Cœur de pirate, alias Béatrice Martin, a conquis notre cœur — et celui du public — par ses petits trésors de mélodies, il y a un peu plus d’une décennie. Elle a maintenant 32 ans et elle trône toujours au sommet. Durant le festival Fierté Montréal, elle sera de la soirée ImmiX, une fête musicale où toustes sont convié.e.s pour monter à bord d’un train roulant de chansons à succès et de moments touchants. Nous avons échangé avec elle…
Il y a six ans, dans la foulée de la tuerie qui a fait 49 victimes dans un bar d’Orlando, tu as écrit un texte très personnel et très poignant où tu faisais ta sortie comme queer, comme pansexuelle. Que retiens-tu de ce moment charnière ? As-tu eu des regrets de l’avoir fait ?
COEUR DE PIRATE : Aucun regret, je pense que c’était important pour moi de partager ça. J’ai trouvé ça quand même assez intense au niveau de la réaction, peut-être parce que j’étais habituée à être dans un safe space. Mais je suis contente d’avoir pu contribuer à certaines conversations, on va dire.
As-tu été surprise de la réaction de certains de tes fans face à cette nouvelle ?
COEUR DE PIRATE : La plupart des fans étaient bienveillants, j’ai toujours dit que c’était important pour moi d’être représenté dans le domaine public et d’avoir des gens qui te ressemblent à la télé/en musique, ça fait des vrais changements, donc j’espère que ça a pu aider quelques personnes.
Tu as dit à ce moment-là avoir fait cette sortie pour toi, mais aussi en partie pour ta fille. Crois-tu, six ans plus tard, que ta fille grandit dans un monde plus égalitaire et plus ouvert à la différence qu’avant ?
COEUR DE PIRATE : Je pense que c’est plus accepté, mais qu’il y a encore du travail à faire.
Dans la chanson « Dans l’obscurité », tu reviens sur la période de ta vie où tu étais aux bras de Laura Jane Grace, la musicienne américaine transgenre. C’est une rare chanson pop sur l’amour queer.
COEUR DE PIRATE : C’est une chanson qui parle d’acceptation de l’amour queer dans le monde qu’on connait et de la stigmatisation autour des relations queers qu’on voit encore aujourd’hui.
Tu t’inspires beaucoup de tes amours dans tes chansons, c’est un exutoire, une manière d’exorciser le passé ?
COEUR DE PIRATE : C’est une façon de revisiter ce qui m’est arrivé ! Me réapproprier les événements, même les moins cools. C’est une forme de thérapie.
C’est la première fois, je crois, que tu participes comme chanteuse à un événement de la Fierté (si je me trompe, désolé à l’avance), qu’est-ce qui t’a motivée à accepter l’invitation de Fierté Montréal à participer au spectacle ImmiX cette année ?
COEUR DE PIRATE : Oui, c’est la première fois… Je pense que ça devait se passer avant, mais y’a eu la COVID… Bref, j’ai super hâte !
Que signifie pour toi la Fierté ?
COEUR DE PIRATE : Je pense qu’on doit célébrer parce qu’il n’y a rien de pris pour acquis dans cette vie ; comme on a vu récemment aux États-Unis. Même là, les droits de la communauté sont souvent remis en cause.
Et maintenant, en rafale…
Ton principal défaut ?
Je veux tout contrôler, haha.
Le défaut que tu détestes le plus chez les autres ?
Le manque d’empathie.
Ta plus grande qualité ?
Mon hypersensibilité.
Ton endroit préféré ?
Le bas du fleuve.
Que considères-tu comme superficiel ?
Certains réseaux sociaux.
En qui aimerais-tu te réincarner ?
En bébé chien.
Ta plus grande peur ?
Perdre les gens que j’aime.
La personne vivante que tu admires le plus ?
Katherine Ryan [une humoriste, écrivaine, présentatrice et actrice canadienne, habitant à Londres, NDLR].
Ton idée du bonheur ?
Dormir, peut-être…
INFOS | ImmiX, le vendredi 5 août, de 20 h à 23 h, sur l’Esplanade du Parc olympique.
Pour plus d’infos : fiertemtl.com