Julien Serre, 36 ans, a remporté le concours Monsieur Ours 2019 le 5 avril dernier au Stock Bar. Une récompense qu’il compte bien exploiter au profit de la communauté LGBTQ+.
Julien est technicien de laboratoire en pharmacie chez Jean-Coutu, place Dupuis. «Ma boss est super contente de mon titre; j’ai même amené ma ceinture au travail pour leur montrer…», s’enthousiasme-t-il. Suspendu une dizaine d’années, le concours Monsieur Ours a été relancé en 2018 par Jason Noël (LGBT in the City) au Stock Bar. «On y gagne beaucoup de cadeaux des partenaires: une location d’une roulotte au Domaine de la Fierté, des passeports VIP pour Fierté Montréal et de Fierté Québec, des bons d’achats à Espace Bière, des vêtements, des massages, des tatouages, 24h au sauna GI Joe, des repas à la Dinette à Mado et au Saloon…»
«Lors du concours, tu dois performer, danser, chanter, mimer, etc., pendant trois minutes avec un objet», détaille Julien. «Nous étions six concurrents, et cette année, c’était… une banane! Les six jurés nous ont aussi questionnés sur notre implication en nous demandant de choisir une association pour y organiser un évènement bénéfice. J’ai opté pour la Fondation Émergence. Notre levée de fonds aura lieu au Cabaret Mado le jeudi 17 octobre vers 21h30… C’est à suivre. L’objectif, c’est de passer une bonne soirée Bearlesque.»
Tout recommencer ici
«J’ai déjà fait du bénévolat pour le rugby LGBTQ Armada pendant 4 ans (son chum Nicolas est l’ancien président du club). J’ai participé à des levées de fonds pour Rézo et leur campagne d’ensachage.»
«J’ai toujours été attiré par les hommes bâtis, costauds, poilus et barbus», avance-t-il. Julien vient de Brive-la-Gaillarde en Corrèze. «Mon coming-out s’est plutôt bien passé, estime celui-ci qui travaillait en qualité agro-alimentaire. «J’ai rencontré Nicolas, mon copain, à Nantes il y a 10 ans et nous sommes arrivés au Québec il y a six ans. On fait ici des choses qu’on n’aurait jamais faites si on était resté là-bas». Repartant à zéro, ils ont tous les deux grimpé peu à peu les échelons pour mieux s’intégrer, Julien en pharmacie et Nicolas en rénovation.
Comment devient-on un Ours?
«Je pense qu’on l’est déjà. Je sais que je l’ai toujours été mais j’ai vraiment pu l’affirmer depuis que je suis à Montréal, parce qu’il y a une communauté de solidarité, avec une mentalité, un état d’esprit ouvert à tous les types de physiques et d’âges, à l’opposé de ceux qu’on voit dans les magazines», défend Julien. «Il y existe des valeurs d’inclusion, de fraternité, de respect et d’acceptation sans jugement, d’âge, d’esthétique loin des critères réducteurs qu’on observe parfois dans la communauté LGBTQ. D’ailleurs, notre drapeau représente tous les types de couleurs de peaux…», rappelle Monsieur Ours 2019.
«On est souvent associé au bondage, cuir ou latex parce qu’on trouve beaucoup d’interconnections, mais il existe des différences notables et nous sommes une branche des communautés LGBTQ avec une culture bear, un drapeau, un festival, etc.», insiste Julien Serre.
Un titre et des engagements
«Initiée par Dominique Lavergne, Mme Cuir 2017, je participerais à la campagne #unique pour dénoncer le Body-Shaming, la discrimination des corps et pour l’acceptation de tous les types de corps. La campagne #unique s’organise à la fin de l’année.»
«J’aimerais aussi organiser une super soirée Bear mais à d’autres moments dans l’année. En attendant, je serai de la soirée Bear lors du Sugar Bear Week-End (SBWE) et je serais au kiosque du SBWE lors de la Journée communautaire de la Fierté 2019.»