Troisième volume de sa série Les bâtards de l’Empire, le prolifique Jean-Paul Tapie poursuit son exploration du Premier Empire et des chassés-croisés que subissent ses personnages au gré des guerres napoléoniennes.
Dans ce tout nouvel opus, le récit s’ouvre sur le toujours séduisant et fougueux Nicolas qui, à l’aube de son vingtième anniversaire, se retrouve entre les draps et les cuisses de l’impératrice Joséphine. Une expérience intéressante, mais qu’il trouve cependant bien pâle s’il la compare au souvenir de la chevauchée débridée avec un apprenti forgeron encore très fraîche dans son esprit.
Nicolas et ses compagnons sont dispersés aux quatre coins de la carte politique européenne. Nicolas est en convalescence à Côme, en Italie, puis se retrouve à Naples où il goûte bien vite aux plaisirs épicés des lazzaroni, la classe la plus basse de la ville où on retrouve des hommes prêts à tout moyennant espèces sonnantes et trébuchantes.
De leur côté, Lilian et Aubin débarquent à Alger où des aventures surprenantes les attendent, de même que la peau ardente de Daoud, un natif avec lequel ils s’acoquinent.
Comme à son habitude, Jean-Paul Tapie fait preuve d’un redoutable talent dans le cadre d’une reconstitution historique extrêmement méticuleuse d’une Europe déchaînée qu’il marie aisément aux rêves, aux chagrins, aux ambitions et surtout aux amours de petites et grandes gens.
Bien évidemment, le sexe est à l’honneur, mais la trame historique n’est jamais un prétexte pour justifier une partie de jambes en l’air. Au contraire, les débordements amoureux sont toujours organiquement liés à l’action et au développement psychologique des personnes.
La maestria avec laquelle l’auteur manie la plume ne se dément toujours pas et c’est donc avec grand plaisir que l’on plonge dans ces nouvelles aventures.
Du vrai bonbon!
Les garçons de Naples (Les bâtards de L’Empire, 3)/ Jean-Paul Tapie. Saint-Martin-de-Londres : H&O, 2017. 317p.