagées tout au long du parcours, toujours dans la thématique du noir et blanc.  «C’était la 17e piétonnisation consécutive cette saison-ci et qui s’est bien déroulée en général, explique Gabrielle Rondy, la directrice générale de la SDC du Village. Avant la pandémie, le Village se démarquait par la piétonnisation avec des terrasses des bars, des restaurants, etc.

    Il y avait aussi un décor unique au-dessus de nos têtes (les Boules de l’architecte paysagiste Claude Cormier). Pendant la pandémie et après, plusieurs autres artères ont été piétonnisées, donc le Village n’est plus la seule destination offrant des terrasses. Cette année, en tenant compte des paramètres du programme de piétonnisation de la Ville – qui est le même pour toutes les artères piétonnes – et des budgets, on a voulu créer un décor qui allait se démarquer des autres piétonnisations, d’où l’idée du noir et du blanc, pour créer un canevas neutre qui allait faire ressortir les couleurs des terrasses, des gens, des communautés, des buildings, des plantations, etc.»

    Un décor un peu incompris
    Zones en noir et blanc sur le bitume, animaux de même pelage, table et chaise blanches bariolées ou rayées de noir, nombreuses aires végétalisées, tel était le concept de «Entre lianes et paillettes». «Il s’agissait de créer ici des lieux que les gens allaient s’approprier, de dire Gabrielle Rondy. J’étais contente de voir que du monde prenaient leur lunch sur ces tables-là le midi. Des familles aussi ont pu en profiter de même que des personnes âgées qui s’y arrêtaient après leurs achats pour se reposer. Elles nous l’ont dit d’ailleurs que cela les aidait d’avoir ces places assises. C’est vrai aussi que des itinérants en prenaient avantage, mais il n’y avait pas que des itinérants non plus, tout le monde a pu profiter de ces tables et chaises. C’est tout de même remarquable qu’on soit passé de trois bancs à une centaine de places assises dans le Village et ce, pour le plaisir de tout
    le monde !»

    Certains n’ont tout simplement pas compris le concept du noir/blanc comme ça et disaient que cela manquait de couleur, surtout dans le Village. «Nous avons sondé nos membres et les résidents donc, pour l’année prochaine, on verra bien sûr comment on peut intégrer de la couleur au concept, tout en réutilisant les éléments existants. […] Il faut comprendre que c’est un investissement pour plusieurs années. Il y a aussi le fantôme des travaux de 2025 qui est au-dessus de nos têtes et qui fait que tout nouveau décor signature devra attendre jusque-là. […]», explique Gabrielle Rondy. Malgré les problématiques reliées à l’itinérance, l’insécurité ou la toxicomanie et les incivilités, cela n’a pas éloignés les clientèles, ni les touristes non plus qui ont été nombreux à parcourir le secteur. «Durant la piétonnisation, nous avons enregistré 9,5 millions de passages, note la directrice générale de la SDC (NDLR : ce ne sont pas des personnes, mais bien des ‘’passages’’).

    Ce sont des données excellentes. Cela nous fait chaud au cœur de voir que des touristes et des visiteurs viennent dans le Village et ne l’ont pas délaissé.» «Malgré la météo un peu difficile et la mauvaise presse qui a coulé dans les médias au cours du printemps et de l’été [sur la situation du Village], les gens sont venus encore plus nombreux que l’an passé. On sentait que les gens étaient fiers de soutenir le Village, ses commerçants et ses établissements», ajoute Gabrielle Rondy. 

    Se greffer aux festivals existant
    L’animation était un peu différente des autres années et se rattachait aux divers événements et festivals. En mai, il y avait eu une compétition de drag queens sur le toit d’autobus pour lancer la piétonnisation, ensuite en juin, c’était le Festival Mtl en Arts qui occupait une partie de la rue avec ses kiosques et ses activités artistiques. Montréal Complètement cirque aussi a investi la rue Sainte-Catherine et a attiré les foules. «Bien sûr, il y a eu toutes les activités de Fierté Montréal et les milliers de gens qui y ont participé», ajoute Gabrielle Rondy. Une activité intéressante aurait pu générer une fréquentation de plusieurs milliers de personnes puisqu’on avait prévu de battre le record Guinness de personnes habillées en Madonna.

    «Malheureusement, en tout premier lieu, Madonna avait annulé sa tournée et donc sa présence à Montréal (les soirs des 19 et 20 aout). Ensuite, la journée que l’événement devait avoir lieu, il a plu et c’était frais comme une journée d’automne, donc cela n’a pas eu l’impact escompté. C’est dommage, mais on ne contrôle pas la météo et étant donné que ce sont des activités planifiées longtemps d’avance avec des techniciens, etc., on ne peut pas tout simplement le remettre au lendemain», dit Gabrielle Rondy. Malgré tout, cet événement a permis de générer une revue de presse positive impressionnante. «J’en profite ici pour lancer un appel aux groupes, aux organisations, si vous avez des idées d’activités ou d’événements, qu’on nous en fasse part, au plus tard en janvier ou février, pour qu’on puisse travailler là-dessus, souligne-t-elle. Si quelqu’un veut organiser des activités sportives, sociales, culturelles, des activités pour les communautés 2SLGBTQ+, etc., je suis ouverte aux propositions. Mais si on nous le dit en mai ou en juin, c’est trop tard, la planification est déjà faite et les budgets déjà alloués.»  

    Des problèmes sociaux complexes
    On a parlé plus haut des problématiques vécues dans ce secteur de l’arrondissement de Ville-Marie. En juin dernier, la Ville en collaboration avec plusieurs intervenants avait annoncé qu’une «cellule de crise» avait été mise en place dans le cadre d’un nouveau plan stratégique pour le Village. Ici, la Ville, l’arrondissement, le CIUSSS, le service de police (SPVM), entre autres, avaient mis les bouchées doubles pour rendre aux citoyens et citoyennes un certain sentiment de sécurité.

    «Du point de vue des commerçants, ceux-ci ont apprécié les patrouilles mixtes [de policiers et de travailleurs sociaux] pour répondre aux différents incidents. Il y a eu ici la création d’un certain lien de confiance avec les personnes marginalisées. On espère que, malgré l’hiver, que cette cellule de crise ne sera pas mise en veilleuse. Il faut maintenir ce lien-là parce qu’il est important qu’il se poursuive et que les interventions avec ce type de patrouilles puisse continuer durant l’hiver puisque, comme on le sait, ce n’est pas parce qu’on change de saison que les problématiques changent», d’ajouter Gabrielle Rondy qui a participé, en septembre dernier, au forum sur l’itinérance qui a eu lieu à Québec en présence du ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, et de dizaines d’élus municipaux.

    Pour l’instant, une réunion se tient aux deux semaines en vue de faire le point. En plus des intervenants habituels, on y constate la présence des SDC du Village et du Quartier latin. «Nous nous sentons privilégiés de pouvoir continuer à discuter et à échanger sur les problématiques et à essayer de trouver des pistes de solutions», indique-t-elle. L’automne est bel et bien amorcé, on attend les événements des Rendez-vous de la drag, les 28 et 29 octobre prochain, au Palais des congrès, mais aussi dans le Village avec plusieurs activités pour égayer ce secteur, dont la Marche de l’Halloween, le jeudi 26 octobre. Une première ! Bientôt, également, le «Décor hivernal» éclairera le Village jusqu’à la fin de l’hiver… 

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