Le champion paralympique médaillé d’argent en saut en longueur à Tokyo a révélé son homosexualité samedi 7 septembre 2024 via Instagram. Avec énergie et humour, il a incité ceux qui comme lui n’avaient pas fait leur coming out à aborder publiquement leur homosexualité.
À peine rentré des Jeux Paralympiques de Paris où il a terminé 4ème en saut en longueur T64, le médaillé d’argent de Tokyo, Dimitri Pavadé a rendu publique son homosexualité. “Oui je suis petit, métis, unijambiste, et pour en remettre une couche, gay !” a révélé avec humour le Réunionnais sur Instagram.
“Me voilà aujourd’hui prêt encore une fois à affronter, surmonter et à avancer sans prendre en compte ce que les autres peuvent dire ou penser de moi”, écrit le champion paralympique qui s’estime désormais dans un nouveau combat et porteur d’une responsabilité auprès de la communauté LGBTQIA +.
«Dans ma vie aussi banale qu’elle a pu être je n’avais jamais eu de projet, d’ambition, d’objectif mais juste me laisser porter par le vent et vivre ma vie à l’instant présent. Depuis mes débuts dans le monde sportif, je peux dire que certaines choses ont mûri en moi, une pensée ou un rêve de faire partie de l’équipe de France, aujourd’hui je peux dire avec une grande fierté que c’est chose faite.
Aujourd’hui j’ai pu trouver ma voie et donner un sens à ce que j’accomplis chaque jour « vouloir être l’icône des personnes en situation de handicap » .
Un autre combat m’attend dès à présent et j’attendais ce moment avec impatience. Me voilà aujourd’hui prêt encore une fois à affronter, surmonter et à avancer sans prendre en compte ce que les autres peuvent dire ou penser de moi.
Oui je suis PETIT, MÉTIS, UNIJAMBISTE, et pour en remettre une couche, GAY !!!!!! La personne que je suis et comme d’autres, n’ont jamais eu à faire un choix alors arrêtez avec vos discours pitoyables et vos jugements sans raisonnements parce que vous n’allez jamais changer le monde.
Le plus important à mes yeux aujourd’hui est que les êtres qui comptent pour moi, m’aiment pour la personne que je suis, et non pour une image que j’aurais pu créer, dans cette société trop jugeante.
Si certains ne vous acceptent pas tel que vous êtes alors ils ne sont pas dignes de votre AMOUR. La vie est trop courte pour donner de l’importance à ce genre d’individus.
Maintenant j’ai un deuxième combat à mener auprès de MA COMMUNAUTÉ LGBTQIA+ et j’espère donner de la force et du courage aussi aux personnes encore dans le PLACARD ou à ces SPORTIFS DE HAUT NIVEAU qui n’osent pas vivre au grand jour et librement cette liberté qui nous est due de droit.
Le handicap n’est pas fait pour être caché ou en avoir honte, il en est de même pour votre orientation sexuelle alors assumez vous comme vous êtes et rappelez vous que vous n’êtes pas seul, la vie est extrêmement courte et tellement de belles choses nous sont offertes qu’on ne peut s’en priver.
De enfants et des adultes se suicident ou se font tuer encore aujourd’hui.
N’oubliez pas que dans votre entourage vous pourriez un jour être touché.#enjoy»
Acte de solidarité
Ce coming out s’avère aussi un acte solidaire quand l’athlète mentionne “des enfants et des adultes [qui] se suicident ou se font tuer encore aujourd’hui”. Il fustige d’ailleurs les personnes qui harcèlent ou condamnent “La personne que je suis et comme d’autres, n’ont jamais eu à faire un choix alors arrêtez avec vos discours pitoyables et vos jugements sans raisonnements parce que vous n’allez jamais changer le monde”.
Dimitri Pavadé est devenu vice-champion paralympique de saut en longueur T64, aux Jeux paralympiques de Tokyo en 2020 avec un saut à 7,39 m. En 2023, il a souffert d’une grave blessure au genou droit. Il a repris l’entraînement avec courage et détermination. Après avoir été l’un des quatre ambassadeurs qui ont porté la flamme à La Réunion, il a participé aux Jeux paralympiques de Paris et fini quatrième dans sa catégorie.
ux Jeux paralympiques de Paris 2024. À eux seuls, les athlètes queers ont totalisé pas moins de 19 médailles : sept en or, sept en argent et cinq en bronze. Aux Jeux olympiques, l’équipe LGBTQI+ avait remporté 43 médailles, certes, mais on comptait 195 personnes LGBTQI+ sur 10.500 athlètes. Pour les Paralympiques, les sportifs queers n’étaient que 44 sur 4.400, ce qui est déjà une victoire : en 2020, à Tokyo, ils étaient 36, et seulement 12 à Rio en 2016.
Des athlètes plus visibles que jamais
Médaille d’argent à Rio et d’or à Tokyo, la judokate brésilienne lesbienne Alana Maldonado a brandi de nouveau l’or à Paris. De son côté, la nageuse américaine non-binaire Christie Raleigh Crossley a enchaîné les victoires, remportant deux médailles d’or, deux d’argent et une de bronze (même si quelques “experts” des réseaux sociaux l’ont accusée de tricher, car son handicap est invisible). La sprinteuse Valentina Petrillo s’est elle aussi retrouvée sous les feux des projecteurs, et ce avant même de fouler la piste. En tant que première femme trans à concourir aux Jeux paralympiques, l’Italienne s’est vue accusée de posséder un avantage injuste sur ses concurrentes. Finalement, l’athlète n’a pas réussi à décrocher sa place en finale des 200m et 400m.