Comme vous le savez sans doute déjà, la 11e piétonisation de la portion du Village gai de la rue Sainte-Catherine Est, soit «Aires Libres», a déjà commencé et durera jusqu’au 26 septembre. Encore cette année, la commissaire à l’art public de la Société de développement commercial (SDC) du Village, Aseman Sabet, a jeté son dévolu sur plusieurs artistes qui agrémenteront ainsi la rue de leurs œuvres. En plus des 52 terrasses joliment installées cet été (en comptant celles sur la rue Amherst), on verra les sculptures et créations de six artistes invités. Quant au terrain face au Cabaret Mado, celui-ci aussi change de peau avec une thématique «aquatique» qui détonnera.
On dirait que les astres se sont alignés pour cette 6e édition des «Boules Roses» de l’architecte paysagiste Claude Cormier et son équipe puisque, ni plus ni moins que le magazine officiel des Canadiens de Montréal, appelé «Canadiens», fait un beau clin d’oeil aux dites sphères rosacées avec une pleine page ! C’est que les fans doivent y trouver, comme dans un jeu de type « Où est Charlie », les gants, le casque et une photo du joueur russe Andreï Markov ! Une belle manière de souligner l’œuvre de M. Cormier et la signature du Village… Avec ce beau «baldaquin» de couleur églantine, on n’observera pratiquement pas cette légère diminution du nombres de terrasses, 52 comparées à 56 l’an passé, certains établissement ayant fermé leurs portes, comme par exemple le Pub St-André qui n’existe plus puisque l’édifice a été démoli (comme certains d’entre vous l’ont surement déjà noté) pour faire place à un nouvel édifice de 8 étages.
Les artistes d’Aires Libres
C’est sous le titre de «Tout le nécessaire» (en anglais: «All the things I need») et avec le thème de l’autarcie que Aseman Sabet, la commissaire à l’art public, a fait son choix pour l’édition 2016. Aseman Sabet invite les artistes de la programmation à «réfléchir sur la notion d’autarcie à l’ère contemporaine, autrement dit la possibilité (ou l’impossibilité) de vivre de manière autosuffisante aujourd’hui. Plus largement, l’autarcie renvoie à toute structure ou système autonome, et permet de rejoindre différentes ramifications idéologiques, sociologiques ou politiques priorisant une position indépendante. Les artistes invités à produire une sculpture pour l’édition 2016 pourront ainsi mettre de l’avant leur perspective personnelle quant à cette notion aux consonances multiples. En ce qui concerne les oeuvres en deux dimensions, la commissaire a sélectionné des artistes qui répondent en toute subtilité à certaines intérrogations que suscite cette thématique».
Sculptures
David Armstrong Six : Sculpture en cours de production. Dans la lignée de ses recherches actuelles.
Mathieu Latulippe : Maquette grand format représentant une tranche géologique d’une planète inconnue (sa couleur rouge laisserait présager qu’il s’agit de la planète Mars), traversée de multiples tunnels offrant ponctuellement des ouvertures vers des pièces qui, à la manière de bunkers raffinés, rappellent différents types d’environnements terrestres. La maquette comprend notamment une fusée qui complète le schéma en évoquant la présence humaine sur cette terre lointaine.
Jonathan Villeneuve : Sculpture cinétique représentant deux figures, à la fois mécanique et organique. Un système de captation d’énergie solaire intégré permettra à l’oeuvre de déverser une fois par jour, à la tombée du soleil, de la lumière vers le sol. La durée de cette manoeuvre automatisée dépendra des heures d’ensoleillement durant la journée.Oeuvres en deux dimensions (photographie)Les oeuvres 2D seront présentées sur les 10 modules rétroéclairés qui ont fait leur apparition lors de la dernière édition d’Aires Libres.
Dean Byington: Artiste américain représenté par la galerie Leslie Ton-konow Artworks + Projects (New York). Son travail mêle différentes techniques de collage et de reconstruction de pay-sages à partir de gravures anciennes. Ses oeuvres évoquent des mondes en proie à la destruction, mais dans les-quels il est également possible de voir des formes élaborées de survie et de régénération.
Alicja Dobrucka: Photographe d’origine polonaise vivant et travaillant à Londres. Son travail interroge l’histoire et les identités culturelles. Nous présenterons des photographies sélectionnées dans différentes séries produites antérieurement par l’artiste afin de permettre au public d’avoir accès à différents pans de son travail.
Josée Pedneault : Photographe montréalaise, Josée Pedneault présentera une série d’oeuvres issues de travaux antérieurs et de manipulations numériques plus récentes. Les oeuvres sélectionnées pour cette édition d’Aires Libres s’inscrivent dans la lignée de ses recherches sur la projection d’un lieu imaginaire où la quête d’une île côtoie l’errance et la tactilité, en présentant simultanément des jeux d’échelle et de proportions.

Grands panneaux lumineux (coin Wolfe et Sainte-Catherine)
Jusqu’à récemment, on pouvait voir l’œuvre de Glasgow Studio et de ses créateurs, Brice Salmon et Mélanie Ouellet, intitulée «Une journée à la montagne». Pour la 4e année consécutive, Aires Libres présente une nouvelle œuvre d’une nouvelle artiste sur cette installation initialement conçue par Louis Gagnon du Studio Paprika. L’artiste Michelle Furlong va donc nous présenter le fruit de sa vision pour ces six panneaux rétroéclairés.
«Dans le cadre de la Manifestation d’art public Aires Libres, l’artiste multidisciplinaire Michelle Furlong s’est prêtée au jeu de revêtir les six grands panneaux rétro-éclairés qui, depuis quatre ans, offrent un point d’arrêt aux passants été comme hiver. L’œuvre qui en ressort engage le spectateur dans un environnement aquatique au sein duquel les déambulations piétonnières se mêlent aux nageurs et à leurs différents accessoires de jeu. Dans cette atmosphère ludique, la question de la survie se pose à travers la présence ponctuelle du requin, symbolisant le prédateur marin et, par extension, la sphère de l’inconnu», indique Aseman Sabet.
En plus de ramener le fameux «escalier-belvédère» qui vous permettra de prendre des photos au-dessus des boules roses, il y aura une installation participative situé près de l’édifice de TVA intitulée les «Vélos musicaux» ! Il s’agit d’une réalisation de Julien et Stéphane Leblond et de la firme Dix au Carré. «L’idée des vélos musicaux vient du désir de favoriser les rencontres improbables entre inconnus pour humaniser les relations entre individus et ainsi créer un esprit de communauté. Partant du désir d’unir l’art et le mouvement autour de l’activité du cyclisme, les vélos musicaux se veulent une expérience participative multimédia accessible à tous. Tournant autour de l’idée de créer en groupe, l’expérience vécue par les utilisateurs des vélos musicaux est multisensorielle. Quatre inconnus ou amis viendront y créer une musique, qui n’existe que par leur présence. C’est l’activation des sens à travers le mouvement collectif» d’expliquer les concepteurs des Vélos musicaux.