Trois mineurs de moins de 15 ans ont été condamnés, jeudi 19 décembre 2024, à 7 mois de prison avec sursis probatoire pour l’agression à caractère homophobe d’un adolescent de 17 ans, survenue en septembre dernier. Deux d’entre eux seront placés en centre éducatif fermé pendant 6 mois. Il s’agit de peines sévères s’agissant de mineurs. Bien que la défense ait tenté de contester le mobile homophobe, le tribunal de Castres (Tarn) a conclu que l’attaque avait été motivée par l’orientation sexuelle de la victime. L’organisme français STOP homophobie était partie civile.
Les faits se sont déroulés le 21 septembre 2024. Paul, un lycéen de 17 ans, se trouvait dans un parc de Mazamet lorsqu’il a été abordé par un groupe de jeunes. Après avoir mentionné son homosexualité, il a été violemment pris à partie et roué de coups par ses agresseurs. L’intervention d’un passant a mis fin à l’agression. Bien que blessé, Paul n’a pas vu son pronostic vital engagé.
Cette affaire a suscité une vive émotion dans la région. Plusieurs associations de défense des droits LGBT+, dont STOP homophobie, ont dénoncé un acte « inacceptable » et appelé à une réponse exemplaire de la justice.
Le tribunal a assorti la condamnation de mesures éducatives et d’une obligation d’indemnisation envers la victime, soulignant la volonté de sensibiliser les jeunes coupables aux conséquences de leurs actes tout en leur offrant une opportunité de se réinsérer.
L’avocat de trois des mis en cause a fait appel du jugement, contestant la circonstance aggravante de l’orientation sexuelle. Une nouvelle audience se tiendra donc dans les prochains mois devant la Cour d’appel de Toulouse. Cependant, le tribunal ayant ordonné l’exécution provisoire des peines prononcées, celles-ci devront tout de même être exécutées.
Cette agression intervient dans un contexte préoccupant où les violences à caractère homophobe continuent d’augmenter en France. Les données récentes témoignent d’une hausse des signalements, mettant en lumière l’importance de renforcer les actions de prévention et d’éducation pour lutter contre ces comportements.
Selon Terrence Khatchadourian, secrétaire générale de STOP homophobie, « ce jugement illustre la complexité de concilier sanction exemplaire et réhabilitation, une approche essentielle mais parfois controversée lorsqu’il s’agit de violences graves, surtout dans un contexte de lutte accrue contre l’homophobie et dans des affaires impliquant des mineurs. Mais la reconnaissance explicite du mobile homophobe est une avancée importante. ».
SOURCE: Stop Homophobie