Si vous aimez l’électro pop qui fait vibrer les clubs et que vous avez un faible pour les artistes osant aborder ce genre musical en français, tendez l’oreille vers un nouveau nom de la scène musicale québécoise : Jérémie Boisier, qui sortira le 8 novembre son tout premier album, Spectrum, fortement influencé par Marie-Mai, Émily Bégin et, son idole, Britney Spears.
Avant de parler musique, je veux découvrir ton passé d’athlète. Quelle place occupait le patinage artistique dans ta vie ?
Jérémie Boisier : J’ai commencé le patin à 4 ans. J’ai toujours fait de l’entraînement intensif, à raison de 30 heures d’entraînement par semaine : patin, ballet, conditionnement physique, etc. Ma vie n’était dédiée qu’à ça. Je ne pensais qu’au patin. Lorsque j’ai arrêté de faire de la compétition, je prévoyais ne plus patiner du tout. De 19 à 20 ans, je suis allé travailler en restauration et j’ai étudié à l’université en communications.
Et puis, une offre de Disney on Ice est arrivée.
Jérémie Boisier : Exactement. Je suis parti en tournée avec le spectacle Frozen and Friends : j’y ai joué Buzz lightyear, plusieurs princes, des villageois et quelques autres. J’étais déjà moins amoureux du patin, mais j’adorais la performance et la possibilité de voyager. Pendant quatre ans, j’ai visité plusieurs pays d’Amérique du Nord, d’Amérique du Sud et d’Europe, sans oublier le Japon. C’était une belle expérience dans la mesure où je voyageais beaucoup, mais je n’avais plus de vie personnelle et les heures de travail étaient beaucoup trop exigeantes. Après quatre ans, j’avais déjà dépassé mes limites.
Quel boulot fais-tu aujourd’hui ?
Jérémie Boisier : Je suis directeur adjoint à l’École nationale de cirque. Je m’occupe des secteurs jeunesse comme le récréatif, le programme secondaire et le programme Cirque à l’école. C’est un travail de coordination que j’adore. Je trouve beaucoup plus ma place en cirque, parce qu’il n’y a pas l’aspect compétitif. Ce qui prime, c’est l’aspect créatif, le développement moteur et le développement des compétences sociales. J’ai trouvé ma vocation ici.
Avant de devenir créateur de musique, tu as été un grand collectionneur. Décris-moi ta collection.
Jérémie Boisier : Je suis expert en musique des grandes divas des années 1960 à maintenant. Grâce à ma vie de tournée, je pouvais partir à la recherche des albums de certaines artistes dans chaque pays : on y retrouve des chansons différentes, des pochettes différentes ou des paroles modifiées en fonction du public. Ça me fascine. Mon activité favorite dans un pays étranger, c’était de marcher toute la journée pour faire le tour des disquaires ou de prendre le bullet train au Japon pour me rendre dans une autre ville et aller dans un magasin spécifique. Avec le temps, j’ai accumulé près de 6000 CD, DVD, vinyles et cassettes, incluant environ 1000 items de Britney Spears. C’est ma préférée. Je pense que ça s’entend sur mon projet musical.
En parallèle, de quelle façon la pratique musicale faisait-elle partie de ta vie ?
Jérémie Boisier : Je n’avais jamais composé, écrit, ni suivi de cours de chant. J’étais pétrifié à l’idée de chanter. Je vivais ma passion pour la musique par procuration en écoutant les autres artistes. Puis, il y a deux ans et demi, j’ai eu envie de relever un défi personnel en créant une chanson. J’ai contacté le réalisateur Maxime Proulx, je lui ai envoyé une note vocale et on a commencé à composer ensemble. Heureusement, je pense avoir une bonne oreille musicale, j’ai le sens du rythme grâce au patin.
Qu’est-ce qui t’a poussé à rendre le tout public ?
Jérémie Boisier : Comme je suis très intéressé par ce qui entoure la distribution, ça faisait partie du projet de le mener à terme et de le rendre public. Cela dit, je fais très peu de
promotion. Des fois, j’oublie que des gens l’écoutent un peu partout. Je suis fier de ce que j’ai fait, mais je ne m’intéresse pas plus qu’il faut à l’opinion extérieure. Ceux qui voudront écouter ma musique le pourront.
Qui sont tes influences ?
Jérémie Boisier : Au-delà des divas internationales de la pop que j’adore (Madonna, Britney, Allie X, Charli XCX), il y a beaucoup d’artistes québécoises comme Marie-Mai, Amay Laoni, Émily Bégin et Jacynthe à qui je voue encore un culte. Et l’une des grandes motivations de mon projet musical, c’est la langue française : en voyageant ailleurs dans le monde, je trouvais ça aberrant de voir à quel point la culture américaine prenait autant de place partout. Une de nos forces au Québec est d’avoir notre langue, notre culture et notre identité. J’avais le goût de contribuer à ça à travers de la musique de club qu’on a très peu en français. Mon projet est 100 % francophone, même si je parle très bien l’anglais et que je travaille souvent en anglais.
Dans quelles portions de la création t’es-tu impliqué ?
Jérémie Boisier : Je voulais vivre toutes les étapes. Heureusement, j’ai eu le soutien de
mon ami Mathieu Caron, qui a un niveau de connaissances très élevé dans ce domaine.
Je lançais les idées, je travaillais sur les paroles et les mélodies, je choisissais mes voix durant l’enregistrement et je m’occupe de la distribution, de l’accès aux plateformes et de l’aspect visuel, qui est carrément à la base du projet. Le 8 novembre, ma musique sera sur toutes les plateformes, mais je vais aussi sortir un CD, un vinyle et une affiche. La veille, j’organise un lancement 5 à 7 au bar Le Cocktail avec des performances drag, une exposition de mes pochettes et de mon costume, en plus de la vente de l’album.
Quelles sont tes attentes ?
Jérémie Boisier : Dans mon cœur, l’objectif est déjà accompli, car j’ai maintenant un album. Tout le reste, c’est du bonbon. Je vais continuer de créer de la musique. Je ne désire
pas faire de performance. Si on m’invite dans un show pour chanter, je vais refuser.
J’ai tellement fait de performances durant ma carrière de patin, en compétition et avec les 1488 représentations de Disney on Ice, que ça ne m’intéresse pas pour le moment.
INFOS | https://www.instagram.com/boisiermtl
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L’album SPECTRUM sera lancé le 8 novembre au bar le Cocktail, dans le Village.