La Fondation Santé Urbaine joint ses forces au CLSC de la Visitation pour rendre les traitements plus accessibles.
Le Service intégré de dépistage et de prévention du VIH/SIDA et autres infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS) (SIDEP+) du CLSC de la Visitation est un centre qui offre un accès gratuit et anonyme à des services de qualité en matière d’ITSS. La clinique s’adresse spécifiquement aux hommes cisgenres ou transgenres de 14 ans et plus ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. La prophylaxie post-exposition, ou PPE, fait partie des traitements d’urgence offerts à la clinique publique. Cependant, l’approche est parfois méconnue et peut être difficile d’accès pour une portion de la communauté. L’équipe du SIDEP+ fait donc le point sur la PPE et explique comment le soutien de la Fondation Santé Urbaine joue un rôle clé dans l’accessibilité au traitement pour les résidents du Centre-Sud.
Qu’est-ce que La PPE?
En termes simples, prophylaxie signifie « prévention ». La prophylaxie préexposition (PrEP), par exemple, est un traitement qui consiste à éviter une infection par le VIH en prenant une médication de façon préventive avant une exposition à haut risque au virus. On considère le risque élevé lorsqu’il y a pénétration sans condom ou partage d’objets sexuels avec une personne séropositive non traitée, ou dont on ne connaît pas le statut sérologique. L’approche prend tout son sens quand on constate qu’environ 15 % des personnes séropositives ne connaissent pas leur statut. La prophylaxie post-exposition (PPE), à l’inverse, consiste en la prise de médication après un contact à haut risque. Le traitement s’échelonne sur 28 jours et doit débuter aussitôt que possible, maximum 72 heures après l’exposition.
Il s’agit donc d’une mesure d’urgence à utiliser en dernier recours. Bien que l’approche soit très efficace, le docteur Benoit Fournier, chef médical du SIDEP+ du CLSC de la Visitation, insiste sur le fait que le traitement est une réponse ponctuelle qui ne doit pas être vue comme une méthode de protection : « la PPE n’est pas une façon de se protéger. C’est le dernier filet de sécurité disponible lorsque l’on est exposé au VIH et que les autres méthodes de prévention n’ont pas pu être utilisées. »
Un traitement difficile d’accès pour une partie de la communauté Les coûts associés à la PPE peuvent atteindre jusqu’à 1 500 $ pour un seul traitement. Bien que ces frais soient couverts par la RAMQ et la plupart des assureurs privés, plusieurs personnes n’ont pas accès à ces protections financières. C’est le cas des nouveaux arrivants ou des étudiants étrangers, par exemple. D’autres personnes ont une assurance, mais ne peuvent l’utiliser pour des raisons de confidentialité. On pense aux mineurs protégés par l’assurance de leurs parents ou aux personnes en couple couvertes par l’assurance de leur conjoint.e. Ces populations sont donc contraintes de débourser des sommes importantes en plus de se retrouver dans un contexte de détresse psychologique et d’urgence médicale. Selon Éric Lefebvre, infirmier superviseur au SIDEP+, le coût du traitement et le besoin d’anonymat sont ainsi parmi les plus importants facteurs limitatifs : « on reçoit beaucoup de personnes qui n’ont toujours pas de statut officiel, ce qui complexifie énormément les choses pour elles. D’autres, par exemple, craignent d’utiliser leur assurance familiale privée, par peur de devoir faire un coming out forcé à leurs proches. »
La PPE plus accessible grâce à la Fondation Santé Urbaine
Les personnes qui n’ont pas accès aux protections financières nécessaires ne sont toutefois pas laissées à elles-mêmes grâce à l’appui de la Fondation Santé Urbaine. L’organisme a pour mission d’améliorer la santé physique et mentale des résidents du Centre-Sud de Montréal tout au long de leur parcours de soins. Avec une approche humaine et des actions concrètes, il apporte son soutien à 14 CHSLD, 8 CLSC et deux hôpitaux, soit l’Hôpital de Verdun et l’Hôpital Notre-Dame. Avec l’appui financier de la Fondation, le SIDEP+ du CLSC de la Visitation peut couvrir les frais de la PPE pour les personnes qui ne pourraient autrement y avoir accès. Selon Éric Lefebvre, la Fondation permet d’augmenter l’accès aux médicaments et de réduire la propagation du VIH à Montréal : « concrètement, la Fondation élimine la barrière à l’accès aux traitements pour certaines communautés locales, ce qui contribue directement à baisser le nombre de nouvelles infections. »
De son côté, le docteur Fournier souligne que la PPE est souvent le premier pas vers les traitements préventifs plutôt que réactifs. L’accessibilité du traitement aide donc son équipe à sensibiliser la clientèle aux solutions à long terme, qui sont plus certaines, mieux planifiables et plus faciles à mettre en œuvre pour les clients : « Souvent, lorsque l’on donne accès à la PPE comme solution d’urgence, les personnes reviennent nous voir pour un traitement préventif, comme la PrEP, parce qu’elles ne veulent plus vivre dans l’insécurité. Le soutien de la Fondation nous permet donc de faire une différence réelle en aidant ces gens-là à adopter de nouveaux comportements. » Quels que soient leur situation financière, leur statut social ou leur origine culturelle, les citoyens du Centre-Sud ne sont donc pas seuls lorsqu’ils doivent faire face aux enjeux liés à la prévention des ITSS. Ils peuvent compter sur la présence et l’expertise médicale de l’équipe du SIDEP+ ainsi que sur le dévouement de la Fondation Santé Urbaine.
Steven Ross [email protected]
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