Le Premier ministre luxembourgeois ouvertement gai Xavier Bettel a dénoncé une loi hongroise controversée, appelant à « respecter » les droits des personnes LGBTQ+ lors d’une allocution mercredi au Parlement européen.
Le Premier ministre a dénoncé une loi hongroise controversée, appelant à « respecter » les droits des personnes LGBTQ+ lors d’une allocution mercredi 19 avril au Parlement européen à Strasbourg.
« Si quelqu’un dans cette assemblée pense qu’on devient homosexuel parce qu’on a regardé la télé, (…) écouté une chanson (…) il n’a rien compris », a déclaré Xavier Bettel devant les eurodéputé·es.
La Hongrie de Viktor Orban a adopté en juin 2021 une loi interdisant « la représentation ou la promotion » de l’homosexualité et du changement de sexe auprès des mineurs.
« Le plus dur pour un homosexuel, c’est de s’accepter soi-même », a aussi déclaré le Luxembourgeois, très investi dans la défense des droits des personnes LGBTQ+.
« On ne demande pas de pitié, on ne demande pas de solidarité, on ne demande pas de la compassion, on demande juste du respect », a-t-il martelé.
Evoquant les « jeunes gens (qui) se suicident parce qu’ils n’arrivent pas à communiquer sur leur propre homosexualité », il a affirmé que « les stigmatiser, leur dire que c’est de la faute de l’éducation, de la culture, de l’audiovisuel, c’est pour moi contraire à ce qu’est l’Union européenne, cette ouverture et tolérance ».
« J’ai honte que certains collègues veulent gagner des voix sur le dos de minorités, ça a déjà commencé comme ça dans notre histoire », a-t-il mis en garde.
La loi hongroise avait été dénoncée à son adoption par plusieurs dirigeants européens et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen l’avait qualifiée de « honte ». L’exécutif européen a ouvert une procédure d’infraction contre Budapest, puis saisi la Cour de justice de l’UE en décembre 2022.
Quinze pays de l’UE, dont le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas, la France et l’Allemagne, se sont associés à ce recours de la Commission, qui est également soutenu par le Parlement européen.
La Commission estime que cette loi viole notamment l’article 2 du Traité sur l’UE – portant en particulier sur le respect des droits humains et la non-discrimination – et la Charte des droits fondamentaux de l’UE.