Articulé entre deux périodes et trois narrateurs, ce roman se révèle une très belle surprise et une lecture passionnante.
L’action est divisée entre le Chili des années 50 et le New York des années 2000. Le premier narrateur est un jeune chilien féru de cinéma qui rêve d’écrire dans une revue spécialisée sur le septième art. Il est gai, mais n’arrive à exprimer son désir masculin qu’en transposant celui-ci à travers certains des films et des personnages du cinéma américain de l’époque.
Le second narrateur se prénomme Daniel et est le neveu d’un propriétaire de salles de cinéma, au Chili, qui fait de celui-ci son amant. Daniel est cependant torturé par son désir conflictuel pour les hommes: il se marie et a deux enfants avant de finalement divorcer.
Le troisième narrateur est un second Daniel, fils du jeune homme du même nom, qui vit à New York et vient de perdre son amant des suites du VIH.
Le roman se veut une critique de l’hypocrisie sociale autour de l’homosexualité, de la quête d’une identité et d’une émancipation par les membres de la communauté gaie. C’est également un récit où l’on est confronté au phénomène du sida dans toute sa douleur.
Des thèmes qui peuvent sembler graves, mais le ton du roman ne verse jamais dans le mélodrame et, au contraire, arrive à bien maintenir un certain niveau d’humour.
Une lecture passionnante!
Un sang pareil au mien / Jorge Marchant Lazcano. Paris : Autrement, 2009. 327p. (Littératures)