Le Fantôme de l’Opéra, c’est d’abord un roman français (1910) adapté ensuite en anglais par Andrew Lloyd Webber (1986) qui en a fait un succès à Broadway! Mais pour deux soirs seulement, les 13 et 14 juillet prochains, il sera possible de voir pour la toute première fois cette comédie musicale en version française, offerte par l’Orchestre de la Francophonie. Parmi les artistes sur scène, le chanteur d’opéra québécois en pleine ascension Hugo Laporte et la diva Nathalie Choquette.
Au bout du fil, Nathalie Choquette est pétillante lorsqu’elle me parle de sa participation dans cette version française du Fantôme de l’Opéra: «Les gens s’imaginent que j’ai joué plein de rôles d’opéra dans ma vie, mais en fait je déteste tellement les auditions que je n’ai jamais joué aucun rôle, à part ceux que j’ai écrits moi-même (rires). À l’aube de mes 60 ans, c’est le premier rôle de ma vie! (rires)»
La soprano interprétera Carlotta. «C’est un personnage qui me ressemble, avoue-t-elle. C’est une diva italienne excentrique. Moi, j’ai habité cinq ans en Italie quand j’étais jeune. C’est là que je suis tombée en amour avec l’opéra.»
Ce n’est pas la première fois qu’on lui demande de jouer dans ce spectacle musical. Alors que sa fille, la chanteuse Florence K, avait 9 ans, Nathalie a été choisie pour jouer la doublure de Carlotta dans une version présentée à Toronto. «J’ai refusé le rôle car il aurait fallu que je déménage à Toronto, mais surtout, si je l’avais accepté, je n’aurais jamais développé mon propre personnage de scène. Mais voici que 30 ans plus tard, le fantôme revient me hanter! (rires)» Mais cette fois-ci, dans la langue de Molière.
Autant pour Nathalie Choquette que pour Hugo Laporte, l’interprète du fantôme, l’adaptation française signée Nicolas Engel est à la hauteur des attentes. «C’est étonnant de voir à quel point ça se chante bien en français, constate Hugo. Je ne m’attendais pas à ce que l’adaptation soit aussi bonne! On garde une belle poésie dans le texte.»
Hugo, étoile montante dans le monde de l’opéra, est surpris qu’on lui ait offert le rôle du fantôme. «Habituellement, c’est un ténor qui tient ce rôle, alors que moi je suis baryton lyrique. Mais j’ai vu que je pouvais me permettre ce rôle. Ce sera un très gros et beau défi!»
Il avait 12 ans quand Hugo a vu The Phantom of the Opera à Broadway en compagnie de son père et de son frère. «Ce fut une expérience un peu mystique. Y’avait de la magie, des effets spéciaux, du feu. Dans la musique, il y avait des thèmes récurrents, très mystérieux. Je suis sorti de ce show-là avec une sensation d’avoir vécu quelque chose de magique, de surnaturel.»
Maintenant âgé de 27 ans, Hugo a très hâte de partager la scène avec Nathalie Choquette et les autres chanteurs québécois et canadiens, sous la direction musicale de Jean-Philippe Tremblay. Le rôle de Christine sera interprété par la soprano française Anne-Marine Suire.
Pour soutenir cette distribution: les musiciens de l’Orchestre de la Francophonie. Cet orchestre, créé en 2001 lors des 4e Jeux de la Francophonie, réunit les meilleurs jeunes musiciens québécois, canadiens et internationaux désireux de poursuivre une carrière au sein d’un ensemble professionnel. Et si cette version française du Fantôme de l’Opéra existe, c’est grâce à l’entêtement du directeur général de l’Orchestre de la Francophonie, Alexis Pitkevicht. Cette version aurait dû être présentée à Paris en 2016, mais a dû être annulée à cause d’un incendie au théâtre Mogador. «Le Fantôme, c’est une partie de ma vie, avoue Alexis. Ce « show » m’a séduit dès mon adolescence. Je l’ai vu 15 fois! Je le connais par cœur. Mon rêve, c’était de l’entendre en français. J’ai été peiné que la production parisienne soit annulée et je m’étais fixé comme objectif de redonner vie à cette œuvre.»
Le directeur général de l’Orchestre a eu la chance de rencontrer l’arrière-petite-fille de Gaston Leroux, l’auteur originel du roman Le Fantôme de l’Opéra. «Elle était en pleurs lorsque je lui ai annoncé la bonne nouvelle, que 32 ans après la création du musical, Le Fantôme sera enfin chanté en français et au Québec!»
Avis aux intéressés, Le Fantôme de l’Opéra est présenté en version concert, mais avec maquillage, costumes (plus de 60) et aussi, le célèbre lustre! «La meilleure façon de découvrir cette adaptation, c’est de venir la voir», conclut Hugo Laporte.
INFOS | Le Fantôme de l’Opéra au Monument-National, les 13 et 14 juillet 2018 orchestrefranco.com
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