Une loi LGBTphobe a été soumise au parlement du Ghana. Elle pourrait criminaliser de 10 ans de prison toute personne LGBTI+ et les allié·es de la communauté LGBTI+.
Le Ghana vient de proposer un projet de loi qui ferait que toute personne LGBTI+ peut être condamnée à une peine allant jusqu’à dix ans de prison. Cela concerne également celles et ceux qui militent pour elles ou leur offrent un soutien social, financier ou médical, ainsi que les personnes intersexes, qui devront subir une opération de « réalignement de genre ».
Si elle est adoptée, il s’agira alors de l’une des lois les plus LGBTphobes au monde. Pour le moment, Le Parlement n’a pas encore nommé de comité pour examiner le projet de loi.
Des militant·es des droits humains se sont insurgé·es après qu’une copie du texte de loi a fuité sur internet. Néanmoins, de nombreux·ses député·es et membres du gouvernement du président Nana Akufo-Addo ont apporté leur soutien à la loi.
Nana Ama Agyemang Asante, journaliste et militante à Accra, s’est dite « étourdie par le contenu, la grossièreté de la langue et la cruauté derrière l’intention » du projet de loi. « J’ai passé tout mon temps en tant que journaliste à défendre les droits des homosexuels, donc je n’arrive pas à croire que nous en soyons arrivés à ce point où ils veulent criminaliser tout et tout le monde, y compris l’existence d’alliés, de personnes intersexes et asexuées », témoigne-t-elle au Guardian.
Ce projet de loi est le plus récent chapitre dans la répression inquiétante au Ghana envers la communauté LGBTI+ depuis le début de cette année.
En février, un centre LBGTI+ a été contraint de fermer par les forces de l’ordre à la suite d’une campagne de haine menée par des responsables religieux des communautés chrétienne et musulmane.
En mai, plus de 20 personnes ont été arrêtées dans un hôtel de la ville de Ho alors qu’ils et elles participaient à un atelier sur les droits humains. La promotion des droits LGBTI+ n’est pas illégale au Ghana, mais la police les a accusé·es de prôner des activités LGBTI+ avec des flyers intitulés « Coming out » et « All about Trans ».