Samedi, 8 février 2025
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    Fierté Copenhague dans la tourmente pour ses positions pro-palestiniennes

    Devant la réaction des commanditaires qui se sont retirés et de certains LGBTQ qui se sont publiquement indignés indiquant qu’ils ne prendraient pas part cette année à l’événement qui perdrait selon eux «son focus LGBTQ+», le président de la Copenhague a été obligé de démissionner. Devant cet auto-sabotage sur fond de conflit israélo-palestinien, c’est l’avenir même de l’organisme qui est en jeu.

    Tout a commencé en février dernier par un communiqué de presse. La Copenhagen Pride a publié une lettre ouverte expliquant que l’organisation «était solidaire du peuple palestinien», dans le conflit qui oppose Israël au Hamas à Gaza. Jusque-là, rien de bien surprenant, mais certains ont alors relevé (avec raison) un léger paradoxe : à Gaza et ailleurs en Palestine, les personnes LGBTQ+ ne défilent pas, ils et elles se cachent, car on les persécute et on les tue couramment. Ils et elles se terrent, parce qu’ils et elles risquent, réellement leur vie.

    Visiblement, les organisateurs de la Pride de Copenhague ont décidé de ne pas s’arrêter à ce détail et sont allés plus loin que ça. Trop loin, selon près d’une dizaine de commanditaires. 

    Dans un communiqué diffusé publiquement, s’adressant à ses partenaires, la Pride de Copenhague leur faisait part de ses « inquiétudes concernant leurs activités commerciales en Israël et dans les territoires palestiniens occupés ». 

    Par la diffusion publique de ce communiqué, la plupart des commanditaires les plus importants de l’événement ont compris que la Pride exigeait d’eux qu’ils choisissent un camp dans la guerre entre Israël et le Hamas. Et pire qu’on voulait leur argent, en se réservant le droit de les clouer au pilori… Et, les uns après les autres, ils se sont retirés.

    L’armateur Maersk, la plus grande entreprise du Danemark et l’un des plus grands joueurs au monde dans le transport maritime a claqué la porte, tout comme DFDS, l’opérateur de traversiers. Ils ont été suivi par le voyagiste TUI (transporteur officiel de Pride Copenhague), Google, le laboratoire pharmaceutique Novo Nordisk, la banque Nykredit, et enfin Dansk Industri. Tous ces partenaires (certains de longue date) ont repris leurs chèques et leurs soutiens. Et d’autres ont annoncé être en réflexions, comme Accenture et 7 Eleven.  

    Ils sont tous fâchés qu’on ait pu leur demander d’exclure une partie de leurs employé.e.s ou de leurs clients pour leur éventuelle opinion sur un conflit polarisant qui n’a rien à voir avec la cause pour laquelle ils se sont engagés au début : les droits des personnes LGBTQ+ et la célébration de la diversité.

    Un des commanditaires a même publié sur les réseaux sociaux : « Avec cette politisation accrue d’enjeux liés à des conflits internationaux, nous estimons que la Copenhagen Pride n’est pas, pour le moment, la communauté inclusive qu’elle était censée être à l’origine. La confiance est rompue.» 

    Lars Henriksen - Tajmer Booking & Management

    Quelles conséquences pour la Pride de Copenhague ?
    Le président, Lars Henriksen, personnage haut en couleur, qui est également un homme politique en vue au sein du parti vert (Frie Gronnen), a été forcé de présenter sa démission. Il a été remplacé par un président intérimaire qui est en train de ramer pour reconquérir les commanditaires qui ont claqué la porte (ce qui sera impossible pour l’édition 2024, a-t-on appris, la plupart d’entre eux voulant voir si la Pride 2024 se politisera ou non dans les faits), et de se répandre en excuses: «Nous ne demandons à personne de prendre position dans des conflits. Notre objectif est les droits LGBT+. Cela a toujours été ainsi, mais nous n’avons tout simplement pas su le communiquer suffisamment bien», explique-t-il.

    En attendant, il y a un gros trou dans les finances de Pride Copenhague, qui doit annuler certains événements et devra revoir la dimension de d’autres. Certains observateurs disent craindre qu’elle ne survive pas au scandale, surtout si les militants pro-palestiniens qui ont déjà annoncé leur intention de défiler prenaient une place importante lors du défilé du samedi 17 août prochain. 

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