New York, 1981 : la communauté gaie plonge avec volupté dans une déclinaison de plaisirs auparavant interdits. Le sexe et la drogue règnent en maitre et tout irait pour le mieux si ce n’était d’une menace qui se tapit dans l’ombre. Préparez-vous, puisque la onzième saison d’American Horror Story, sous-titrée NYC, ouvre grandes les portes d’une horreur plus terrifiante et réaliste que les précédentes.
Depuis la saison 4, Freak Show, les cotes d’écoute de la série de Ryan Murphy sont en chute constante même si les prémisses demeurent toujours alléchantes. Bien souvent, on se perd cependant dans des intrigues parallèles qui se terminent en queue de poisson et à travers des personnages qui se révèlent décevants, et ce, malgré la présence d’inquiétantes créatures de la nuit.
Cette fois-ci, la série prend le parti d’évoluer dans un univers de films noirs où les enjeux sont paradoxalement plus angoissants puisqu’ils s’incarnent dans un réel très tangible. Un tueur en série écume les bars et les parcs et décapite ses conquêtes. Malgré l’horreur des crimes, les forces de police lanternent à qui mieux mieux puisque, après tout, rien ne prouve qu’il y ait un lien entre plusieurs corps d’hommes décapités, vêtus de cuir noir.
À la suite de la disparition de son colocataire, Adam Carpenter (irrésistible Charlie Carver) décide de prendre les choses en main et de faire enquête en compagnie du journaliste Gino Barelli (Joe Mantello). Le journaliste souhaite ainsi forcer la main de son conjoint (Russell Tovey), un policier tellement enfoncé dans le placard qu’il ne peut voir la lumière du jour. S’ajoute également un photographe qui se passionne pour l’érotisme et le grotesque (Isaac Powell), ainsi que son gérant coké jusqu’aux sourcils (hallucinant Zachary Quinto). L’un d’eux en cache-t-il plus qu’il ne semble ?
Un autre mystère émerge puisqu’une épidémie frappe la population de cerfs de Fire Island et qu’on craint que le virus se propage chez les résidents de l’île. Le parallèle avec l’épidémie du sida est très efficace et au fil des épisodes, un sinistre complot se révèle. Dès le départ, on donne le ton avec une scène où des policiers abattent froidement un troupeau de cervidés à la carabine : une métaphore à peine voilée de l’inaction des gouvernements de l’époque à l’endroit des communautés LGBTQ.
La série emprunte plusieurs des codes du film Cruising (La chasse) qui, en 1980, suivait la même prémisse d’un tueur évoluant dans le milieu SM. Certaines scènes du film sont d’ailleurs reprises intégralement dans la série (par exemple, la gifle infligée à Adam dans un sauna). Contrairement au film, la série ne s’embarrasse cependant pas d’un protagoniste pseudohétérosexuel plongé malgré lui dans le milieu des bars gais.
Peuplée de personnages complexes et attachants qui sont plongés dans un dédale de secrets et de libidos exacerbées, la série accroche instantanément. On s’identifie sur le champ à leurs luttes et à l’urgence d’agir devant une horreur qui les dépasse et dont on les souhaite vainqueurs. Quelle direction prendra la série ? Mystère, mais on en déguste chaque seconde !
À noter la présence de Sandra Bernhard, dans le rôle d’une activiste lesbienne, et de Patti LuPone, dans celui d’une chanteuse de cabaret qui, à l’instar de Bette Midler, se produit dans des saunas.
INFOS | Les 10 épisodes de American Horror Story : NYC sont disponibles en anglais sur FX et plusieurs autres plateformes. Les saisons 1 à 9 sont disponibles en anglais et en français sur Disney+.