Pour sa 4e édition, le Camp de performance Queer a changé de saison. Il se déroulera cette année en plein hiver du 1er au 16 février. Et, comme l’indique le communiqué de presse, il «permettra de donner de l’amour et de la lumière à chacun.e d’entre nous pendant ce moment sombre et froid de l’année».
Rien de moins et nous ne pouvons être que d’accord. Cet événement inusité cherche à créer des nouvelles façons d’échanger et de développer un esprit de communauté, tout en mettant une lumière sur la performance queer. Il s’adresse à la fois aux artistes et au grand public, offrant une programmation de spectacles, d’ateliers et de rencontres.
Pour celles et ceux qui découvriraient pour la première fois ce tout jeune événement, le Camp de Performance Queer est né de l’idée que la scène queer et ses artisan.e.s avaient peu de visibililté. Bien sûr elles et eux se produisaient sporadiquement dans des événements presque confidentiels et rejoignaient un public d’initié.e.s. Pour la co-directrice générale et artistique du Studio 303, Miriam Ginestier, qui est à l’origine de ce l’événement, il fallait trouver un moyen de rendre cette scène queer plus visible et soutenue. «Nous n’avons pas comme à Toronto ou à Vancouver d’institution culturelle qui produise et diffuse spécifiquement de la performance queer », constate-t-elle, Le Camp réunit trois organismes culturels : le MAI (Montréal Art Interculturel), La Chapelle, Scènes Contemporaines et bien sûr le Studio 303. À travers les différents ateliers, des activités et des spectacles, c’est un événement de rencontres et d’échanges avec et entre les artistes queers.

Les artistes invité.e.s viennent aussi bien de Montréal que de l’étranger, de Londres, de San Francisco ou bien enccore d’Amsterdam. Certains donneront des ateliers comme Peter James ou encore Kinga Michalska et George Longshadow, figures importantes de la scène queer montréalaise. Le camp accueil plusieurs projets de résidence dont celui de Nathan Yaffe qui a conçu un espace pour échanger, créer et développer de nouvelles modes de travail pour quatre danseurs de la communauté queer de Calgary et de Montréal. Si la programmation prévoit deux spectacles ouverts à toutes et à tous, certains des ateliers sont réservés à des artistes seulement.
Olivier Bertrand, directeur de La Chapelle Scènes Contemporaines, ne tarit pas d’éloges sur cette collaboration; «Il y a tout d’abord la rencontre entre trois organismes qui partagent des intérêts communs, comme l’aspect performance, une démarche alternative, et les préoccupations et les créations qui proviennent de la communauté LGBT, c’est essentiel». Il accueillera (le 8 et 9 février) dans ses murs, Last Yearz Interesting Negro (Jamila Johnson-Small), qui se définit comme Iel. Cet/te artiste originaire de Londres se produit souvent en Europe et nous aurons la chance de la découvrir pour une des toutes premières fois en Amérique du Nord. «Jamila travaille sur plusieurs axes qui ont à voir avec le corps organique, la transe, la rythmique et les lumières à la recherche de ce qui apporterait comme iel l’appelle, sa “noiritude”» explique Oivier Bertrand.
Au MAI, on pourra découvrir pour trois soirs (13-14-15 février) le performeur, danseur et chanteur amsteldamois, Ariah Lester (une voix superbe) qui emmènera le public dans son univers poétique et totalement non-binaire.
Le Camp de Performance Queer ne s’adresse pas seulement aux artistes professionnel.les des communautés LGBTQ mais à toutes celles et à tous ceux qui sont curieux, qui souhaitent découvrir un univers créatif foisonnant et qui repoussent tous les carcans qui limitent notre imaginaire et nous empêchent souvent d’être en contact avec l’autre.
Camp de Performance Queer
Du 1er 16 février 2020 Une collaboration du Studio 303 (studio303.ca), du MAI (m-a-i.qc.ca) et de La Chapelle Scènes Contemporaines (lachapelle.org)