Vendredi, 17 janvier 2025
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    Quel est le bilan de la reine Elizabeth II en matière de droits LGBTQ+?

    Lorsqu’il a été confirmé que la reine Elizabeth II était décédée à l’âge de 96 ans, jeudi, une vague de sympathie s’est exprimée dans les médias et les réseaux sociaux. Élisabeth II a rendu l’âme entourée des membres de sa famille, dans sa résidence écossaise de Balmoral. Elle avait 96 ans. Elle était la Reine du Royaume-Unis, mais aussi celle du Canada.

    Son règne de 70 ans aura été le plus long qu’aura connu le Royaume-Uni.  Avec son décès, une ère incertaine s’amorce pour la couronne britannique à laquelle elle a consacré sa vie. Son décès relance de plus belle les questions sur l’avenir de la monarchie. L’institution a été ébranlée par une série de scandales ces derniers mois : accusations d’agressions sexuelles aux États-Unis contre son fils Andrew, qui y a mis fin en déboursant des millions de dollars, ainsi que des allégations de racisme visant la famille royale, de la part de son petit-fils Harry et de son épouse Meghan Markle, désormais installés en Californie et en froid avec le reste de la famille. L’après-Élisabeth II s’annonce donc plus compliqué avec Charles, dont la popularité est bien plus faible. Les Britanniques lui préférant le prince William et son épouse Kate.

    Depuis qu’elle est montée sur le trône après la mort de son père, le roi George VI, la reine Elizabeth II a toujours été un leader qui n’a jamais exprimé de parti pris envers aucun parti politique, de gauche ou de droite. Elle a généralement évité de faire connaître ses propres opinions. Et cela inclut sa position sur les droits LGBTQ +. Pour cette raison, il est difficile de dresser un bilan clair de ses positions concernant ces droits.

    Cela dit, la reine a tout de même donné la sanction royale aux lois adoptées au parlement britannique, qui ont fait progresser l’égalité LGBTQ + au Royaume-Uni, bien qu’elle n’ait jamais expressément déclaré publiquement de soutien ou de malaise personnel face à ces changements. Les gens ont pourtant passé des années à tenter de lire entre les lignes pour interpréter la position de la reine sur les droits LGBTQ+.

    Lors du discours de la reine en 2017, Elizabeth IIa déclaré : « Mon gouvernement fera de nouveaux progrès pour lutter contre l’écart de rémunération entre les sexes et la discrimination à l’égard des personnes en raison de leur race, de leur religion, de leur sexe, de leur handicap ou de leur orientation sexuelle. C’était la première fois en quatorze ans que la monarque mentionnait les droits LGBTQ +. En 2003, lors d’un discours, elle avait déclaré au Parlement que son gouvernement présenterait «une législation pour légaliser les partenariats civils».

    Par ailleurs, en 2013, la reine avait approuvé une charte pour le Commonwealth qui stipulait : « Nous sommes implacablement opposés à toute forme de discrimination. Qu’elles soient enracinées dans le sexe, la race, la couleur, la croyance, les convictions politiques ou d’autres motifs ».

    La même année, la reine avait donné la sanction royale au projet de loi sur le mariage (couples de même sexe), qui a ouvert la voie pour que le mariage homosexuel devienne une réalité en Angleterre et au Pays de Galles. C’est aussi en 2013, le 24 décembre, que la reine Élisabeth II signe un acte royal de clémence (pardon) d’Alan Turing, sur proposition du secrétaire d’État à la Justice Chris Grayling qui déclare que c’était une condamnation « que nous considérerions aujourd’hui comme injuste et discriminatoire.  »

    Dans les faits, la sanction royale ne signifie pas grand-chose en soi – c’est effectivement le rôle du monarque de donner son approbation à la législation établie par le parlement. Cela dit, certains ont interprété ce geste comme un signe qu’elle soutenait la décision.

    Il y a eu une certaine controverse en 2016 lorsqu’une source prétendant être proche de la situation a déclaré au Daily Mail que la reine n’avait donné son approbation au mariage homosexuel qu’à contrecœur. «C’était le « mariage » qu’elle pensait être une erreur, car le mariage doit être sacro-saint entre un homme et une femme», avait déclaré la personne, dont le nom n’a pas été publié.

    Cela dit, une source au Daily Beast a déclaré plus tard que l’histoire du Mail était «fausse et fabriquée de toutes pièces».

    Il y a également eu beaucoup de bruits, en 2018, lorsque Lord Ivar Mountbatten, un cousin de la reine, a révélé qu’il était gai et qu’il allait épouser son partenaire James Coyle. Dans une interview avec Tatler, Mountbatten a déclaré que la famille royale «ne parlait pas vraiment de son mariage». D’ailleurs, personne dans le cercle restreint de la famille royale ni a assisté en personne.  Si certains ont interprété cela comme un forme de réprobation, d’autres ont soutenu que la famille royale n’assistait «que rarement aux mariages en dehors de son cercle». Quoi qu’il en soit, avant et après le mariage de Mountbatten, une quantité invraisemblable de commentaires contradictoires ont été diffusés dans les médias et plusieurs analystes ont tenté de les déchiffrer.

    Il y a aussi une scène dans la série The Crown où l’on voit la reine Elizabeth II, interprétée par Olivia Colman, qualifier un homme gai d’«ami de Dorothy». L’expression, autrefois couramment utilisée pour désigner les homosexuels, peut ou non avoir été utilisée par la reine, on ne le saura vraiment jamais.

    Mais c’était probablement plus une liberté artistique plutôt qu’un fait historique réel.

    Les prix et récompenses remis par la reine ou en son nom pourraient également être une indication de sa position. Sous son règne, de nombreuses personnalités LGBT ont été honorées par la Reine dont le chanteur Elton John, anobli en 1998, et qui lui d’ailleurs rendu hommage en plein concert hier soir. Elle a dégalement récompensé un grand nombre de militants LGBTQ + avec des «OBE» au fil des ans, mais elle a également honoré des militants anti-trans – ce qui a inquiété les militants LGBTQ +.

    Sa dernière mention des droits LGBTI+ date de mai dernier, lorsqu’elle a annoncé, que l’interdiction de la thérapie dite de conversion serait une priorité pour le gouvernement britannique.

    D’autres membres de la famille royale ont été un peu plus ouvert dans leur soutien public aux droits LGBTQ+, en particulier le prince William et le prince Harry. En 2019, William a déclaré qu’il soutiendrait l’un de ses enfants s’ils devenaient homosexuels, tandis que le prince Harry soutient le groupe Mermaids, une organisation caritative pour les jeunes trans.

    La reine Elizabeth II a gardé pour elle-même sa position sur la plupart des problématiques sociales, et ce, tout au long de sa vie, y compris les questions en lien avec les droits LGBTQ+.

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