Mardi, 11 novembre 2025
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    Près de 200 responsables religieux anti-LGBTQ+ accusés aux États-Unis d’abus sur mineurs en 2025

    Un recensement mené par le journaliste américain Evan Hurst fait état d’au moins 188 cas d’abus sexuels sur mineurs impliquant, depuis janvier 2025, des responsables chrétiens ou conservateurs connus pour leurs prises de position anti-LGBTQ+. Ces chiffres, actualisés fin octobre sur sa lettre révèlent une contradiction criante entre les discours moralisateurs tenus par certains groupes religieux et les comportements relevés dans leurs rangs.

    Hurst, qui suit ces affaires depuis plusieurs années, compile sur sa lettre d’information Wonkette Substackles accusations, arrestations et condamnations de pasteurs, prêtres, enseignants d’écoles chrétiennes ou animateurs de jeunesse liés à des institutions religieuses. Dans sa dernière mise à jour, il indique avoir recensé 50 nouveaux cas entre août et octobre, portant le total annuel à 188. « Ce sont des histoires qui se répètent chaque semaine », écrit-il, tout en soulignant que des accusations similaires visant des drag queens ou des personnes transgenres, souvent ciblées par les discours conservateurs, sont quasi inexistantes.

    Cette base de données, non officielle mais méticuleusement documentée à partir de sources judiciaires et médiatiques, intervient dans un climat politique tendu aux États-Unis. Depuis plusieurs années, une partie de la droite religieuse assimile les personnes LGBTQ+ à une menace pour les enfants, popularisant le terme infondé de « groomer » (prédateur sexuel). Ce récit, devenu un instrument de mobilisation politique, a contribué à la prolifération de lois restreignant les droits des personnes LGBTQ+, notamment dans les États dirigés par des gouverneurs républicains.

    Or, les faits compilés par Hurst renversent cette rhétorique : les cas d’abus documentés concernent presque exclusivement des figures chrétiennes conservatrices, souvent associées à des campagnes publiques contre les droits des minorités sexuelles et de genre. Peu après la publication de sa dernière mise à jour, un pasteur californien, Joshua David Kemper, connu pour avoir relayé des contenus anti-LGBTQ+ sur les réseaux sociaux, a été arrêté pour des violences sexuelles présumées sur une adolescente de quinze ans.

    Le journaliste précise ne pas chercher à « démontrer une causalité » entre convictions religieuses et comportements criminels, mais à souligner le double discours d’un mouvement politique qui prétend défendre la moralité tout en tolérant de graves dérives en son sein.

    En France, si la situation politique et religieuse diffère, le discours importé des États-Unis sur les prétendus « dangers » que représenteraient les personnes LGBTQ+ circule de plus en plus dans certains cercles conservateurs et sur les réseaux sociaux. Et ces accusations infondées nourrissent la haine et la stigmatisation.

    Les chiffres publiés par Hurst ne constituent pas une étude scientifique, mais ils s’ajoutent à une série d’enquêtes journalistiques et judiciaires montrant que les violences sexuelles sur mineurs se produisent majoritairement dans des contextes institutionnels, écoles, Églises, clubs sportifs, et non dans les espaces LGBTQ+.

    oDans un pays où plus de vingt États ont adopté ou examinent en 2025 des lois restreignant la visibilité ou les droits des personnes LGBTQ+, ce constat résonne comme un rappel essentiel : la protection des enfants ne peut pas servir de prétexte à la persécution d’une minorité, surtout lorsque les faits montrent que les violences proviennent souvent de ceux qui s’en prétendent les gardiens.

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