Justine Philie possède tous les talents pour faire rire. Co-autrice du spectacle de Christine Morency (avec Étienne Marcoux et Odrée Rousseau). Scripte-éditrice du dernier Gala des Olivier encensé par le public et la critique. Gagnante du numéro de l’année (écrit avec Gabrielle Caron et Korine Côté). Co-scénariste du film Maria (avec Mariana Mazza). L’autrice s’aventure également sur scène avec un succès indéniable. Portrait d’une surdouée de l’humour.
Quand as-tu compris que tu étais drôle ?
Justine Philie : J’ai toujours fait rire les gens. Petite, j’avais un grand sens de la répartie. Vers huit ans, une des choses que je faisais le plus souvent, c’était de regarder le Bye Bye 1991. Je le connaissais par cœur. À l’adolescence, j’ai déménagé fréquemment et l’humour a été une bonne façon de me faire des ami.e.s. Même si je me faisais écœurer au début, les gens comprenaient que j’étais drôle et ils me crissaient la paix.
Que retiens-tu de ton expérience dans le programme d’écriture à l’École nationale de
l’humour ?
Justine Philie : J’ai adoré ça! J’anticipais beaucoup d’y aller, parce que je voulais étudier en théâtre à la base, mais après deux semaines à l’École, j’étais contente de mon choix. On essaie énormément de choses : écrire pour la scène, la télé, les variétés, les sketchs. On couvre tellement de choses en peu de temps. En plus, je suis tombée dans une cohorte avec beaucoup de personnes très bonnes, comme Katherine Levac, Jay Du Temple et Sam Breton. En écriture, on était juste cinq et on s’entendait super bien.
Pourquoi te concentres-tu sur l’écriture ?
Justine Philie : Je n’ai pas d’envie de partir en tournée. J’aime écrire pour les autres et toucher à plein de choses. Et je n’ai pas tant besoin d’attention. J’ai accepté de faire un peu de scène, à l’occasion, après avoir regardé la télésérie The Marvelous Mrs Maisel : je sentais que le personnage principal ne faisait pas de l’humour par besoin d’attention, mais parce qu’elle avait envie de dire des choses. Après ça, j’ai accepté d’en faire un peu.
Tu as fait un malheur au cabaret Accents Queers en avril 2023. Considères-tu de faire
davantage de scène ?
Justine Philie : Un peu plus, peut-être, mais c’est vraiment stressant pour moi. Je fais aussi de l’impro, j’aime ça, mais le stand up est un autre niveau de stress. Il y a aussi le fait que je me compare à Christine Morency, qui rentre tellement fort avec le public! Une de mes amies m’a déjà dit que je ne suis pas obligée d’obtenir un immense rire à toutes les deux phrases. Je comprends, mais j’ai tellement vu ça que si je ne l’obtiens pas, j’ai l’impression de rater mon coup. Je cherche un maximum de jokes.
J’admire énormément quelqu’un comme Virginie Fortin, probablement mon humoriste préférée au Québec, qui prend le temps d’installer des choses et qui est parfois plus philosophique sans se badrer du fait que le monde n’a pas mal au ventre parce qu’ils n’ont pas arrêté de rire trois minutes. J’ai beaucoup d’admiration pour ça, mais je ne suis pas encore à l’aise de monter sur scène sans qu’il y ait des rires aux secondes. Bref, j’accepte de faire de la scène sur invitation ici et là.
Tu es la scripte-éditrice du show de Christine Morency. En quoi consiste ce rôle ?
Justine Philie : C’est la boss des textes, la personne qui regarde le show dans son ensemble et qui se questionne à savoir si ce bout-là va à tel endroit. Je travaille aussi comme autrice sur son show, mais en tant que scripte-éditrice, on va travailler le « repunchage », identifier les problèmes et les bouts qui ne servent à rien, challenger l’humoriste sur la forme du spectacle au niveau du texte.
Tu étais aussi la scripte-éditrice du dernier Gala des Olivier. Qu’est-ce qui fait la différence entre un gala super bien reçu comme le dernier et les autres ?
Justine Philie : Cette année, j’ai l’impression que plusieurs personnes se sont senties représentées dans le gala. Je pense aussi que Katherine Levac est rassembleuse. Beaucoup de gens l’aiment. Elle ne divise pas. On avait une très bonne équipe à tous les niveaux. Ceci dit, j’ai également travaillé sur les deux galas précédents animés par François Bellefeuille : le premier avait bien été, le deuxième un peu moins. Avec le recul, je suis encore fière des deux. Je vois les erreurs qu’on a commises, mais ça reste ingrat, un gala, parce que plusieurs choses ne peuvent pas être testées avant le soir même.
Quand tu travailles sur des émissions (télé, radio) comme Les enfants de la télé, Un souper presque parfait, Code F, Les poids lourds du retour, quelles sont tes responsabilités ?
Justine Philie : C’est très vaste et ça dépend du genre d’émission. En variété, je suis beaucoup en idéation pour trouver des idées de stunts et des angles d’entrevue. En talk-show, il y a souvent un monologue d’ouverture à écrire. Sur un show comme Code F, on identifiait les sujets et les questions pour que les filles aient le plus de jus possible. En fiction, je construis l’histoire et les dialogues. Ma job est vraiment variée, même dans une journée.
Quels sont tes rêves professionnels ?
Justine Philie : Écrire un autre film, scénariser davantage de séries télé et travailler sur un talk-show avec une animatrice. Je collabore présentement avec Martin Matte sur le talk-show qui va sortir bientôt. Je n’aurais pas accepté avec n’importe qui, mais c’est vraiment l’fun de travailler avec lui.
INFOS | Suivez Justine sur Instagram @lalaphilie
MIE À JOUR du 26 juillet 2023 :
Fierté Montréal siffle l’édition 2023 avec un splash! Les superstars acadiennes Chiquita Mére et Sami Landri animeront un show, le 3 aout 2023, accompagné·e·s de The Best of The Best des humoristes Queers, dont Charlie Morin, Ke Xin Li, Erika Suarez, Justine Philie, Maxime Ève Gagnon et Portia K. Plus de détails sur https://www.fiertemontreal.com