Les très attendus Jeux olympiques de Paris débuteront à la fin du mois. Si au moment d’écrire ces lignes, il est encore difficile d’effectuer un recensement précis des athlètes LGBTQ+ qui seront en compétition dans la Ville Lumière, il est fort à parier que ce chiffre atteindra – voire dépassera – le sommet atteint à Tokyo.
Rappelons que les Jeux olympiques de Tokyo ont été les plus queer de tous les temps, avec au moins 186 athlètes ouvertement LGBTQ+ recensés pour ces derniers Jeux olympiques d’été, ce qui représente un chiffre encore plus grand que tous les précédents Jeux olympiques réunis.
Plusieurs se réjouiront du retour du plongeur britannique Tom Daley, qui défendra son titre olympique au 10 m synchronisé lors de ses cinquième Jeux olympiques, un record pour un Britannique, lui qui vient tout juste d’atteindre la trentaine. Cette fois, le père de deux enfants ne sera pas aux côtés de Matty Lee, blessé, mais plutôt Noah Williams.
En athlétisme, la sensation Sha’Carri Richardson fera son premier passage aux Jeux olympiques, après avoir été suspendue lors de sa qualification aux Jeux olympiques de 2020 en raison de son dépistage anti-dopage qui a détecté des métabolites de THC, causés par la consommation de cannabis de l’athlète.
Toujours en athlétisme, la « reine du triple saut », la Vénézuélienne Yulimar Rojas, est attendue de pied ferme à Paris, elle qui a remporté l’argent à Rio, puis l’or à Tokyo, là où elle avait battu le record olympique dans cette discipline.
Sera aussi présent le rameur néo-zélandais Robbie Manson, interviewé il y a quelques mois par Fugues, qui avait attiré l’attention de quelques médias en créant un compte OnlyFans afin de pouvoir subvenir à ses besoins financiers.
En aviron, la médaillée d’or Emma Twigg – elle aussi une néo-zélandaise! – défendra son titre à la capitale française, elle qui a accueilli un fils – Tommy – avec sa femme Charlotte.
L’équipe féminine de basketball des États-Unis aura une présence particulièrement queer aux prochains Jeux olympiques, avec au moins quatre athlètes présentes : Chelsea Gray (qui en sera à ses deuxièmes JO), Brittney Griner (qui en sera à ses troisièmes JO), Jewell Loyd (qui en sera à ses deuxièmes), Breanna Stewart (qui en sera à ses troisièmes JO) et Diana Taurasi (pour qui Paris sera ses sixièmes JO!).
Des nouveaux visages feront aussi leur apparition pour ces Jeux olympiques, et ce, dans une multitude de disciplines. Gardez donc un œil – par exemple – sur le grimpeur australien Campbell Harrison, le nageur américain Nick Albiero et le nageur britannique Daniel Jervis.
Le Canada ne manquera pas non plus d’athlètes LGBTQ+ au sein de son équipe olympique. À l’instar de l’équipe américaine de basketball féminin, l’équipe féminine de soccer du Canada aura aussi son lot de joueuses LGBTQ+, alors que la présence de Kailen Sheridan et Kadeisha Buchanan semble – notamment – assurée, elles qui avaient aussi joué aux JO de 2020. Il semblerait aussi que Quinn, première athlète non binaire à avoir emporté l’or à des Jeux olympiques, fera un retour sur le terrain.
D’ailleurs, la présence (… ou l’absence?) d’athlètes trans et non binaires sera probablement à nouveau remarquée cette fois-ci. Les JO 2020 avait marqué la participation de la première athlète transgenre à des JO, avec la présence de l’haltérophile néo-zélandaise Laurel Hubbard (qui a depuis pris sa retraite).
Les débats se sont multipliés depuis, et ont fait couler beaucoup d’encre auprès de différentes organisations et de différents médias.
En 2021, le Comité international olympique avait renoncé à mettre en place des directives uniformes pour l’ensemble des athlètes transgenres et non binaires, laissant la décision entre les mains des différentes fédérations internationales.
Certaines fédérations internationales, comme celles d’athlétisme, de cyclisme et de natation, ont annoncé que les personnes athlètes féminines trans ne pourront pas compétitionner au niveau élite si leur transition n’a pas eu lieu avant leur puberté. Des décisions qui ont été dénoncées par certains groupes, et qui, dans le cas de la natation, se retrouvent même présentement devant la justice.
En outre, il importe de noter que la représentation LGBTQ+ aux JO ne s’illustre pas uniquement sur le terrain, mais également en coulisse, alors que le nombre d’entraîneurs ouvertement LGBTQ+ croît lui aussi. Notons ainsi par exemple la présence de Cheryl Reeve et de Curt Miller comme entraîneurs de l’équipe américaine de basketball féminin.
Des athlètes paralympiques ouvertement LGBTQ+ seront aussi bien évidemment à Paris. C’est le cas par exemple de la capitaine de l’équipe canadienne de base Cindy Ouellet, de la cycliste française Marie Patouillet, de la rameuse britannique Lauren Rowles et de la pararameuse australienne Nikki Ayers, qui agira comme aussi ambassadrice à la Maison des Fiertés de ces Jeux.
Parce que Paris aura, à l’instar des éditions précédentes, sa Maison des Fiertés. Le concept, lancé en 2010 lors des Jeux olympiques d’hiver de Vancouver, avait connu certaines complications, notamment en raison de la pandémie. En 2014, la Maison avait dû être érigée ailleurs qu’à Sotchi en raison des lois locales.
Selon le comité organisateur, la Maison des Fiertés aura trois principaux objectifs : « sensibiliser sur l’inclusion des personnes LGBTI+ dans le monde du sport », « offrir un lieu de célébration des performances des athlètes LGBTI+ » et « laisser en héritage au mouvement sportif international une approche plus inclusive concernant les personnes LGBTI + dans le sport ».
En entrevue avec le média LGBTQ+ Outsports, le Comité international olympique a indiqué que les athlètes pourront partager leur fierté et brandir le drapeau LGBTQ+ en dehors de cinq moments et lieux « protégés » de toute sorte d’ « expression » : sur le terrain, dans le village olympique, lors de la cérémonie d’ouverture, lors de la cérémonie de clôture et lors des cérémonies de remise des médailles.