La Ville de Paris veut racheter un immeuble du quartier du Marais pour sauver le Tango, une discothèque gaie menacée par la vente de l’édifice, et y installer des logements sociaux, a-t-elle fait savoir jeudi en conseil municipal.
Rendue publique fin 2020, la vente du 11 rue au Maire (IIIe arrondissement), en plein cœur de la capitale, menace de fermeture cette boîte de nuit iconique du Marais. Ariel Weil, le maire de Paris-Centre (ex-quatre premiers arrondissements), a présenté le vœu adopté à l’unanimité moins une voix par les élus parisiens.
Rappelons que le quartier du Marais fait l’objet depuis une décennie d’une gentrification extrême avec l’arrivée massive des marque de luxe qui y ont ouvert des boutiques, remplaçant les commerces de proximité et des établissements LGBT, donc la Librairie Les Mots à la bouche qui a dû déménager du quartier.
«Parmi les plus anciens dancings de Paris, le Tango, qui a fait danser toutes les fins de semaine les communautés LGBTQI+ depuis 1997, s’inscrit dans une occupation conviviale du lieu depuis la fin du XIXe siècle, de guinguette à cabaret, de bal musette à discothèque», a ajouté le maire du secteur. Un lieu où Mado a présenté plusieurs de ces spectacles parisiens.
Les adjoints de la maire Anne Hidalgo étudient depuis plusieurs mois le rachat de l’immeuble mais l’émergence «d’un autre projet commercial émis par un marchand de biens» et qui «aurait fait l’objet d’une promesse (de vente) ou serait en voie de l’être», selon M. Weil, a incité les politiciens à porter le sujet au Conseil de Paris.
Le projet consiste à racheter l’immeuble, dans le but de «renforcer le parc de logements sociaux et (…) de garantir la pérennité d’un lieu où la communauté LGBTQI+ peut danser, se rencontrer et créer de nouvelles solidarités». Si elle parvient à sauver le lieu, fermé depuis un an en raison de la crise sanitaire du Covid-19, la mairie souhaite en effet y intégrer la création d’un «espace de solidarité ouvert sur le quartier».
Rédaction avec AFP