Au cœur d’un paysage paradisiaque, une séance de méditation est interrompue par une pétarade de coups de feu. D’où proviennent ces tirs, qui en est responsable et qui est visé ? La découverte d’un corps dérivant à la surface d’un étang n’apporte aucune réponse, mais amorce en force cette saison 3.
À l’instar des saisons précédentes, dans The White Lotus (Le Lotus blanc), la mort est associée à l’eau, que ce soit pour s’y noyer, y reposer ou y être transporté. Comme chaque fois, impossible de connaître l’identité de la victime puisqu’on fait immédiatement marche arrière, une semaine plus tôt, pour assister à l’arrivée d’un convoi de touristes qui découvrent le prestigieux complexe hôtelier thaïlandais qui va accueillir leurs soifs de détente, leurs drames, ainsi que leurs désirs charnels.
Jaclyn (Michelle Monaghan), une populaire actrice, paye ce voyage à deux de ses amies d’enfance : Kate (Leslie Bibb) et Laurie (Carrie Coon). Un geste plus ou moins désintéressé, puisqu’elle recherche la présence d’une cour servile et que des piques venimeuses s’échangent rapidement : « Tu es rayonnante ! Mais tellement fatiguée. » Rick Hatchett (Walton Goggins), un homme d’affaires désagréable, traîne en remorque Chelsea (Aimee Lou Wood), dont la jeunesse insouciante commence à lui tomber sur les nerfs. Et pourquoi cherche-t-il frénétiquement à rencontrer le propriétaire de l’hôtel ?
Chelsea se lie d’amitié avec une ex-mannequin, Chloé (la Québécoise Charlotte Le Bon), dont le petit ami se révèle être le veuf de la victime de la saison 2. À noter que Chloé est au centre d’une scène hilarante, lorsque son copain la présente comme une Française et qu’elle s’insurge : « Je ne suis pas française ! Je viens du Québec, ça n’a carrément rien à voir ».
En version originale anglaise , l’actrice s’exprime avec un accent québécois qui ne fait qu’accentuer l’absurdité de la scène. La réplique perd cependant tout son sel dans le doublage réalisé en France, où la comédienne Raud Léovanie fait montre d’un accent aussi québécois qu’un croissant au beurre. On valse ici entre le ridicule et un manque complet de neurones de la part de l’entreprise de doublage.
Finalement, Timothy Ratliff (Jason Isaacs) traîne dans son sillage son épouse (Parker Posey) et ses trois enfants : Saxon (Patrick Schwarzenegger, le fils d’Arnold), Piper (Sarah Catherine Hook) et Lochlan (Sam Nivola). Une famille en apparence idyllique, qui apparaît cependant sur le point d’imploser : le père cache qu’il est empêtré dans un scandale financier, sa femme semble à deux doigts d’un coma éthylique et sa fille cache un agenda mystérieux.
Le plus étrange se situe cependant du côté des deux frères qui partagent une même chambre et dont les coups d’œil équivoques du plus jeune laissent poindre un parfum d’inceste. L’aîné n’est cependant pas en reste puisqu’il laisse la porte de la salle de bain ouverte, exposant ainsi son corps nu, de même que ses séances de masturbation, au regard de son frère.
Bref, chaque personnage est susceptible de partir en vrille. Reste à savoir qui va disjoncter le premier allant jusqu’à commettre l’irréparable et quel changement sera apporté au statu quo précaire dans lequel ils surnagent pour le moment. Comme à son habitude, cette nouvelle saison se distingue par une photographie splendide, une intrigue finement ciselée et des acteurs au sommet de leur art. Difficile de ne pas sombrer dans cette débauche de richesse, de fausse sérénité, de fiel déguisé en affabilité et de concupiscence des corps et des interdits.
INFOS | Les huit épisodes de The White Lotus (Le Lotus blanc) sont offerts, en anglais et en français, sur Crave et Super écran.