Tangente présentera, du 16 au 19 janvier 2025, El kamar bi zaher, un spectacle intimiste qui fusionne gestuelle orientale à la danse contemporaine. Ce solo se déploie avec fougue dans un univers allant à la découverte de nouveaux territoires du féminin sacré. Portrait de la créatrice, chorégraphe et danseuse Chanel Cheiban.
Née au Québec, mais de descendance libanaise, l’artiste transgenre Chanel Cheiban a commencé sa carrière d’interprète et de chorégraphe en s’investissant dans une diversité de projets artistiques à Montréal.
Très jeune, elle a commencé à danser de façon récréative, simplement pour le plaisir et la joie que cela lui procurait. Puis, la danse s’est taillée tout naturellement une place dans sa vie, comme seule la plus belle des histoires d’amour peut le faire. C’est ensuite devenu une manière de se rapprocher de ses racines.
Depuis 2019, elle a interprété Veils of Bollywood et a dansé (en 2021) Quand l’art prend l’air, dans le cadre de Calgary Pride, Ottawa Pride et Fierté Montréal. Grâce au soutien du Conseil des arts du Canada, elle a entamé la recherche et la création de la pièce AGUA à titre d’interprète. Elle a à son actif les créations Wholeness (2020), Playground (présentée en cocréation avec Maude Laurin-Beaulieu, 2022) et, plus récemment, El kamar bi zaher (2021-2024).

La lune qui fleurit
Au confluent des influences traditionnelles et contemporaines, les créations de Chanel Cheiban s’enracinent dans le folklore libanais, la danse indienne, la danse moyenne-orientale et les mouvements au sol. El kamar bi zaher n’y fait pas exception, ce solo étant lui aussi né, pour la jeune femme, d’un désir de reconnecter avec ses origines.
El kamar bi zaher signifie en arabe «La lune qui fleurit». Un titre poétique, dont la symbolique, au cœur de l’œuvre de Chanel Cheiban, fait référence au féminin sacré. Ce titre, et le spectacle, sont une métaphore de son espace intérieur. Dans une mise en scène de son ancestralité à l’aide d’une profusion de lampes, de tapis et de coussins, l’interprète se libère des normes associés à la représentation du corps féminin moyen-oriental, mais aussi des stéréotypes à l’égard des femmes arabes.
El kamar bi zaher est une fusion de la danse contemporaine avec la danse moyenne-orientale et des séances de transe. L’œuvre est portée par différents classiques de la culture arabe, dont Alf Leila wa Leila (Oum Kalthoum), Alayna El Hawa (Fairuz) et Banat Iskandariya. Interprétés par les multi-instrumentistes Nadine Altounji à l’oud électrique et par Oisin Hannigan aux percussions, ainsi que par la voix chaleureuse de Najla Jaffel, ces morceaux laissent une place à l’improvisation musicale.
L’improvisation est d’ailleurs au cœur du solo de Chanel Cheiban Chanel Cheiban qui reprend, au sein d’El kamar bi zaher, le principe arabe du tarab, lequel désigne l’extase née de la communion des sens entre le spectateur et l’interprète, et qui permet d’exhaler l’âme dans le tourbillon de la musique et de la danse pour la porter au firmament d’une ivresse artistique.
Héritage collectif meurtri en quête de résilience et affranchissement des normes sociales traditionnelles à l’égard des femmes arabes traversent en filigrane El kamar bi zaher, une œuvre à découvrir, du 16 au 19 janvier 2025!
Horaire des représentations:
- 16, 17 et 18 janvier 2025 ∙ 19 h
- 19 janvier 2025 ∙ 16 h
*Une discussion avec les artistes est prévue après la représentation du 17 janvier.
Ce projet est présenté dans le cadre d’un programme double avec la création Olympia 2.0 de Mara Dupas.