La police de Jakarta a arrêté 56 hommes lors d’un raid mené samedi soir dans une chambre d’hôtel du quartier commerçant de Kuningan, au sud de la capitale, où se déroulait une « soirée privée ». Trois d’entre eux, considérés comme les organisateurs, ont été inculpés en vertu de la « loi sur la pornographie » et encourent des peines de deux à quinze ans de prison, ainsi qu’une amende pouvant atteindre 7,5 milliards de roupies (plus de 600 000 dollars canadiens).
« Que cela serve de rappel à tous sur l’importance du respect de la loi et des normes morales », a déclaré le commissaire Ade Ary Syam lors d’une conférence de presse ce lundi 3 février 2025.
L’opération, menée avec l’appui de la direction de l’hôtel et de son service de sécurité, aurait également conduit à la saisie de préservatifs, de savon de toilette et de médicaments utilisés pour la prévention du VIH, autant d’éléments que la police présente comme des « preuves » d’activités sexuelles.
À l’origine, l’enquête portait sur l’absence de frais d’entrée pour la soirée. Les trois suspects, désignés par leurs initiales RH, RE et BP, sont ainsi accusés d’avoir loué la chambre et invité les participants à « profiter de l’événement ».
Si les relations homosexuelles entre adultes consentants ne sont pas explicitement interdites en Indonésie, hormis dans la province conservatrice d’Aceh (au nord du pays), qui adhère à la charia, l’article 292 du Code pénal punit de cinq ans de prison les actes impliquant des mineurs. La « loi sur la pornographie » est souvent utilisée pour réprimer les rassemblements LGBT+. Par ailleurs, une nouvelle législation, la loi n° 1/2023, qui entrera en vigueur en 2026, prévoit des sanctions contre certains actes considérés comme obscènes, violents ou à caractère pornographique.
SOURCES: Stop homophobie