Mardi, 21 janvier 2025
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    FTA du 25 mai au 9 juin 2022, déplier et élargir les horizons

    Après deux années de versions virtuelles, le Festival TransAmériques (FTA) prépare son retour avec une programmation signée par les deux nouvelles codirectrices qui donnent un nouveau souffle à l’évènement. Avec plus de 23 spectacles d’ici et d’ailleurs (18 pays différents, dont le Brésil, la Corée du Sud et le Nigéria), on peut s’attendre à être complètement ébahi.e.s.


    Rencontre !
    Le FTA (Festival TransAmériques) s’ouvrira le 25 mai prochain et c’est autour d’un café que Fugues rencontre dans leur bureau les deux codirectrices artistiques du FTA, Jessie Mill et Martine Dennewald. On joue d’une petite chorégraphie pour pouvoir boire le café ou un verre d’eau tout en se démasquant-masquant et en continuant notre conversation. Tout d’abord, les deux femmes sont arrivées à la tête de la programmation en 2021, en pleine pandémie, mais avec la détermination de construire une programmation malgré les obstacles et les contraintes.

    Holoscenes PHOTO : LarsJan

    Si les deux femmes semblent très différentes dans leur apparence, une même passion les habite : l’art vivant. Et elles ont toutes deux une expérience de l’univers des festivals. Jessie Mill a assisté l’ancien directeur artistique du FTA, Martin Faucher, pendant des années. Quant à Martine Dennewald, elle a travaillé pour de nombreux festivals en Europe, qui l’ont conduite de l’Allemagne à la Hongrie, de l’Autriche à la Grande-Bretagne, avant d’atterrir de l’autre côté de l’Atlantique à Montréal. Ces expériences et une vision commune les ont conduites à désirer que le FTA soit le reflet des préoccupations de notre monde actuel, mais aussi à vouloir rendre visible des artistes qui, pour de multiples raisons, éprouvent des difficultés à se faire reconnaitre et à se produire à l’échelle internationale. Sans oublier, bien évidemment, de laisser une belle place aux artistes d’ici ou du Canada.
     
    « C’est un défi », explique Martine Dennewald, « car beaucoup de festivals pour lesquels j’ai travaillé mettaient l’accent sur des spectacles locaux, nationaux, avec parfois quelques spectacles invités de l’étranger. Et le FTA s’est donné comme mission de couvrir aussi bien la création québécoise et canadienne que celle d’autres pays, mais en s’assurant avant tout de l’ancrage du FTA sur son territoire, avec son enracinement à Montréal ».

    PHOTO : fournies par Festival Transamériques 2022

    Si la présence de l’Afrique ou encore des femmes est importante cette année, il s’agit selon les deux codirectrices d’un mélange entre leur vision et un concours de circonstances. « Nous avions envie de dégager un peu le festival de son vis-à-vis avec l’Europe où, on le sait, il y a d’excellents spectacles, pour donner une couleur un peu moins eurocentrée au FTA », explique Jessie Mills.  « Il faut embrasser ces nouveaux territoires sans les réduire à leur part d’ombre comme la pauvreté, la religion, le terrorisme, etc., et sans les nier, s’ouvrir à la multiplicité des vies, des destins, sans complexe. »
     
    Un spectacle qui les a particulièrement marquées est celui de Traces, un texte signé Felwine Sarr, dans une mise en scène d’Étienne Minoungou.  Un homme décide de retourner dans son pays natal et s’adresse à la jeunesse africaine en dessinant le futur du continent africain. « Je suis sortie de son spectacle complètement changée dans mes émotions », explique Jessie Mill.  « On a tendance à utiliser le terme « universel » de façon galvaudée, mais il y a quelque chose de tellement épais que même si le texte est adressé à la jeunesse africaine, il vient nous toucher indépendamment de notre âge et de nos origines. Et tout est nommé, comme l’horreur du colonialisme, mais aussi l’espoir » (du 3 au 5 juin).
     
    Du côté québécois, enchantées de la lecture faite de Le Virus et la proie de Pierre Lefebvre et Benoit Vermeulen lors du FTA 2021, les programmatrices ont demandé à l’auteur et au metteur en scène d’en faire une adaptation théâtrale. Pierre Lefebvre et Benoit Vermeulen ont décidé de garder le caractère épuré de la lecture pour en faire ressortir une voix individuelle, mais qui est aussi celle d’une population qui fait face à l’impuissance devant les injustices étatiques que nous subissons. Un texte qui résonne comme un long cri (du 27 au 31 mai).
     

    Save the last dance for me PHOTO : Chiara Bruschini

    Une programmation extérieure
    Un festival ne doit pas rester cloisonné dans des lieux fermés, mais doit aussi s’ouvrir sur la rue, aller à la rencontre du monde et montrer ainsi qu’il s’adresse à toustes. Les programmatrices n’ont donc pas oublié les spectacles à l’extérieur, auxquels le public pourra se rendre et, peut-être, les simples passant.e.s qui profiteront de ces instants de magie et de surprise au cours de leur promenade.

    Des spectacles gratuits qui se tiendront sur différentes places publiques et que l’on pourra découvrir pour certain.e.s par hasard, ou encore en regardant les dates et les heures sur le site du FTA. Parmi ces spectacles auxquels vous pourriez assister, deux d’entre eux susciteront probablement énormément de plaisir.

    Sur la place des Festivals, un énorme aquarium sera installé et durant cinq heures par jour, des comédien.ne.s représenteront des scènes de la vie quotidienne pendant que l’eau montera, jusqu’à les obliger à nager. Holoscenes de Lars Jean est une métaphore de l’apocalypse, ou des changements climatiques avec la montée des eaux, mais aussi de l’adaptabilité des êtres humains face aux changements (du 25 au 29 mai).

    On pourra aussi, si on le souhaite, redécouvrir une danse italienne en voie de disparition : la polka chinata. L’artiste italien, Alessandro Sciarroni la fait revivre dans Save the Last Dance for Me et la fera découvrir à quelques festivaliers qui souhaiteraient tenter l’expérience. Alessandro Sciarroni se produira à la Casa d’Italia, à la Cité-des-Hospitalières et au marché Maisonneuve (du 28 au 31 mai et du 1er au 3 juin).

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    Et aussi…

    Make Banana Cry d’Andrew Tay et Stephen Thompson
    Dans une tentative de se débarrasser du poids de la représentation stéréotypée et de la fétichisation, Andrew Tay et Stephen Thompson ouvrent les portes d’un lieu où l’irrévérence fait barrage à la norme. Make Banana Cry se présente comme une machine chorégraphique où les identités intersectionnelles défilent et séduisent pour mieux montrer leurs coutures. Un happening déstabilisant (du 2 au 5 juin).

    Elenit d’Euripides Laskaridis
    Jonchée de tôle métallique, la scène devient un lieu d’apparitions insolites où se déchaine la mythologie personnelle de Laskaridis, qui se travestit pour faire de son corps un théâtre où dieux, monstres, humains et machines se rencontrent. Œuvre balayée par l’irrationnel, Elenit nous emporte dans un conte burlesque où le chaos reprend ses droits (du 25 au 29 mai).

    L’homme rare de Nadia Beugré 
    Une pièce sur la déconstruction de la masculinité ? Pas seulement. L’homme rare s’attaque aussi aux représentations des corps du point de vue du genre et de la postcolonialité, de façon critique et sensuelle. Une présentation de Fugues, du 29 au 31 mai.


    INFOS | FTA du 25 mai au 9 juin 2022
    Programmation et billets : fta.ca 

    LIRE AUSSI : À ne pas manquer au FTA 2022

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