Dimanche, 3 novembre 2024
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    Des projets pour revitaliser le Village

    Quand on parle avec des personnes qui fréquentent le Village, chacun y va de son exaspération et de ses solutions, parfois radicales, pour lui redonner une qualité de vie. Un sondage récent de la SDC a mis en évidence les préoccupations et les enjeux prioritaires (lire la chronique Place au Village de ce mois-ci) Cependant, les problèmes que rencontrent cette artère ne datent pas d’hier, et ont simplement été accentués avec la pandémie. Heureusement, ils et elles sont nombreux-ses, organismes communautaires, résidents, commerçants, élu.e.s à oeuvrer pour que des solutions soient mises en place et redonnent à ce lieu historique son plein rayonnement. Rencontre ici avec Robert Beaudry, conseiller du district de Saint-Jacques et membre du comité exécutif de la Ville de Montréal. 


    On parle de sortie de pandémie, tout un défi pour le Village qui connaît depuis des années des problèmes récurrents. Quel rôle la Ville va jouer en sachant que le provincial et le fédéral auront aussi un rôle à jouer ?
    Robert Beaudry : Il y a une véritable volonté depuis le second mandat de la mairesse Valérie Plante et moi de profiter de cette sortie de pandémie pour redynamiser ce quartier de Montréal avec des réponses et des initiatives face aux problématiques du Village — rénovation de bâtiments vétustes, des locaux inoccupés — ou encore pour améliorer la sécurité et venir en aide aux itinérant.e.s. Je voudrais en profiter pour dire que dans le nouveau développement de l’Esplanade Cartier (Coin Ste-Catherine et De Lorimier NDR), il y aura des appartements sociaux pour des femmes victimes de violence conjugale. D’ailleurs le YWCA déménage ses bureaux dans l’Esplanade Cartier. Nous avons aussi ouvert un hôtel cet hiver pour les itinérant.e.s autochtones.


    Mais vous avez raison de souligner que ce sont des solutions temporaires et prévoir des solutions sur le long terme. Il faudra, en sortie de pandémie, revoir aussi bien la capacité d’accueil des refuges, des mesures sanitaires vont sûrement continuer, mais aussi le financement pour que les ressources d’hébergement soient diversifiées en fonction des problématiques spécifiques que vivent les itinérant.e.s. Mais je crois que les astres s’alignent si je regarde l’engagement de tous les joueurs et joueuses impliquées actuellement. Durant les mois de décembre et de janvier, nous avons donc travaillé un plan de match avec la mairesse pour fédérer les forces vives du secteur dans le but d’investir dans le Village pour le commercial d’une part, et pour la qualité des résident.e.s. 


    Par la suite, on veut culminer avec une démarche consultative élargie sous forme de forums pour discuter du développement commercial et social, de l’aménagement de la rue Ste-Catherine, avec la piétonisation, la circulation des autos, la sécurité, etc. pour intégrer ces questions dans la revitalisation du Village. On mise beaucoup sur le programme que l’on a mettra en place pour les locaux vacants, et sur des mesures concrètes pour l’été prochain pour que les commerçants puissent sortir la tête de l’eau. 


    On parle des locaux inoccupés, mais il y a des édifices vétustes, presque abandonnés, est-ce qu’il y a un plan de match pour inciter les propriétaires à les rénover ?
    Robert Beaudry : On regarde à 360 degrés tout ce qui peut être fait pour le Village, et nous distinguons les commerçants et les propriétaires. On travaille aussi à la Ville pour des changements réglementaires pour pouvoir intervenir auprès des propriétaires ce qui est la meilleure façon pour éviter la dégradation des bâtiments, et l’accentuation qui peut en découler, comme l’occupation illégale, des incendies, etc. Pour lutter contre l’inoccupation, on veut avec nos partenaires, dont la SDC, attirer des nouvelles entreprises, comme des start-up, ou encore des boutiques avec des bureaux à partager.


    On pense aussi à l’occupation transitoire par des OBNL ou des organismes culturels. 
    Le rôle du fédéral et du provincial pour aider la Ville dans ses défis comme l’itinérance ou encore le logement abordable et le logement social ?

    Robert Beaudry : La question est intéressante puisque l’itinérance est une responsabilité partagée avec le provincial et le fédéral. Mais je préfère rester sur l’arrondissement dans lequel se trouve le Village. On sait que le fédéral a débloqué de l’argent pour mettre sur pied des programmes en direction de cette population. Nous avons aussi une bonne collaboration avec le gouvernement du Québec.


    Mais je crois qu’il faudrait encore améliorer la collaboration car la pandémie a mis en lumière les failles. Par exemple, comment les refuges vont sortir de la pandémie ? D’une part, ils manquent de fonds. D’autres part, ils devront continuer de respecter des mesures sanitaires, le personnel est épuisé et l’on voit aussi s’aggraver le manque de personnel. Il faut penser aussi d’autre part à des refuges qui soient adaptés aux problématiques particulières.


    On ne peut pas mélanger des personnes qui ont perdu leur logement avec des personnes qui ont des problèmes de dépendance ou encore de santé mentale. Pour moi, il y a un axe important à regarder, c’est le logement social pour permettre à une partie des personnes itinérantes de retrouver un toit. La même chose avec un logement abordable. On parle de la hausse des prix des loyers, mais on doit aussi la hausse du prix de la vie qui rend encore plus difficile l’accès à un logement. 

    POUR LIRE «Valérie Plante rencontre les commerçants du Village», CLIQUEZ ICI.


    Il reste qu’il est étonnant le temps que prend la construction de logements sociaux et de logements abordables, cinq, six ans parfois plus ?
    Robert Beaudry : On a beau avoir le meilleur projet au monde, cela ne sert à rien si on n’a pas le budget adéquat. Il faut revoir cette façon de faire. Actuellement, quand le moment de la construction se fait, et comme il s’est passé plusieurs années, le coût n’est plus le même et l’on demande un financement complémentaire. Ce qui ajoute des délais supplémentaires et les coûts, eux, continuent d’augmenter. Actuellement, on fait du rattrapage, l’argent reçu sert, non pas à de nouvelles unités de logement, mais à des projets sur la table depuis 4 ans. Je ne doute pas de la volonté du fédéral et du provincial, même si je les crois parfois éloignés du terrain, mais dans l’équation pour la construction des logements abordables et des logements sociaux on ne prend en compte que les coûts, alors qu’il y a en bout de ligne des grandes économies à faire quand les gens ont un toit, économie en santé, en sécurité, etc. Je compte vraiment sur l’engagement du Québec. 


    INFOS | montreal.ca/ville-marie

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