L’artiste transgenre montréalais·e, Kama La Mackerel, originaire de l’île Maurice, vient de remporter le prix Joseph-S.Stauffer en arts visuels du Conseil des arts du Canada. Le prix, à valeur de 5,000 $, est remis à des artistes canadien·nes émergent·es et à mi-carrière en arts visuels, en littérature et en musique.
«Ça m’emplit d’humilité et de fierté que mon œuvre soit reconnue de cette manière» a déclaré Kama La Mackerel à l’annonce. «Je viens d’une longue lignée d’artistes Noir·es, transgenres, immigré·es dont les voix n’ont jamais été célébrées. J’espère leur rendre justice. Je suis excité·e de continuer à créer et à partager mon travail, dans l’espoir que mon art pourra impacter et inspirer les futures générations d’artistes marginalisé·es. »
Kama La Mackerel puise dans son vécu pour faire de ses œuvres un lieu d’affirmation de soi et de contestation du statuquo. Pour l’artiste, transgenre racisé-e, l’art est une question de survie, une façon de surmonter les violences du quotidien et d’en guérir, tout comme c’est un moyen de s’attaquer aux systèmes transmisogynes et racistes pour les désamorcer.
La voix de l’artiste est plurielle. Ses œuvres lui permettent de transcender sa seule parole et d’ouvrir une porte vers ses communautés, ses sœurs trans, ses ancêtres, en reliant passé et présent et en la réinscrivant dans son histoire.
Kama La Mackerel est aussi finaliste pour le prix Dayne Ogilvie du Writers’ Trust of Canada pour son recueil de poèmes ZOM-FAM. Le prix d’une valeur de 10 000 $, ainsi que des récompenses de 1,000 $ aux finalistes, est décerné tous les ans à un·e écrivain·e canadien·ne de la communauté LGBTQ2S+ qui démontre un grand potentiel en début de carrière à travers un corpus littéraire exceptionnel. En compagnie de Kama, les finalistes de cette année sont les poètes primé·es Jillian Christmas (lauréate) et jaye simpson.
«On est une multiplicité de personnes queers, trans, racisées, autochtones avec de multiples histoires et formes d’art à raconter. J’espère qu’un jour, il y aura de l’espace pour ces multiples formes d’expression. » — Kama La Mackerel.