Deux nouveau-nés de Patrick Fillion qui sauront satisfaire les amateurs de ce bédéiste québécois dont la réputation ne cesse de croître.
L’extrême qualité graphique de ses dessins explique bien évidemment l’engouement du public pour son œuvre, mais il serait par trop facile de limiter son succès à la beauté plastique de ses personnages.
Il faut également de souligner avec force l’attention toute particulière qu’il apporte à l’expression des visages, qui sont souvent empreints de quelque chose d’à la fois indéfinissable et complexe : l’amalgame d’un sourire en coin, d’un pétillement dans le regard, d’une crainte inexprimée ou d’une fragilité à fleur de peau.

Naked Justice présente le super héros du même nom dans trois aventures qui l’amènent à combattre criminels et monstres divers et à user de tous les outils dont la nature — fort généreuse — l’a doté. Éventuellement, il prend contact avec des confrères qui œuvrent dans les mêmes ligues que lui et se joint à eux.
L’ensemble est teinté d’un humour pince-sans-rire qui n’était pas présent dans les précédents albums. Il faut souligner la mise en page de la couverture, réalisée dans la plus pure tradition des comics book américains.
Boytoons est, quant à lui, un recueil d’illustrations et de petites bd réalisées pour différents magazines gais. Le principal reproche qu’on peut faire à cet album, c’est qu’on n’y retrouve pas de véritables récits comme dans les albums précédents.
Il faut toutefois signaler que l’auteur ajoute ponctuellement des notes explicatives pour mettre en contexte l’origine du dessin.
Boytoons, no 1 / Patrick Fillion. Vancouver : Class Enterprises, 2002. 28p.
Naked Justice, no 1 / Patrick Fillion. Vancouver : Class Enterprises, 2002. 28p.