Yûko mène une existence sereine et s’estime relativement comblée par la vie. Elle s’est mariée, il y a plusieurs années, à l’héritier d’une grande banque japonaise qui se montre d’une grande tendresse à son égard ainsi qu’à l’endroit de leur fille.
Une enfant qu’il a embrassée comme sienne lorsque Yûko lui a fait l’annonce de sa grossesse peu avant leur mariage sachant pertinemment qu’il ne pouvait en être le père.
Lors des préparatifs de l’anniversaire de leur fille, Yûko découvre une boîte d’allumettes, dans les effets personnels de son mari, qui va embraser le tissu de mensonges qui l’enveloppait chaudement depuis maintenant treize ans.
En effet, la boîte est décorée d’une magnifique image de deux longues tiges de prêle des champs, entrelacées, qui lui semble étrangement érotique et qui représente effectivement bien les inclinaisons amoureuses de son mari, à savoir deux verges qui se croisent.
L’auteure, Aki Shimazaki, réside à Montréal et fait montre d’une grande maîtrise de l’écriture et du développement narratif. Les éléments qui semblent anodins se combinent progressivement au fil des pages alors qu’Yûko suit le fil d’Ariane qui l’amène à réaliser la place qu’elle occupe réellement dans l’univers de son époux.
Mais les doubles vies ne sont pas que l’apanage de son conjoint et elle réalise éventuellement que les trahisons et les demi-vérités sont également présentes chez ses proches ainsi que dans son propre passé.
Tsukushi / Aki Shimazaki. Montréal : Leméac ; Paris : Actes Sud, 2012. 138p.