Collectionneur d’art et mécène de nombreux artistes, Peter Watson naquit en 1908 au sein d’une riche et respectable famille anglaise, et put se targuer de fréquenter le beau monde et les grands esprits de son époque.
En amour, son cœur ne battait cependant que pour des hommes peu fréquentables se situant dans les cercles un peu paumés de la société. Il fréquenta le Berlin des années 1930, les salons bien-pensants du Paris de l’entre-guerre ainsi que les cercles fermés du Hollywood de l’après-guerre.
Bref, c’était celui que l’on se devait de fréquenter et qui avait son opinion sur tout et rien à la fois. Il papillonnait en périphérie de grands noms parmi lesquels on peut dénombrer Lucian Freud, Francis Bacon, Cecil Beaton, Truman Capote et Stephen Spender.
Sa biographie n’est donc pas seulement celle d’un individu, mais également celle des grands de ce monde qui se dressaient dans son sillage, de la vie culturelle qui y régnait et, en particulier, l’émergence d’une réalité gaie que ce soit dans les cercles huppés ou dans les caniveaux où il recherchait avidement son plaisir.
Friand d’une sexualité teintée d’une agressivité certaine, il fut retrouvé noyé dans sa baignoire, en 1956, probablement des mains de son amant américain, Norman Fowler, qui hérita de sa fortune et qui, curieusement, mourut de la même manière, 14 ans plus tard, au fond de sa baignoire.
Queer Saint : The cultured life of Peter Watson, who shook twentieth-century art and shocked high society / Adrian Clark et Jeremy Dronfield. Londre : John Blake Publishing, 2015. 288p.