Des milliers de personnes se sont rassemblées vendredi en mémoire des deux hommes assassinés mercredi devant un bar gai de Bratislava, 20 000 selon les organisateurs du rassemblement.
« Je suis désolée que notre société n’ait pas été en mesure de protéger vos proches. Je suis désolée que certains d’entre vous ne puissent pas se sentir en sécurité en Slovaquie », a déclaré la présidente slovaque Zuzana Caputova lors du rassemblement.
« Je suis désolée qu’en tant que membres de la communauté LGBTQ, vous vous sentiez encore indésirables en Slovaquie. Vous avez votre place ici, vous êtes précieux pour notre société », a-t-elle ajouté.
Le premier ministre Eduard Heger a également assisté au rassemblement organisé à l’initiative de l’organisation LGBTQ Inakost (Altérité) sur une place du centre-ville. Un drapeau arc-en-ciel a également été déployé devant le palais présidentiel.
« Le mal prévaut lorsque les bonnes personnes ne font rien », pouvait-on lire sur l’une des pancartes du rassemblement. « L’amour n’est pas un péché. Le meurtre l’est », pouvait-on lire sur une autre.
Une serveuse, blessée lors de la fusillade, était toujours hospitalisée vendredi dans un état stable.
La fusillade avait éclaté mercredi dans le centre-ville devant le bar Teplaren, populaire auprès de la communauté LGBTQ slovaque.
Le tireur, un « adolescent radicalisé » selon M. Heger, a été retrouvé mort jeudi dans un parc d’un autre quartier de la ville. Les autorités judiciaires ont déclaré qu’il s’était probablement donné la mort.
Les médias locaux l’ont identifié comme étant Juraj Krajcik, 19 ans, fils d’un membre éminent du parti d’extrême droite Vlast.
Selon les médias et une université locale, l’une des victimes était un étudiante en langue chinoise qui travaillait à temps partiel au Teplaren. L’autre était son ami, un employé de magasin.
Avant de passer à l’acte, le tireur avait publié un manifeste de plus de 60 pages sur un réseau social, dans lequel il décrit son intolérance envers les Juifs et les homosexuels, ont rapporté les médias locaux.
Le vice-président du Parlement européen Michal Simecka, qui a également participé au rassemblement de vendredi, a déclaré qu’il souhaitait que ces meurtres soient abordés lors d’une session plénière la semaine prochaine.
« Pour exprimer notre sympathie, mais aussi pour appeler les autorités slovaques à prendre des mesures claires, pour mettre fin au langage de haine envers les personnes LGBTQ », a déclaré Michal Simecka.
Avec des infos de L’AFP