Dimanche, 20 avril 2025
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    Le Canada, «meilleur pays où voyager en 2022»

    Le site Asher & Lyric vient de publier pour les personnes LGBTQ+ sa liste annuelle des meilleurs et pires pays où voyager et le Canada arrive en première position du palmarès. Un nombre impressionnant de pays — 203 — ont été analysé pour cet index.

    «Au lieu de nous fier qu’aux commentaires, impressions ou anecdotes de quelques voyageurs, nous a compilé un Index utilisant dix facteurs liés à la sécurité des personnes LGBTQ+, allant de la légalisation des mariage entre personnes de même sexe, à la reconnaissance de l’adoption, de la criminalisation de la violence, à l’interdiction de la discrimination, aux lois sur l’identité de genre», explique Asher Fergusson. L’index inclus également les données de l’important sondage Gallup «Is it a Good Place to Live» sur le sentiment de comfort des personnes LGBTQ+ qui vivent dans ces pays.


    Pays à éviter ou non recommandés (F)
    72 pays ont obtenu une note négative, soit en bas de 0 et représentent des lieux où si on y va il est recommandé d’être très discret : de la Russie (-2) et du Guatemala (-6) et jusqu’au Nigeria (-190) et au Brunei (-200). On compte dans cette liste, le Kuwait, l’Arabie Saudite, la Malaisie, la Guyanne, le Malawi, la Somalie, la Lybie, la Bambie et le Qatar, pourtant l’hôte des prochains Mondiaux de football cet automne.


    11 pays fortement favorables aux personnes LGBTQ+ (de -A à A)
    En tête, le Canada récolte la note de 383 (sur un potentiel maximal de 400 points), suivi de la Suède (378), des Pays-Bas (374), de Malte (369), du Portugal (358),du Royaume-Unis (347), de la Belgique et de la Norvège ( avec 343), de l’Espagne(341), de la France (338) et de l’Islande (330). Suivent 24 pays (avec des cotes de B) où il y a encore des irritants sur certains points, mais qui sont aussi recommandés comme des destinations voyage. Cela va de la Suisse (325), de la Nouvelle-Zélande (323), du Chili (312), de l’Australie et du Danemark (307), jusqu’au Brésil et la Bolivie (223) et Israel (220).


    Asher & Lyric a classé 203 pays avec des données disponibles, puis a soigneusement examiné les droits LGBTQ+ pour chaque pays. L’indice de sécurité des voyages LGBTQ+ a été créé sur la base d’un total de dix facteurs de classement, chacun se rapportant à la santé et au bien-être des personnes LGBTQ+.

    «Nous avons travaillé avec un chercheur universitaire, Eliot Assoudeh PhD., pour concevoir la méthodologie et croiser toutes les données», explique Asher Fergusson. «Nous avons utilisé un plan de recherche à méthodes mixtes pour créer l’indice. Dans la mise à jour de cette année, nous avons également ajouté les taux de meurtres transgenres, qui n’étaient pas inclus dans notre étude originale de 2019 ou la mise à jour de 2021.»


    Remarque sur la Russie/Ukraine : la Russie et l’Ukraine ont été incluses dans cette étude car la collecte de données a commencé avant le conflit de 2022. Gardons donc en tête que (comme dans tous les cas de troubles politiques), les personnes les plus marginalisées de la société sont souvent des cibles. Veuillez noter que la situation des personnes LGBTQ+ évolue constamment dans la région.

    FACTEURS POSITIFS


    Mariage homosexuel légalisé (0 à +50 points)
    Le mariage homosexuel est-il légal et égal devant la loi dans ce pays ? Si le mariage n’est pas égal, les unions civiles sont-elles légales ? Si non, le pays reconnaît-il légalement les mariages LGBTQ+ étrangers ? Nous avons classé les scores de cette mesure en fonction du nombre d’années que le mariage homosexuel a été légal dans ce pays, le score le plus élevé possible étant de 50 points. Les unions civiles et autres types de partenariats ont reçu 25 points ou moins et ont également été classés selon le nombre d’années pendant lesquelles ils ont été légaux. De plus, si un pays ne reconnaît légalement que les mariages LGBTQ + étrangers, il gagne 10 points.
    Source : Reconnaissance des relations homosexuelles 2020 – Human Rights Watch, avec un croisement des données d’Equaldex : la base de connaissances collaborative sur les droits LGBTQ


    Protections des travailleurs LGBTQ+ (0 à +50 points)
    Pour les personnes vivant dans ce pays, existe-t-il des protections légales contre la discrimination sur le lieu de travail ? 50 points ont été attribués à la fois pour l’orientation sexuelle et la protection du genre ; 25 points ont été attribués uniquement pour la protection de l’orientation sexuelle. De plus, si un pays ne reconnaît que des droits limités pour la protection des travailleurs LGBTQ+, il gagne 10 points.
    Source : Protections des travailleurs LGBTQ+ 2020 – ILGA


    Protections juridiques contre la discrimination anti-LGBTQ+ (0 à +50 points)
    Existe-t-il des protections constitutionnelles ou juridiques étendues pour les personnes LGBTQ+ dans ce pays ? Les protections constitutionnelles ont reçu 50 points; les protections étendues ont obtenu 25 points. De plus, si un pays ne reconnaît que des protections limitées contre la discrimination, il gagne 10 points.
    Source : Lois anti-discrimination 2020 – ILGA


    Criminalisation de la violence motivée par la haine (0 à +50 points)
    La violence anti-LGBTQ+, motivée par la haine ou inspirée par l’homophobie est-elle considérée comme un crime motivé par la haine dans ce pays ? Le discours haineux et anti-LGBTQ+ est-il considéré comme un discours haineux ? L’existence de peines pour crimes de haine a reçu 50 points ; les peines d’incitation seulement ont reçu 25 points. De plus, si un pays n’a qu’une criminalisation limitée de la violence motivée par la haine, il gagne 10 points.
    Source : Criminalisation de la violence fondée sur la haine 2020 – ILGA


    Reconnaissance de l’adoption (0 à +50 points)
    L’adoption conjointe et/ou l’adoption par un deuxième parent est-elle légale dans ce pays pour les parents de même sexe ? La reconnaissance de l’adoption conjointe et de l’adoption par le deuxième parent a reçu 50 points, tandis que seule la reconnaissance de l’adoption par le deuxième parent a reçu 25 points.
    Source : Reconnaissance de l’adoption 2020 – ILGA


    Enquête mondiale Gallup (0 à +100 points)
    Dans le sondage Gallup 2020, on a demandé aux personnes : « La ville ou la région où vous vivez est-elle un bon endroit ou pas un bon endroit où vivre pour les gays et les lesbiennes ? Les pourcentages représentés et utilisés dans nos mesures incluent ceux qui ont dit “bon endroit” pour ce pays. Nous avons attribué à ce facteur une double pondération (maximum 100 points) car il donne une impulsion très claire sur l’attitude générale envers les personnes LGBTQ+ par les habitants de chaque pays. Si, par exemple, un pays a répondu positivement à 92 % à la question Gallup, il a obtenu 92 points. Nous utilisons les données les plus récentes disponibles pour ce pays.
    Source : Sondage mondial Gallup (données 2020)


    Lois sur l’identité juridique des transgenres (0 à +50 points)
    Le degré de reconnaissance juridique accordé aux personnes transgenres varie considérablement à travers le monde. Nous avons examiné individuellement les lois de chaque pays et posé les questions suivantes. Le pays autorise-t-il les individus à changer leur identité légale de genre sans avoir besoin d’une chirurgie de changement de sexe (SRS) ou d’un traitement hormonal substitutif (THS) ? Si tel est le cas, ces pays ont obtenu 50 points ou moins selon les détails de la loi. Le pays exige-t-il le SRS pour que les personnes puissent prétendre au changement légal de genre ? Si tel est le cas, ces pays ont reçu 25 points ou moins selon les détails de la loi. Le pays n’a-t-il aucun droit pour ou contre les personnes qui changent légalement de sexe ? Si tel est le cas, ces pays ont reçu 0 point.
    Source : Nous avons examiné les lois individuelles de chaque pays et les droits des transgenres – Wikipedia


    FACTEURS NÉGATIFS (qui font perdre des points)
    Relations et actes LGBTQ+ illégaux (0 à -100 points)
    La « sodomie », les « actes indécents » ou la « sodomie » peuvent-ils entraîner des sanctions en vertu de la loi telles que la violence physique, une amende ou une peine de prison ? Toute condamnation à mort ou peine de prison à vie en vertu de la loi est passible de la peine maximale de -100 points. Toutes les autres peines ont été classées par gravité. Asher & Lyric a attribué à ce facteur une double pondération négative car le fait que l’homosexualité soit illégale et puisse entraîner la peine de mort signifie que les lois de ces pays sont extrêmement défavorables aux personnes LGBTQ+.
    Source : Lois mondiales anti-LGBTQ+ 2020 – Human Rights Watch


    Lois sur la propagande/moralité (0 à -50 points)
    Existe-t-il des lois sanctionnées par l’État pour empêcher la diffusion ou la publication d’informations sur la culture queer ? Existe-t-il des lois affectant la création de groupes de défense LGBTQ+ et d’organisations non gouvernementales (ONG) ? Cette métrique a été notée en fonction de la sévérité des punitions, -50 points étant le pire score.
    Source : Lois mondiales anti-LGBTQ+ 2020 – Human Rights Watch


    Lois sur l’identité légale des transgenres (0 à -50 points)
    L’équipe de Asher & Lyric a examiné individuellement les lois de chaque pays et posé la question suivante. Le pays interdit-il aux gens de changer de sexe ? Si tel est le cas, ces pays ont reçu jusqu’à moins cinquante points en fonction de la sévérité de la peine. Par exemple, à Oman, le simple fait d’imiter le sexe opposé entraîne jusqu’à 1 an de prison et ce pays a reçu la totalité des -50 points.
    Source : Lois mondiales anti-LGBTQ+ 2020 – Human Rights Watch


    Taux de meurtres transgenres (0 à -100 points)
    Les pays n’ont reçu aucun point s’ils n’avaient enregistré aucun meurtre transgenre, mais ont été déduits jusqu’à 100 points si des meurtres transgenres étaient signalés via le site Web Transgender Murder Monitoring. Les taux sont par million de citoyens et se sont produits entre 2008 et septembre 2021.
    Source : Surveillance des meurtres transgenres – TvT


    Pour mesurer la sécurité des personnes LGBTQ+ à l’étranger, on ne peut pas uniquement examiner les données indiquant si le mariage homosexuel est légal ou non et si des lois anti-discrimination LGBTQ+ sont en place. Cela dépend également de l’attitude générale de la culture, des détails du système juridique et de l’oppression des droits LGBTQ+. «Ces problèmes peuvent tout affecter, de votre capacité à montrer publiquement votre affection à la possibilité de partager un lit de chambre d’hôtel en passant par la capacité à laquelle vous pouvez utiliser des applications de rencontres sans être pris par la police locale», explique Asher Fergusson. «Quelques éléments de notre liste, tels que la reconnaissance de l’adoption et la protection des travailleurs, peuvent ne pas affecter directement les voyageurs LGBTQ+, mais ces facteurs sont une bonne indication des attitudes générales au sein de la culture.»

    Qu’est-ce qui a changé pour les personnes LGBTQ+ au cours de la dernière année ?
    Pour rendre l’étude encore plus complète que la mise à jour de 2021, Asher & Lyric a ajouté 53 pays supplémentaires et une donnée métrique d’étude supplémentaire : les taux de meurtres transgenres par million d’habitants.


    Depuis la précédente mise à jour de l’étude LGBTQ+, de nombreux changements se sont produits à l’échelle mondiale. Ces changements ont été pour la plupart positifs pour l’avancement des droits et des protections LGBTQ+. Certains des faits saillants positifs comprennent :
    • Le Chili a légalisé le mariage homosexuel (et par la suite, l’adoption homosexuelle) en décembre 2021.
    • La Namibie a vu des protections accrues contre la discrimination LGBTQ+.
    • La Suisse a légalisé le mariage homosexuel (qui entrera en vigueur en juillet 2022).
    • L’Argentine et l’Afrique du Sud ont déclaré que les genres non binaires seraient légalement reconnus.
    • L’Inde a interdit la thérapie de conversion en juin 2021.
    • La Croatie a légalisé les adoptions homosexuelles en mai 2021.
    • Le Bhoutan a décriminalisé l’activité homosexuelle en janvier 2021.
    • La Nouvelle-Zélande et la France ont interdit la thérapie de conversion au début de 2022.

    Malheureusement, toutes les nouvelles n’étaient pas bonnes pour les droits LGBTQ+ au cours de l’année écoulée. Le Panama, par exemple, a rendu l’adoption homosexuelle illégale en mars 2021. En Ouganda, un projet de loi a été adopté par le parlement en mai 2021 qui recriminalise les actes homosexuels (bien qu’il ait été rejeté peu de temps après par le président ougandais). Des écoles du Texas et de Floride (États-Unis) ont fait des efforts pour interdire les discussions sur les questions LGBTQ+ dans les écoles, qui se sont intensifiées au cours de l’année 2022 avec le projet de loi «Don’t Say Gay».


    «Il y a des endroits sur la planète où il est tout à fait normal d’embrasser ou de tenir la main d’un partenaire de même sexe en public, mais dans d’autres endroits, cette action peut entraîner des amendes, des peines d’emprisonnement, des travaux forcés, des coups de fouet ou, dans certains cas, des la mort», poursuit Asher Fergusson. «Les pays les plus homophobes (où l’homosexualité est illégale) sont aussi souvent de graves auteurs de violations des droits de l’homme, pénalisant généralement la sexualité masculine/masculine et/ou les femmes trans le plus durement.


    Malheureusement, certains pays où il est illégal d’être gai ou trans sont également des lieux de vacances populaires. Par exemple, il est illégal d’être gai en Jamaïque ; la « loi sur la sodomie », qui est un vestige de l’ère coloniale, prévoit une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison, y compris les travaux forcés. La Jamaïque a été qualifiée d’« endroit le plus homophobe du monde » par le magazine Time en 2006. Cette étiquette s’est accrochée à la Jamaïque depuis, et avec raison. Dans une enquête menée en 2013 auprès de 71 personnes LGBTQ+ par Human Rights Watch, plus de la moitié ont déclaré avoir été victimes de violences homophobes. La discrimination non violente est encore plus omniprésente, avec l’intimidation et l’exclusion dans l’éducation, les soins de santé et au sein des communautés locales. Bien qu’il y ait de la lumière au bout du tunnel pour la Jamaïque, car il y a des signes qu’elle s’oriente vers une réforme.


    «Ceux qui recherchent des pays sûrs pour les voyages trans et gays devraient reconsidérer les destinations de vacances populaires comme la Malaisie, Singapour, l’Arabie saoudite, le Maroc, le Myanmar et l’Égypte, ainsi que certaines des plages les plus populaires des Caraïbes, comme Sainte-Lucie et la Barbade», conclut Asher Fergusson.

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