Pour cette 12e édition, le comité organisateur du festival Green Space de Toronto a concocté tout un programme présentant quatre grandes soirées — dont trois partys — se tenant toutes au parc Barbara Hall, dans ce havre de verdure du centre-ville. Du 23 au 26 juin, on aura ainsi droit à un spectacle de grande envergure de drag queens renommées, parmi lesquelles des finalistes des éditions canadienne et américaine des concours Drag Race, en plus de DJ dont la réputation n’est plus à faire (les Hector Romero, Morabito, Misstress Barbara ou DJEFF, entre autres).
Donc oui, il y aura de beaux garçons et de belles filles, des rythmes enflammés et des spectacles dynamiques, mais le tout sert à amasser des fonds pour le Centre communautaire LGBTQ+ de Toronto appelé simplement « Le 519 ».
« Il n’y a que des vedettes au festival de cette année », de dire Ian Abinakle, le responsable de la programmation du festival. « On a choisi que les “tops” des drag queens, que les meilleurs DJ. C’est un festival qui est beau et utile, il présente du plaisir, de la musique, des spectacles, mais ça sert à une cause. C’est un party for a cause, comme on dit. C’est LA place où aller pendant les célébrations de la Fierté de Toronto. Après deux ans d’interruption en raison de la crise du coronavirus, nous avons mis le paquet en termes de qualité du son et de la technique, la qualité de la production et des shows et, bien entendu, la qualité de la cause. »
Notez que cette année, le week-end des célébrations de Pride Toronto sera du 24 au 26 juin, avec le défilé la dernière journée. Pour les gens qui ne sont pas familiers avec le parc Barbara Hall, il s’agit d’un endroit gazonné, avec beaucoup d’arbres et de plantations. « C’est un endroit magique où se trouve le mémorial des personnes décédées du sida, avec un jardin fleuri. C’est là qu’on installe la plateforme pour les DJ. Et bien entendu, on ferme la section du mémorial pour ne pas l’endommager », indique Ian Abinakle. Le 23 juin, le party Starry Night ouvre le festival et plaira aux milliers de fans de drag queens. On enchainera ici les numéros des finalistes de RuPaul’s Drag Race et de Canada’s Drag Race, avec les Willow Pill, Angeria Paris Van Micheals, Bosco, Icesis Couture et Pythia. D’autres drags torontoises se joindront à cette belle brochette. « Willow Pill et Angeria effectuent leur toute première visite à Toronto. Je crois qu’on a ici les tops 5 des drags en Amérique du Nord », rajoute Ian Abinakle.

Le soir suivant (24 juin), on fait place à la danse avec le party One World — Afro House Edition. Ici, on met l’accent sur la communauté afro-caribéenne avec DJEFF, connu autrefois sous le nom de Djeff Afrizola, provenant de Lisbonne, Floyd Lavine, en provenance d’Afrique du Sud, un DJ aux sonorités métissées incorporant des rythmes africains et de la house techno et qui réside entre Cape Town et Berlin, en plus de parcourir les divers grands événements. La réputation du DJ Deko-Ze, de Toronto, n’est plus à faire. Lui qui a fait de fréquentes visites à Montréal, il sait adroitement mêler les styles de musiques, voguant entre la house, le tribal, le tech, le techno, etc. Mais ce n’est pas tout, le public sera enchanté par les performances des drags Kimora Amour ainsi que de Kendall Gender, toutes les deux ayant été des participantes à la 2e saison de Canada’s Drag Race.

Samedi soir (25 juin), place aux femmes DJ des plus en vue avec Lipstick Jungle ! Là, c’est tout un alignement qui attend les festivaliers : la grande Misstress Barbara, DJ parmi les DJ du Canada et globetrotteuse courant les plus grands événements de la planète, sera présente avec sa musique débordante d’énergie. Elle sera accompagnée de Miss Monique (d’Ukraine), de Jamiie (d’origine africaine, mais basée à Berlin), de Mightykat (de Montréal) et de la Torontoise Ticky Ty. Nul doute que les festivaliers s’en donneront à cœur joie avec les diverses ondulations musicales planant entre l’Amérique du Nord, l’Afrique et l’Europe. Personne ne sera déçu ce soir-là, c’est certain.
La dernière soirée du Green Space Festival sera aussi époustouflante que la précédente. Si vos jambes tiennent encore, le dimanche 26 juin, vous pourrez vous éclater au Treehouse Party ! Ici, je pense que les DJ n’ont pas besoin de présentation tellement leurs noms sont synonymes des mégas événements de la planète : Hector Romero, Morabito, Sincity, Joe Clausell et David Morales. Ouf ! Les amateurs des multiples déclinaisons de la house seront servis. « Nous avons choisi pour cette édition quatre thèmes différents, et ce, avec les meilleur.e.s pour interpréter chaque thème, c’est ça qui est le plus merveilleux », de souligner Ian Abinakle.
On vous l’a dit, le Green Space Festival est une organisation à but non lucratif dont 100 % des recettes vont au centre communautaire Le 519. « On espère récolter environ 450 000 $ cette année », poursuit Ian Abinakle. « Mais nous sommes complètement tributaires de la température. S’il pleut, comme cela s’est produit en 2019, il y a moins de monde et on fait moins d’argent. Cette année, on sent que les gens ont hâte de sortir, que le festival revienne. On s’attend à de belles foules, mais encore là ça dépend de mère Nature si elle veut bien nous accorder du beau temps… ou pas… » Bien entendu, ce serait merveilleux si le festival pouvait atteindre les 500 000 $, comme cela s’est produit dans le passé.
« Le 519 a besoin de plus de budget parce qu’il est en train de mettre sur pied un programme destiné aux nouveaux arrivants et réfugiés LGBTQ+, pour les aider à trouver un logement, un emploi, pour apprendre l’anglais aussi, etc. Même nous ici dans l’organisation, on a intégré quelques réfugiés pour qu’ils puissent se faire un peu d’argent et rencontrer des gens et se bâtir un réseau d’amis. C’est important de pouvoir aider ces gens à s’installer ici, mais dépendamment d’où ils viennent, ils ont aussi besoin d’appuis afin qu’ils puissent bien s’intégrer à la société qui les accueille », explique Ian Abinakle.
L’entrée sur le site est gratuite, mais la bouffe et les boissons sont payantes. Le parc Barbara Hall peut contenir jusqu’à une capacité de 5 000 personnes. Donc, il faut s’attendre à faire la file longuement pour y entrer… !
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DJ Miss Monique
Alessia Arkoucha ou Miss Monique est originaire de l’Ukraine. Elle s’est présentement réfugiée à Budapest (Hongrie). « Elle résidait à Kyïv, mais sa maison a été détruite au cours des combats avec l’armée russe. Elle est très connue en Europe, mais elle joue aussi à Sharm el Sheikh (en Égypte) et un peu partout. Nous sommes très contents de l’avoir, surtout dans de telles circonstances », de dire Ian Abinakle, le responsable de la programmation du Festival. Miss Monique a commencé sa carrière en 2011 avec des apparitions sur YouTube durant deux ans. Son house progressif fait fureur : elle s’attire des contrats de plusieurs labels et est appelée à jouer sur des scènes allant de l’Europe de l’Est à la Chine en passant par le Mexique. Depuis ses débuts, Miss Monique a mis les pieds dans pas moins de 40 pays. Malgré la guerre en Ukraine, elle a pu se déplacer pour performer dans plusieurs pays durant cet hiver et ce printemps, se hissant ainsi au top des meilleures DJ féminines de la planète.

DJEFF
Selon le site TRAXSOURCE, DJEFF (aussi connu sous le nom de Djeff Afrizola) est l’un des tops DJ en ce moment. Il a grandi à Lisbonne, où il a été exposé aux musiques pop et soul d’Europe et d’Amérique. Ayant vécu dans une maison « africaine », il a donc aussi été influencé par les divers
rythmes africains. On dit que sa production musicale fait écho aux différentes sonorités d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et même d’Asie. À chaque production, il repousse ainsi un peu plus loin les limites par l’incorporation de ces sonorités. En 2002, il est invité à sa première résidence dans un club, mais en 2008 il décide de faire le saut et s’installe en Angola (ex-colonie portugaise). En 2011, il crée son propre label : Kazukuta Records. Par la suite, trois albums seront concoctés alors que DJEFF performe au réputé Boiler Room de Londres (en 2015), ce qui le lance encore plus à l’avant-scène, alors qu’on le demande au fameux Watergate de Berlin ou encore au Rex Club de Paris. De là, les soirées s’enchainent : Italie, Ibiza, etc.

DJ David Morales
Ce grand maître des DJ booths est un pur produit de New York. Né dans la Grosse Pomme, David Morales n’a cessé de se hisser au sommet des palmarès depuis les années 1980, produisant et remixant plus de 500 pièces et travaillant ainsi avec les Michael Jackson, Mariah Carey, Madonna, Whitney Houston, Aretha Franklin ou encore U2. Jusqu’à l’apparition de la pandémie, le sexy David Morales a parcouru le monde pour jouer dans certains des partys LGBTQ+ des plus courus. En janvier 2022, il lançait Life Is a Song, un album créé en studio durant les confinements de la COVID-19. Pour cet album, Morales a requis la collaboration de plusieurs artistes comme Lea Lorien, Michelle Perera, Mr. V, Blakkat ou encore Elle Cato, entre autres. Life Is a Song s’est maintenu no 1 sur TRAXSOURCE durant au moins trois semaines. En 2021, en pleine pandémie et avec les restrictions sévères de voyages, il a voulu garder le contact avec ses milliers de fans par l’événement en direct Sunday Mass, sur Twitch, un succès instantané. Avec les frontières qui se sont progressivement ouvertes en 2022, Morales, en plus du Green Space Festival, se rendra en Grande-Bretagne, en Italie, en Grèce et en Croatie, parmi tant d’autres événements.
INFOS | GREEN SPACE FESTIVAL TORONTO : greenspaceto.org