Beaucoup moins connu au Québec, le parcours de la journaliste belge Bo Van Spilbeeck risque cependant d’en intéresser plus d’un. En effet, c’est le 29 janvier 2018 que Baudouin annonce sa transition en tant que femme, sur la chaîne de télévision VTM où il travaille comme reporter, notamment dans des contextes géopolitiques troublés.
Marié et père de deux enfants, c’est à soixante ans bien sonnés qu’il déclare en direct, à un public qui le suit depuis plus de 30 ans, que dorénavant il effectuera ses reportages en tant que femme et sous le nom de Bo.
Contrairement à ce qu’elle appréhendait, la réaction du public est très généralement enthousiaste et elle reçoit des centaines de messages d’encouragement du public ainsi que du premier ministre. La crainte de tout perdre – emploi, enfants, crédibilité – explique en partie le temps relativement long pris pour entreprendre une démarche plus formelle d’appropriation de son identité.
À sa grande surprise, la transition s’est fort bien déroulée, même au regard de son épouse qui l’a soutenu dans sa démarche (bien que la nature de leur relation ne soit plus la même). Dans cette autobiographie, Bo livre ses souvenirs, ses doutes, ses désirs, de même que l’envers du décor des grands moments de sa carrière.
Par exemple, on y apprend avec une certaine surprise que même dans le cadre de reportage se déroulant dans des pays en situation de crise, elle traînait très souvent une valise contenant des vêtements féminins de même que du maquillage afin de pouvoir se retrouver. Même si Bo n’avait pas le temps ou l’occasion de les porter, le fait de savoir que l’option était présente se révélait rassurante.
Un récit édifiant et inspirant qui se conclut par trois lettres assez émouvantes écrites par son épouse, sa fille et son fils.
Comment je suis devenue Bo / Bo Van Spilbeeck. Paris : Les Arènes, 2019. 330p.