Mardi, 16 avril 2024
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    Les propos homophobes sur Facebook et Instagram sont bannis… sauf s’il y a de l’argent en jeu

    Officiellement, Meta, qui regroupe Facebook, Instagram ou encore WhatsApp, fait la chasse aux propos anti-LGBTQI+ sur ses applications. Mais officieusement, la réalité financière du géant des réseaux sociaux semble bien différente. 

    Media Matters, une association qui lutte contre la « désinformation conservatrice » dans les médias américains, estime que Facebook a engrangé au moins 13 600 dollars grâce à des publicités… LGBTphobes. Dans un rapport publié début septembre, l’organisation dit avoir ele-même repéré sur la plateforme quelques 134 publicités utilisant le terme « groomer », désignant en slangun pédophile, et employé pour représenter la communauté LGBTQI+ en menace pour les mineurs.

    Ces posts renvoient notamment vers des sites qui accusent la communauté LGBTQI+ de pédophilie. Dans un article publié en 2018 par Media Matters, ils s’intéressaient déjà aux informations relayées par les médias conservateurs, dont un article deThe Daily Caller qui affirmait que les pédophiles tentaient de rejoindre la communauté LGBTQI+. À cette époque, la fausse information avait généré plus de 875 000 impressions sur Facebook, dans une tentative de connecter la pédophilie à la communauté LGBTQI+, allant même jusqu’à affirmer que la communauté souhaitait rajouter un P pour « pédosexuel”.

    Début septembre, Media Matters a fait parvenir plusieurs rapport à META et un mois plus tard, ce 13 octobre, l’association a révélé que Meta n’avait supprimé que 94 des publicités pointées. Et que plus de vingt autres étaient encore apparues.

    Selon les données récoltées via l’outil Dewey Square Adwatch, les contenus sponsorisés dépeignant les personnes LGBTQI+ comme des prédateurs sexuels ont généré largement plus d’un million d’impressions sur l’écran des utilisateurs de Facebook.

    Les vingt publicités qui se sont ajoutées au premier décompte ont rapporté quant à elles un minimum de 900 dollars pour 154 000 impressions. Meta prétend pourtant avoir mis en place des règles strictes afin d’interdire ce type de contenu, en interdisant notamment l’emploi du mot « grooming ».

    Ces messages haineux sont propagés par des groupes dont les positions politiques sont clairement affichées et la propagande réactionnaire assumée. C’est le cas du groupe d’étudiants Turning Point USA qui a partagé un tweet d’une journaliste du Daily Wire, Candace Owens, connue pour ses positions pro-Trump et qui affirme n’avoir « aucune patience pour ce mouvement de ‘grooming’ des enfants », appelant les « mamans ours » à protéger leurs enfants…

    Media Matters a montré qu’entre le 15 et le 20 septembre, cette seule publication avait rapporté à Facebook entre 100 et 199 dollars, et touché plus de 20 000 personnes. Le sempiternel amalgame entre homosexualité et pédophilie a de beaux jours sur Facebook.

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