Événement phare de la création artistique et de la renaissance culturelle des peuples autochtones des Amériques et du monde, le Festival international Présence autochtone est de retour du 8 au 17 août. Le cinéma des premiers peuples est à l’honneur cette année et des concerts mémorables feront courir les foules, l’art autochtone vivant s’y offrira dans une grande variété d’expression et de formes. La place des Festivals, avec son tipi géant, deviendra le cœur battant d’une intense activité artistique qui rayonnera dans toute la ville, dont sur la rue Atateken dans le Village.
Comme invité d’honneur, le festival accueillera le célèbre auteur maori Witi Ihimaera. Il sera à Montréal du 6 au 12 août prochains et participera à l’ouverture officielle du festival le 8 août. Witi Ihimaera considère «le monde, dans lequel j’évolue, comme étant maori, donc non européen», et ses œuvres de fiction se développent à partir de cette perspective. Les réalités imaginaires qu’il crée pour ses lecteurs, s’inspirent de son vécu. Son roman, The Whale Rider, est devenu un film à succès international.
Plusieurs activités marqueront sa visite, dont la présentation à la Cinémathèque québécoise de 5 films adaptés de ses œuvres et une soirée littéraire au Musée McCord le 11 août. On pourra voir, entre autres, le film Kawa, l’adaptation du roman Nights in the Garden of Spain, dans lequel l’auteur — connu pour son exploration du monde maori de ses origines, ses mutations, ses faiblesses et ses forces — révélait au public néo-zélandais : son homosexualité. Le film raconte l’histoire de Kawariki, un père de famille apparemment heureux, marié à Annabelle. Son père prend sa retraite et, selon la tradition maorie, Kawariki devrait être prêt à lui succéder en tant que chef de famille. Cependant, pour ce faire il doit rester intègre et donc révéler le secret de sa vie, à savoir qu’il est homosexuel. Il a désespérément lutté contre ses sentiments pendant des années, mais il fréquente maintenant les saunas gais et entretient une relation amoureuse avec un homme.
Un roman révélation et une adaptation cinématographique positivement marquant.e.s. L’irréductible défenseuse des droits du peuple inuit, Aaju Peters, sera au cinéma Impérial le 8 aout, alors que Twice Colonized, le film qui raconte sa vie de femme et militante, sera présenté en première montréalaise, après une sortie remarquée au festival de Sundance. Ellen Gabriel, autre artiste militante, présentera le film When the Pine Needles Fall, pour nous rappeler que les femmes de Kanehsatake ont encore beaucoup à dire en termes de résistance.
Autres fonceuses, Moe Clark (Metis du Canada) et Victoria Hunt (d’Australie), formant duo sous l’appelation Weather Beings, seront sur la grande scène pour initier une série de spectacles mémorables sur la place des Festivals. Leur succéderont les jours suivants, Soleil Launière, Joseph Sarenhes, Supaman, Shawnee Kish et Laura Niquay.
Sur la même scène, prendront place le Show de l’amitié Nuestroamericana, samedi 12, grand rassemblement fraternel et festif de la diversité montréalaise et des Premières Nations et lundi 14 la création d’un spectacle inédit intitulé Femmes puissantes qui met en scène des femmes, toutes générations confondues, issues des peuples premiers de Guyane (Lokono, Teko, Wayapi, Paykweneh, Wayana et Kali’na) et du Canada (Mi’gmaq et Madawaska).
Et animation de jour sur la même place des festivals avec artisanat, tambours, danses traditionnelles, tente archéologique, des rencontres, des lectures de conte, des tables rondes etc. De plus, du 9 au 13 août, l’œuvre de réalité virtuelle Ceci n’est pas une cérémonie du réalisateur niitsitapi Ahnahktsipiitaa (Colin Van Loon) pourra être expérimentée dans l’Espace ONF situé dans l’Ilot Balmoral jouxtant la Place des festivals. Toujours dans l’Espace ONF, des projections de films seront offertes les 9 et 10 août en soirée ainsi que deux classes de maître, le 14 août.
En arts visuels, des artistes autochtones s’exposent : photos grand format du photographe Mohawk Martin Loft sur la rue Ste-Catherine, des œuvres de Alan Syliboy (Mi’gmaq) et de Luke Parnell (Haida-Nisga’a), à la Guilde et à la Grande Bibliothèque, des cartes anciennes avec des toponymes autochtones, accompagnées de poèmes de Maya Cousineau Mollen. Dans le volet classique contemporain, grande visite de l’ensemble de musique de chambre issue de l’Orchestre des instruments natifs de Bolivie avec un répertoire de compositeurs actuels.
INFOS | Présence autochtones, du 8 au 17 août 2023
http://www.presenceautochtone.ca